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tirso leonel teaser entrevista

Il a débarqué au Festival BAILAR CUBA à Dampierre le 13 Mars 2010 !
Tirso Duarte « Que se escucha en todas partes » se fait désormais appeler El Angel Negro, l’Ange Noir de la Timba ! C’est avant tout le Timbero Mayor ! Un prodige à la fois compositeur, arrangeur, chanteur et pianiste d’exception. Son coffre époustouflant ainsi que son inspiration débordante n’ont pas de limites. Pas surprenant qu’il ait collaboré avec les plus grands groupes de Timba et de Musique Cubaine : Pachito Alonso y su Kini Kini, La Charanga Habanera, NG La Banda, Pupy y Los que Son Son, Afro-Cuban All Stars, rien de moins !…
Mais un tel génie ne peut que s’affranchir de ses maîtres ! Contre vents et marrées, il se révèle en lançant sa propre carrière musicale solo et nous livre 4 excellents CDs qui se suivent dans un crescendo de créativité et de popularité : « Si La vida Te Dice Bailar », « Timba Cubana », « Fin Del Juego », « Para Que Nada Te Pueda Pasar (Timba con Reggaeton)» !
Ce prodige touche-à-tout excelle dans tous les genres, la Rumba, le Son, la Salsa, la Timba et il est désormais à la pointe de la fusion de la Timba et du Reggaeton rivalisant en franc-tireur avec La Charanga Habanera et Gente D’Zona.
Tirso Duarte nous a accordé un entretien exclusif pour aborder sa carrière, ses projets et sa vision de la musique cubaine.

INTERVIEW EXCLUSIVE POUR FIESTA CUBANA

TIRSO DUARTE ET LA SCENE MUSICALE

Partie I: Ses racines, ses débuts avec Pachito Alonso, NG La Banda et La Charanga

Partie II: La Timba et Pupy

Partie III: Sa carrière Solo, Timba con Reggaeton

Partie IV: à suivre…

DISCOGRAPHIE

Tirso Duarte a commencé sa carrière très jeune et a d’ores et déjà une discographie impressionnante parmi les plus grands groupes ou avec les plus grands musiciens :

Pachito Alonso y su Kini Kini
“Una Salsa en Paris” 1997
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Calixto Oviedo
“La Recompensa” 2000

Charanga Habanera :
“El Charanguero Mayor” 2000
“Chan Chan Charanga” 2001
“Live in the USA” 2001

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Cesar Pedroso & Pupy y Los Que Son Son
“Timba : Next Generation of Cuban Music” 2001
“Que Cosas Tiene La vida” 2002
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Depuis sa prise d’indépendance, Tirso Duarte multiplie les projets, les enregistrements :

Avec Manolito Simonet
“Nuevas Estrellas De Areito” 2002
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Avec Maikel Blanco y La Suprema Ley
“Ya Llegaron Los Cubanos”
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Avec Juan De Marcos y Afro Cuban All Stars
“Step Forward – Next Generation”
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Avec Fidel Morales y Proyecto Nega
“Salsa Son Timba” 2005
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Avec Orlando Canto
“Sigo Siendo Un Van Van” 2005
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Avec La Charanga Forever
“Somos Charangueros” 2006
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Avec Los Ases De La Timba
“Aquí están los ases” 2006 avec Mandy Cantero et Michel Maza
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Tirso Duarte y Michel Perez
“Pan Con Chocolate” 2007

Feroz De Prado
“Entre Ayer y Hoy” 2008

Havana Salsa Team
“Encontrando La Formula” 2009

Arnaldo y LaCosmopolita
“En Otra Direccion” 2009
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Il participe aussi au DVD de concert
« Musica Cubana – Live in Tokyo» de Wim Wenders aux côtés de Pio Leyva, Franck Fernandez, Pedro Lugo, Mayito Rivera, Samuell Formell, Alexander Abreu, Feliciano Arango, Juan De La Cruz Antomarchi “Coto”, etc.
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Dont voici un apercu « La Luna »

Mais il réussit aussi à enregistrer sous son propre nom 4 CDs :

“Si La Vida Te Dice Baila” 2004
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“Timba Cubana” 2006
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“Fin Del Juego” 2008
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“Para Que No Te Pueda Pasar” 2008

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TIRSO DUARTE ET LA SCENE MUSICALE

Improvisateur fou, créateur inspiré mais chanteur sans groupe stable, Tirso Duarte est partout et nulle part à la fois, livrant ses interventions époustouflantes sur toutes les scènes de La Havane, à la Casa De La Musica, au Café Cantante, à la Tropical !

