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Un coup de théâtre, et je dirais plutôt un coup de maître s’est réalisé cette année, avec l’intégration par Elito Revé de Emilio Frias, la jeune star de Tumbao Habana, dans le Charangon, devenu la locomotive, la Locomotora, de la musique cubaine. Le chant très particulier d’Emilio avait déjà été un énorme succès avec le tube « Padrino » . Cette fois-ci, ce jeune chanteur revient et du haut de ses 21 ans offre sont timbre, ses paroles, son inspiration et son charisme à l’orchestre matrice de Cuba, le Charangon. Il a accordé à FiestaCubana.net et TimbaSocialClub.net une interview exclusive chez Elito Revé dans laquelle il révèle son parcours et sa vision de chanteur. Ce Niño est déjà très mûr et il vous séduira de plus en plus !

 

Emilio Frias est à mon sens le seul chanteur de la nouvelle génération à s’inscrire dans la dimension des très grands. Cet avis est partagé par Mayito Rivera de Los Van Van ou Cesar « Pupy » Pedroso. Il ne faudra que quelques concerts pour que le public occidental se rende compte que ce Niño est une bombe humaine, la relève du « Menor De La Salsa », mieux connu comme Michel Maza ! Rares sont les jeunse chanteurs qui comme lui associent un timbre unique, une véritable inspiration qui chez Emilio confine a la spiritualité tout en restant simple, populaire, accessible !

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Avec ses racines de Matanzas, de La Havane et de Santiago de Cuba, Emilio Frias porte en lui une multitude de traditions qui lui permettent de jeter des ponts entre le Reggeaton, la Rumba, le Changui, le Son et la Timba, rendant hommage aux anciens soneros, comme Miguelito Cuni ou Candido Fabre, tout en apportant sa fraicheur a la Timba Cubana

Notre ami et partenaire Claudion partage aussi pour FiestaCubana.net un bref portrait bien senti de ce chanteur charismatique qu’il a appris a connaitre au sein de la Revé.

Laissez venir à moi les petits enfants chanteurs…

Par Claudion

Laissez venir à moi les petits enfants chanteurs car le royaume des cieux timberos leur appartient

“Niño“, petit enfant, c’est ainsi qu’on appelle Emilio Frias, le nouveau chanteur de la Revé. C’est probablement du fait de son jeune âge, du fait de ses 21 ans qu’on l’appelle ainsi, mais j’aime a penser que cela est aussi du a un visage juvénile, innocent et a sa simplicité qui est si rare chez les personnes a l’âge adulte. Petits enfants ou plutôt enfants prodiges, la musique cubaine en a déjà connu beaucoup : le premier qui vient à l’esprit est “el Niño Lucumí “ qui des l’âge de 6 ans était capable d’époustoufler tout le monde avec les sons de ses petites mains sur les congas. Chez les chanteurs aussi il y a eu beaucoup de jeunes talents et leur énumération serait trop longue. On peut néanmoins mentionner les succès à 20 ans d’un certain Issac Delgado chez Pachito Alonso ou plus récemment ce “ Menor de la Salsa” que l’on connaît tous comme Michel Maza pour ses triomphes avec La Charanga Habanera.

Pour toutes ces raisons nous nous réjouissons aujourd’hui sans véritable surprise de la montée de cette nouvelle étoile du chant timbero, “El Niño” Emilio Frias. Pour ceux qui ont pu s’approcher avec intérêt du jeune interprète du morceau “Padrino “ de Tumbao Habana, il n’y a pas de doute que suite à son entrée dans le Charangon d’Elito Revé, ce “Niño” est arrivé pour rester.

Nous l’avons vu chanter avec son nouveau groupe en Mai a La Havane et on peut déjà entendre sa voix sur les morceaux en avant-première du prochain disque de la Reve qui sont désormais des tubes dans toutes les Salsothèques. J’ai été personnellement ébloui par son timbre unique et incisif a la manière d’un jeune Tony Calá, mais aussi par sa puissance d’expressivité qui rappelle celle des intros de Mayito avec Los Van Van. Son charisme sur scène malgré son jeune âge m’a surpris, un charisme qui lui vient aussi de ses racines rumberas et de cette inspiration religieuse qui l’anime au moment de chanter. Elito Revé s’était bien rendu compte de tout ca très vite, lui qui l’a voulu au sein de son orchestre et qui lui a dédié 4 chansons de son dernier disque. Ceci est tres rare surtout pour un nouveau venu et d’autant plus que la Revé peut compter aujourd’hui sur les énormes talents de Dagoberto Vázquez et du Sinsonte. Le défi de chanter dans cet orchestre légendaire où sont passés d’excellents chanteurs ne fait nullement peur au “Niño “. Sa timidité d’enfant, il l’a gardée mais en hors de la scène, tout comme ces silences que j’ai pu observer et qui sont le reflet une simplicité et d’une timidité qu’on attend de n’importe quel enfant. La vérité aussi sort de la bouche de cet enfant ! Ce que nous avons entendu est la vérité d’un feu intérieur que nous désignons communément comme l’expression de l’art.