Avec Pupy y Los Que Son Son pour un événement historique le 20 Mai 2008,
les 3 chanteurs fondateurs réunis pour la dernière fois !
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Avec Habana D’Primera

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Avec Pachito Alonso y sus Kini Kini aux cotes de ses amis Cristian y Rey Alonso

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Avec Paulito FG et Yulien Oviedo

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Avec Cubanismo au Festival Tempo Latino 2009 – Vic-Fezensac, France

Tirso Duarte réagit à sa manière chez Leonel Limonta (AZUCAR NEGRA) à la chanson « America »

Et avec sa formation de fusion Timba con Reggeaton
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Il dirige sa formation avec son épouse Iala Batoule et son beau-frere Angel Batule, tous 2 filles et fils de Batule, l’un des plus grands ingénieurs du son a Cuba, celui d’Issac Delgado et de Habana D’Primera !

INTERVIEW EXCLUSIVE POUR FIESTA CUBANA

Tirso Duarte nous a accordé beaucoup de temps lors d’une interview sympathique, complice où l’on découvre la personnalité étincelante et juvénile de ce créateur hors pair qui sait rester simple malgré sa profusion de talents :

Quartier du Vedado, La Havane , le 10 Janvier 2009

Interview : Partie I


Leonel : Hola FiestaCubana.net ! Je suis ici en présence de l’un des prodiges de la nouvelle génération de la musique cubaine. Cet homme s’appelle Tirso Duarte !
Tirso Duarte: El que se escucha en todas parte ¡ (Tirso répond par son slogan personnel qui rime avec son nom : Tirso Duarte, Celui qu’on écoute de toutes parts !)

Leonel: Exactement! En fait vous l’avez écouté dans de nombreux groupes, dans Pachito Alonso, NG La Banda, La Charanga Habanera, Pupy y Los Que Son Son. Maintenant tu commences un carriere de soliste.. en solo.
Tirso Duarte: Oui, oui!

Leonel : Et tu touches a tout. Tu es Rumbero, Sonero, Timbero et Reggaetonero.
Tirso Duarte : Timba et Reggeaton, tout ça !

Leonel : Tu joues de tout et nous t’admirons beaucoup. Tu etais déjà connu dans La Charanga Habanera comme le « Charanguero Mayor ». C’est toi, car c’est toi qui l’a composé (le morceau « Charanguero Mayor »)
Tirso Duarte : Oui, c’est moi qui ai fait ce morceau.

Leonel: Les gens commencent à te connaitre en France. Ils t’ont aussi vu avec Juan De Marcos et Afro-Cuban All Stars.
Tirso Duarte: Oui, avec Afro-Cuban All Stars aussi. Je suis resté 3 ans avec cet orchestre de Juan De Marcos. C’est un très bon orchestre.

Leonel : Dis moi! Tu es né à La Havane? Tu es habanero?
Tirso Duarte: Je suis né à La Havane mais j’ai mes racines à Santiago de Cuba. Mon père est de Sancti Spiritu. Je suis né à La Havane mais j’ai aussi cette racine de la campagne en moi (NDLR : El monte al dentro est une référence aux vieux Soneros qui jouent le Son Montuno et qui puisent leur inspiration de la culture Afro-Cubaine, El Monte cf. Lydia Cabrejas). Mon cœur est aussi là bas.

Leonel: Quand et où as tu reçu ton éducation musicale ? A La Havane ?
Tirso Duarte: A La Havane à l’école des arts. C’est à l’école Manuel Saumell que j’ai étudié le piano. C’est là que je l’ai étudié et après à l’école Amadeo Roldan. C’est là que j’ai fait tout mon cursus d’étudiant.

Leonel: Tu as connu Maikel Blanco là-bas, dans cette école… Mais il est bien plus jeune, non ?
Tirso Duarte: Non. Maikel je l’ai connu après quand j’ai enregistre mon premier disque. J’avais déjà écouté certaines choses qu’il faisait parce qu’il avait un groupe très jeune. Il avait un groupe qui s’appelait LA SUPREMA LEY et c’est la que je l’ai connu. Ensuite j’ai enregistré avec lui et j’ai chanté pour lui et c’est apres qu’il m’a fait des arrangements pour mon premier disque « Si La Vida Te Dice Baila ».

Leonel: Comment es tu rentré dans Pachito Alonso y su Kini Kini ?
Tirso Duarte: Pachito Alonso! J’étudiais avec le fils de Pachito Alonso, Cristian Alonso à l’école Amadeo Roldan et nous avions formé un groupe (NDLR : Los Chicos De La Salsa) qui faisait, qui commençait à faire de la musique Timbera et ce genre de choses… Soudain, Robertòn, le chanteur de Pachito Alonso, passe à Los Van Van et Pachito se retrouve à rechercher un nouveau chanteur pour son orchestre. Cristian était là en train de faire ses propres trucs. Mais comme il n’y a jamais meilleur que son propre fils, Pachito l’a fait entrer dans son groupe. Moi j’étais le directeur musical de ce petit groupe de l’école. Ils m’engagèrent aussi dans l’orchestre de Pachito aux claviers et j’y ai fait mes premiers arrangements sur le morceau qui dit « Cual es la murumba que no la entiendo… » (Qu’est-ce qui se passe que je ne comprends pas).. ce genre là.

Leonel : “La Pelea”! (NDLR : « La Lutte » du nom de ce morceau de Pachito Alonso sur le CD « Una Salsa en Paris »)
Tirso Duarte: et c’est la que j’ai comencé avec Pachito Alonso. Je suis reste 2 ou 3 ans à travailler avec lui.

Leonel: Et je vois que tu es très fidèle come personne parce que tu continue à travailler avec eux. Tu viens de faire un Reggaeton il n’y a pas longtemps.
Tirso Duarte: Après beaucoup de temps, j’ai commencé cette mécanique du Reggeaton et j’avais réalisé différentes fusions, comme chanteur, comme Reggaetonero et comme Timbero. Ces trucs là. Du coup Cristian et son frère Rey ont décider de monter un morceau et ils m’ont appelé pour le faire avec eux. Tu vois… et puis on s’est dit.. On y va ! En plus on l’a fait avec le souvenir de ce morceau que nous interprétions à nos débuts dans Pachito.

Leonel : Oui parce que en fait le morceau s’appelle “Analiza y Piensa” (« Analyse et penses! »)
Tirso Duarte: Oui, le morceau que nous avons fait s’appelle “Analiza y Piensa”.

Leonel: Effectivement mais il est mixé avec “La Pelea Murumba”
Tirso Duarte: Oui, avec “La Pelea” et avec tous les éléments constitutifs du style Reggaeton, qui a ses propres codes.

Leonel : Et avec ce morceau vous avez déchiré à La Tropical (Le plus populaire des lieus de concert a La Havane)
Tirso Duarte: Oui! Tu étais là ¡ Ahahahaha!

Leonel : Tu vois comme nous sommes branchés à FiestaCubana ! Ahahaha !
Tirso Duarte : C’est vrai que Fiesta Cubana vous êtes au courant de tout ¡

Leonel : Donc tu es resté en France pour enregistrer le disque “Salsa En Paris” (Pachito y su Kini Kini)
Tirso Duarte: Oui, “La Salsa En Paris” nous l’avons fait là-bas.

Leonel : Comment as-tu aimé Paris?
Tirso Duarte: Superbe. En fait nous sommes restés 3 mois à Paris. J’étais 3 mois à Paris et ça a été mon meilleur voyage. On a passé de très bons moments. Les gens aimaient bien le style de la Timba et je me suis rendu compte que les gens avaient une bonne connaissance de ce qu’est la musique cubaine. De meme que Pachito, il y eu d’autres groupes qui sont venus… Quand nous étions là-bas nous avons vu passer Paulito FG, La Charanga Forever, et d’autres orchestres de Cuba. Ca bougeait beaucoup là-bas.

Leonel : Ce qui est impressionnant c’est que tu étais très jeune à cette époque. Ca fait un peu plus de 10 ans en arrière. C’était en 1994 ou plutôt en 1996, je crois. Tu étais très jeune et dans le CD « Una Salsa En Paris » il y a un remerciement spécial de Pachito Alonso pour ton travail.
Tirso Duate: Oui, oui. C’est que j’ai fait 2 morceaux dans ce CD. Un morceau s’intitule “Hasta Las Cuantas” et l’autre était “La Pelea Murumba” et j’ai aussi fait 2 arrangements qu’ils ont enregistrés au piano. Ce disque a été un bonne collaboration.

Leonel: De la part d’une figure comme Pachito, pianiste de surcroit, c’est un hommage!
Tirso Duarte: Oui, oui! Il m’a donné cette opportunité et ce fût le premier à me donner ma chance comme chanteur!

Leonel: Effectivement tu chantais aussi!
Tirso Duarte: Sur scène et de manière professionnelle!

Leonel : Il y a une chose étonnante parce que tu as une voix très puissante mais très peu de gens savent que tu es asthmatique..
Tirso Duarte: Ah! Oui, effectivement ! Ahaha!

Leonel : Si bien que si tu n’étais pas asthmatique, qu’est-ce qui se passerait ¡ Ta voix ferait tomber les murs?
Tirso Duarte: En fait j’ai trop d’air! Si ca se trouve c’est ca qui me donne cet exces de coffre. Ca me donne plus de souffle pour chanter.

Leonel : Non, non, non ! Je t’assure tu n’as pas besoin de ca!
Tirso Duarte : Ahahaha ! Il ne me manque rien! J’ai trop de voix ! Ahahahaha !

Leonel : Tu es né comme ça?
Tirso Duarte: Oui

Leonel: Tu as dans ta famille un héritage musical? Dans ta famille il y avait des musiciens ou tout est venu de ton cœur ?
Tirso Duarte: Mes oncles m’ont toujours inculqué la Rumba. Mes oncles sont des Rumberos de la rue, de la rue.

Leonel: Tes oncles de Santiago de Cuba?
Tirso Duarte: Ils sont de Santiago. Ils jouaient beaucoup la Rumba et ils me l’ont inculquée. Mon père m’amenait toujours au Samedis de la Rumba. Et mon grand-père mettait tous les dimanches sur le tourne-disque de ma maison la musique de Los Van Van, d’Elio Revé, de Benny Moré, et de ces orchestres traditionnels qui jouent la Musique Cubaine. Ce fut ainsi et ca s’est développé de cette manière.

Leonel : A Sancti Spiritu il y a une tradition Sonera assez forte aussi. Tes racines musicales viennent aussi de là-bas ?
Tirso Duarte: Oui, un peu aussi, mais mes racines sont plutôt ces figures que je te mentionnais, El Benny, La Revé à l’époque de “La Explosion Del Momento”. C’est un morceau de quand j’étais petit mais j’ai intégré toutes ces choses. Los Van Van ont toujours été l’orchestre modèle à suivre, le patron de Cuba dans ce style. Aragon, toute cette musique là.

Leonel: Dans (le CD) “Timba Cubana” tu chantes un ‘coro’ qui peut s’interpréter de différentes manières et qui dit “ Conmigo no…Con Van Van” (Pas avec moi.. Avec Los Van Van) et je t’avais dit qu’on pouvait aussi le dire « Conmigo ! No con Van Van ! ».
Tirso : Oui, je me rappelle de cette interprétation.

Leonel : Oui, nous en avions parlé et que ça pouvait s’interpréter d’une manière comme de l’autre.
Tirso Duarte: Je l’avais dit dans un autre sens mais comme ca aussi ca m’a plu. Pas avec Los Van Van!
Leonel : Sans aucune effronterie ni vantardise ¡ n’est-ce pas? Ahahahaha ! (NDLR : La Guaperia est une forme populaire cubaine d’auto-affirmation virile. Cela peut aussi s’assimiler à de l’agressivité et à de la vulgarité dans certains cas mais c’est un aspect indispensable de la Timba ou du Reggaeton, comme on retrouve cela dans le Rock ou le Rap). Bon nous continuons. Nous avons parle de ton experience avec PAchito, de la France et ensuite tu es entre dans NG La Banda. C’est El Tosco (“Le Malotru” le surnom de José Luis Cortes) qui t’a appelé ? Comment ça s’est passé ?
Tirso Duarte: Oui! El Tosco m’a appele quand je suis sorti de La Charanga Habanera…

Leonel: De Pachito?
Tirso Duarte: Je suis sorti de Pachito pour entrer dans La Charanga Habanera. J’ai commencé à chanter 2-3 morceaux avec eux, “El Charanguero Mayor”, j’y ai aussi fait quelques arrangements et après La Charanga Habanera je voulais monter mon orchestre. J’avais cette idée en tête. Mais El Tosco m’a appelé. C’était une très bonne opportunité pour moi et surtout un honneur de chanter avec cet orchestre que j’ai toujours admiré et de plus avec le Maestro José Luis Cortes! Je n’allais pas laisser passer cette opportunité. Et j’allais travailler pour El Tosco si il m’appelait pour ça … avec l’intention de faire du mieux que je pourrais parce que à ce moment là c’était un orchestre de maestros. Il y avait Feliciano Arango à la basse, Chappotin (à la trompette), Emilio au piano… C’était un orchestre de pas mal de maestros de la musique cubaine alors ce fut un honneur pour moi.

Leonel : Tu as toujours exprime ton admiration pour El tosco, non? Tu l’as meme ecrit dans le CD “Fin Del Juego”!
Tirso Duarte: Oui. “Fin Del Juego”

Leonel : En fait tu as meme fait un morceau avec lui dans ce CD: il s’appelle “Maldito Dolor” !
Tirso : Oui, oui, oui!

Leonel : Tu vois que nous te suivons de pres! Ahahaha ! Bon…Donc avec La Charanga Habanera tu as fait “El Charanguero Mayor”, “El Cantinero”, et quoi de plus?
Tirso Duarte: Dans La (Charanga) Habanera j’ai fait “Mi Vecina”

Leonel : “Mi Vecina” que tu as réenregistré ensuite…
Tirso Duarte: J’ai fait “El Ricki Ricon”. Ce morceau aussi je l’ai composé.

Leonel : “Mi Vecina” tu l’as réenregistré dans ton premier disque.
Tirso Duarte: Je l’ai enregistré de nouveau dans mon premier disque …
De fait le morceau était comme cas :
[Tirso chante “Mi Vecina”]
“A vez donde quiera
Y mira que esta buena
Mi vecina
La Charanguera”
Ce morceau que j’ai fait avec La Charanga Habanera était vraiment bon.

Leonel: Et aussi “El Cantinero”
Tirso Duarte: “El Cantinero”. Ce morceau n’est pas de ma composition. Je le chantais mais c’est une composition d’Alina Torres. Alina Torres est la compositrice d’un vieux morceau de Los Van Van qui s’appelle “El Carnicero” (Le Boucher): [Tirso chante] “Y no me explico lo que tiene el carnicero”… Ce genre là. Et elle a aussi fait une version pour « El Cantinero » (Le Garçon de Restaurant). Et puis je l’ai interprété. J’ai beaucoup aimé les harmonies et les paroles si belles qu’a cette chanson. Ensuite j’ai continué à faire les enregistrements de La Charanga Habanera. Dans la plupart des disques de La Charanga Habanera beaucoup des paroles des chanteurs, des chansons, sont les miennes. J’ai aussi travaillé pour Haila : dans le disque « Quien Fue » qu’on a beaucoup écouté à Cuba, la majorité des paroles sont de moi. De fait j’ai accompli de nombreux œuvres avec eux en plus de celles que nous avions fait antérieurement.

Interview : Partie II

Leonel : Il faut rappeler a notre public que Tirso est un prodige musical parce qu’il joue du piano, il chante, il compose et fait de nombreux arrangements. La première caractéristique de Tirso Duarte est la créativité. Je te l’avais déjà dit, tu t’en souviens ? Tu te rappelles que quand le disque “Fin Del Juego” est sorti, je t’ai dit « Al ‘Fin Del Juego’ ! Gano Tirso ! » (A la fin du jeu, c’est Tirso qui a gagné) Tu te rappelles ?
Tirso Duarte : Oui! Ahahaha!

Leonel : Bon…Tu as travaille pour beaucoup de gens et dans des registres tres differents. Nous avons parle un peu de La Charanga Habanera. Il y a une version d’un morceau d’avec La Charanga Habanera que tu as reenregistre sur ton 2eme disque, je crois…
Tirso Duarte : Oui sur mon disque “Timba Cubana”

Leonel – Sur “Timba Cubana” oui! Ce morceau (NDLR : « El Cantinero ») se termine avec une chose, une formation d’attaque, une formation en V!
Tirso Duarte: “Formación en uve, vamos a unirnos!” Formation en V, Nous allons nous réunir! C’est une chanson de dessins animés qui passaient ici… qui s’appelait “Voltu-Cinquo”… En fait c’était comme un robot qui était contrôlé par 5 enfants, avec différentes machines. Quand ils disaient « Formation en V » , c’est le moment ou ils réassemblaient les robot. L’un d’eux était les pieds, l’autres les jambes, l’autre encore les mains, la tête et enfin un autre faisait la partie du corps.

Leonel : C’est que quand j’écoutais le ‘coro’ “Formacion en uve”, je me disais mais diable, d’où Tirso peut il sortir une telle créativité ? Cela correspond aussi au concept d’agressivité dans le langage de la Timba. L’attaque comme « Ataca Chicho » (NDLR : Slogan de Jose Luis Cortes de NG La Banda).
Tirso Durate : C’est clair ! C’est ça l’idée! La musique Timbera se nourrit beaucoup de la rue, des commentaires de la rue, de ceux qui parlent l’argot, ou bien juste l’espagnol (créole) cubain tel quel. Mais en même temps nous devrions faire une musique que le reste du monde puisse comprendre.

La musique Timbera est une musique cubaine et le langage utilisé est pratiquement le cubain. Très souvent dans les autres pays les gens ne comprennent pas ce langage et demandent « que veut dire ceci ? » « que veut dire cela ? ». Nous devrions essayer de chercher un langage plus universel. Mais c’est ce qu’il y a de plus difficile… C’est le plus difficile… C’est probablement pour cela qu’on n’a pas plus de vente et de demande (pour cette musique).. Dans le sens.. Je veux dire.. comme pour le Rock’N’Roll et ces musiques là. Tu comprends. Quelque chose de plus universel que la Timba Cubana.

Il faut la sentir, il faut se sentir Timbero pour pouvoir comprendre la musique Timbera.

Apres j’ai travaillé avec Afro Cuban All Stars qui ne faisaient pas de Timba cubana. Ce qu’ils faisaient était le Son cubain, le Cha-cha-cha, ces rythmes cubains là. Ces rythmes sont plus faciles à comprendre que la Timba.

Encore maintenant, pour beaucoup de gens, la Timba est un rythme difficile !

Leonel : C’est normal parce que c’est plus complexe!
Tirso Duarte : C’est plus complexe !

Leonel : Le Son, le Chachachá viennent de la musique du XIXème siècle. Le Son s’est établi à La Havane dans les années 20… Le Chachachá est né dans les années 30 ou plutôt dans les années 40 et a triomphé dans les années 50. Ce sont des rythmes que le public a déjà assimilé !
Tirso Duarte: Déjà assimilé , c’est clair!

Leonel : La Timba n’a seulement que plus ou moins 15 ans.
Tirso Duarte: Et il lui faut encore du temps !

Leonel : Le problème est que la Timba consiste en une fusion tellement forte de différentes choses, de Son, de Rumba, de Funk, d’Afro-Cubain et de Jazz. Et a tout moment le climat change !
Tirso : Effectivement le climat change souvent! C’est les changement de climats.

Leonel : Et ce sont ces changements de climats qui déstabilisent les danseurs ou les étrangers (non cubains). Mais c’est aussi cela qui donne la saveur (le style, la qualité de la Timba).
Tirso Duarte: Oui, c’est effectivement ça qui donne la saveur (à cette musique). Exactement!

Leonel : C’est ça qui donne toutes ses couleurs à cette peinture!
Tirso : C’est ça, c’est ça, c’est ça!

Leonel : C’est ça?
Tirso Duarte : Hey… Mais toi tu es Timbero ¡ Tu le sais tout ça! Ahahahaha! Tu es Timbero ! Alors pour toi c’est trop facile de le savoir !

Leonel : Récapitulons… La Charanga Habanera… Tu es devenu un “Super-Timbero” avec La Charanga Habanera ! Tu as ensuite travaillé avec El tosco et nous connaissons désormais ton admiration pour ce maitre de la Musique Cubaine. Et ensuite tu as entamé une autre période, tu es entré dans Pupy (y Los Que Son Son), une période qui a été très importante pour ta carrière. Je crois que c’est finalement lui qui t’as mis en lumiere parce que dans ce présent tu étais au premier plan comme chanteur principal.
Tirso Duarte : Oui, oui, c’est là (dans Pupy y Los Que Son Son) que je me suis affirmé comme chanteur. Je suis pianiste, dans la Charanga je jouais le piano et je faisais bien d’autres choses. Dans NG La Banda j’étais chanteur mais la voix principale était Toni Cala, et c’est toujours le cas. J’y ai fait mon travail mais c’était lui et encore (lui la vedette)…
Avec Pupy je me suis affirmé comme chanteur, pratiquement comme le chanteur principal même si il y avait aussi d’autres très bons chanteurs comme Mandy Cantero et Pepito. Mais au niveau international j’étais un peu plus connu qu’eux et je venais d’orchestres un peu plus populaires que ceux dans lesquels ils étaient.
Je venais de La Charanga Habanera. C’est ce qui m’a fait connaître plus ou moins du grand public et j’avais cet avantage quand je suis rentré dans Pupy y Los Que Son Son.
En plus j’etais un peu plus au courant de ce qui se passait dans la rue, dans la Timba Cubana, ce qui fonctionnait.. si bien que..comment dire… au moment de s’habiller, je savais ce qui était à la mode.. A props de feeling, chacun a le sien mais pour ce qui est du langage c’est moi qui les aidait pour la manière de s’exprimer et pour ce qu’ils avaient à dire.
Ce qui se passait c’est qu’on ne pouvait pas prendre un risque (avec notre image) surtout pour un orchestre à ses débuts. Il fallait faire vibrer les gens. Les faire vibrer mais en disant des choses qui ont du sens et des choses intéressantes.

Leonel : ça a été un gros travail avec Pupy?
Tirso Duarte: Oui !

Leonel : Ca a été un changement artistique, un changement musical?
Tirso Duarte: Un changement jusqu’à ma propre image. J’y étais arrivé, dans Pupy ! Moi, Tirso Duarte, j’étais enfin chanteur ! Beaucoup de gens ne se rappelaient même plus que je jouais du piano. Tu comprends. Je joue le piano mais je chantais dorénavant avec Pupy… Ils ne savaient même pas que je jouais du piano. J’ai dû faire un effort supplémentaire. Différent mais intense aussi.
Quant à la sonorité de l’orchestre, c’est un orchestre qui sonne très très fort. Tout y a son importance, et tout doit être intéressant. Le Mambo doit être intéressant, les paroles doivent être intéressantes, les chœurs… Surtout quand tu vois cet orchestre…Tout doit être ainsi sinon ça ne fonctionne pas !

Leonel :…Les gens t’ont connu sur le premier disque avec le morceau “ El gato amaga y no araña” (le chat menace mais ne griffe pas)
Tirso Duarte: El chiquitico burlón [Tirso chante] “El chiquitico burlón y viene acabando“ (le petit (esprit) malicieux arrive et est terrible)

Leonel: Et avec le morceau “Te molesta que sea feliz”. Ces morceaux ont été très populaires.
Tirso Duarte: Si! Si! D’autant plus que Pupy est un maitre de la composition… Il l’a démontré au cours de nombreuses années en jouant avec Los Van Van et en dehors de Los Van Van aussi.

Leonel : Et après 2 ans avec Pupy tu as décidé de prendre un autre chemin.
Tirso Duarte : J’ai pris un chemin de soliste.

Leonel : Comme soliste. Mais tu as aussi travaillé un peu pour Afro Cuban All Stars
Tirso Duarte : Je suis parti de Pupy pour fonder mon orchestre. Juan De Marcos m’a alors proposé du travail. J’ai essayé de mener les 2 projets de front. Mais je n’ai pas pu. Nous avions des tournées internationales comme 7 à 8 fois par an. Mais pour maintenir un orchestre il faut être constant. On ne peut pas maintenir un orchestre quand on sort du pays 8 fois par an. C’est impossible. C’est impossible car cela ne laisse pas assez de temps pour suivre (son propre orchestre). Les danseurs ont besoin de savoir que si tu joue le mardi, que tu reviendras jouer le mardi suivant même si tu joues aussi le vendredi… Afin qu’ils puissent apprendre les morceaux, afin qu’ils s’habituent aux morceaux, tu vois ? Si bien que tu ne peux pas travailler 15 jours pour ensuite disparaitre un mois et prétendre à ton retour que ces morceaux ne fonctionnent pas.

Leonel : Tu touches là un sujet relatif à la relation intime entre le compositeur d’un groupe et ses danseurs. C’est une fusion : l’un ne peut fonctionner sans l’autre.
Tirso Duarte: C’est clair.

Leonel : Tu dois maintenir et faire fonctionner une soirée pour que les danseurs, pour que ton premier public de fans s’habitue.
Tirso Duarte: Surtout ici à Cuba. Dans d’autres pays du monde la promotion est différente. Dans d’autres pays, je suis convaincu que ma musique est plus connue, comme en Italie et en France qu’ici même.

Leonel : C’est bien possible.
Tirso Duarte : J’en suis quasiment persuadé!

Leonel : Oui! Grace aux DJs…
Tirso Duarte: Grace aux DJs, aux musiciens… C’est un autre mode de promotion. Ici la promotion est un peu plus compliquée. Déjà tu dois la faire pour toi-même.
Tu dois la faire dans les quelques rares endroits ou l’on peut faire des concerts.
Casa de la Música de La Habana, Casa De La Música de Miramar, Café Cantante, le Capri maintenant appelé Salon Rojo. Il n’y a que 4-5 endroits, pas plus… pour tout le monde!
C’est une compétition terrible. Ce sont les mêmes endroits où jouent Los Van Van, Manolito Simonet, La Charanga Habanera, les orchestres des autres catégories, même de troisième catégorie.
Il nous faut lutter pour pouvoir joeur dans ces endroits.
C’est difficile. Si je m’en vais en voyage pour un mois, il y a d’autres gens qui commencent a travailler pendant ce mois là et quand je reviens on me dit « Attends un petit moment !».
D’autres gens se sont installés. Tu comprends?

Leonel: Oui, la place est prise.
Tirso Duarte: C’est comme ça que ça se passe. C’est ce que j’ai décidé mais on va voir comment on va s’en sortir.

Quand Juan De Marcos a arrêté… Ce projet, il l’a arrêté il y a un an… Je suis retourné travailler avec NG La Banda parce qu’ils m’y ont invité. J’ai commencé a faire des choses avec NG La Banda.
Mais à ce moment là ont m’a proposé.. où plutôt j’ai essayé à nouveau de remonter mon groupe et pour m’y consacrer sérieusement cette fois-ci. On y va !
Et voilà qu’on m’appelle d’Italie. L’année dernière. Et je me retrouve en tournée en Italie. Je suis parti un mois en Italie pour faire une tournée à travers différentes villes d’Italie. Ce fut ma première opportunité de jouer ma musique, mes morceaux des disques “Timba Cubana” et “Fin Del Juego”.

Ce fut très impressionnant. Ca m’a beaucoup plu. Des musiciens qui vivent là-bas ont monté les morceaux. Et le public connaissait mes chansons. Ca ça m’a beaucoup impressionné. Que je sois à un concert et que je chante une chanson, ils chantaient le refrain comme si on était à La Tropical. Ca m’a fait beaucoup beaucoup d’effet. Et si je disais .. je ne sais pas.. : “Veinte le doy a mi gallo..” le public chantait le,’coro’ “Conmigo no con Van Van”. Tous mes coros. Ca me rendait fou!

Leonel : même “No es problama mio ¡”
Tirso Duarte : Tout ça, tout ça!

Interview : Partie III

Transcription et traducion a suivre…