Qu’on ne dise pas que son talent est prometteur car il est déjà une réalité affirmée et pleine de couleurs dans cette pépinière de jeunes talents que continue d’accoucher Cuba.

Voici un nouvel enfant prodige de la musique cubaine, et assurément un fils adoptif que le public européen va adorer !

 

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Interview par Leonel et Stefano Santini

 

 

Nous sommes ici en présence de une nouvelle étoile de la musique cubaine, la révélation de l’année, Emilio Frias, “El niño“, avec à ses côtés Gretchen, la fille de Elito Revé, elle-même en tant que nouveau membre de l’orchestre, et notre ami de TimbaSocialClub.net Stefano Santini.

 

Leonel : Pourquoi t’appelle-t-on “El niño“ ?

 

 

Emilio : Lorsque le Maestro (Elito) m’a appelé pour intégrer la Orquesta Revé, il m’a dit qu’il me chercherait un nom d’artiste et un jour il est venu en me disant que désormais on m’appellerait “El niño de la Revé“. J’imagine qu’il l’a choisi ce nom de scène ainsi pour mes 21 ans et du fait que je suis l’un des plus jeune si non le plus jeune membre de la Revé.

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Avant d’entrer dans la Revé j’ai enregistré trois morceaux sur un disque très intéressant de Tumbao Habana avec lesquels j’ai travaillé deux ans. A vrai dire les trois morceaux que j’ai chanté (« Padrino », « Candela » et « No te rompa la cabeza ») sont des airs que j’ai composé avec Pascualito Cabrejas.

 

Leonel : Emilio, peux tu nous raconter ta trajectoire artistique et ta biographie ?

Emilio : Je suis de La Havane mais mon père est de Matanzas et ma mère est originaire de Santiago de Cuba. Je suis un bon mélange : La Tierra Caliente (Oriente de Cuba) et la Rumba.

Je dois de dire que je suis un chanteur autodidacte. Lorsque j’avais 8 ans, mon grand-père m’a envoyé une guitare et j’ai pris des cours avec l’un des meilleurs professeurs de ce pays. Mais je dois avouer que je n’ai jamais pris de cours de chant. Je pense que pour être un bon chanteur il faut avoir beaucoup de qualités et probablement l’une des plus importantes est de savoir exprimer dans le chant beaucoup de sentiments et ca ne s’apprend pas à l’école.

 

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Avant de chanter avec Tumbao Habana j’ai chanté du Reggaeton et aussi de la Rumba avec un groupe qui s’appelle Obba Erì.

Quand Pascualito ( Tumbao Habana ) m’a proposé de chanter dans son orchestre, j’avais mon propre groupe, j’étais le directeur de mon groupe mais ce n’était pas un projet très solide et c’est ainsi que j’ai rejoint Pascualito : à vrai dire je crois que ca m’a plutôt bien réussi.

Leonel : Comme tu n’as pas reçu une formation académique, dis-nous quels sont les chanteurs qui te plaisent et ceux qui t’ont inspirés ?

J’aime beaucoup mon ami Tirso Duarte et Angel Bonne, un très grand chanteur. J’adore Candido Fabré et laisse moi te dire que j’ai des goûts un peu bizarres : mes modèles ne sont pas de notre époque et même si j’aime beaucoup les artiste que je viens de te mentionner, ce ne sont pas mes modèles. Mes modèles sont Miguelito Cuní, Carlos Embale, Rolando La Serie, les chanteurs de la Sonora Matancera. Ca c’est la musique que j’ai dans mon ordinateur et bien que mon épouse Gretchen me dise que c’est de la musique pour les vieux , c’est la musique qui m’inspire et que j’intègre dans ma manière de chanter.

Leonel : Nous avons eu la chance de pouvoir te voir chanter à Varadero avec La Revé et ça a été phénoménal. Nous avons été impressionnés par la beauté de ton timbre de voix et par le cœur et l’énergie que tu irradies. Comment te sens dans la Orquesta Revé et comment sont tes relations avec les autres membres du groupe ?

Emilio : Je crois que c’est le rêve de tout jeune chanteur cubain d’intégrer un grand orchestre. J’appartiens désormais à une formation historique de la musique cubaine, à la formation mère. Juste de monter sur scène dans un orchestre ou sont passés Juan Formell, Chucho Valdez, de grand musiciens et des directeurs de grands orchestres cubains (Juan Carlos Alfonso de Dan Den, César Pedroso de Pupy y Los Que Son Son)… sans parler des grands chanteurs qui sont passés par la Revé : Alfonsito, Padrino, Valentín, El Indio…

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Je me sens très heureux et Elito a su bien me guider pour m’intégrer dans le chemin musical de l’orchestre. Je crois que les résultats peuvent s’écouter dans le nouveau disque qui est très bon. En outre je m’entends très bien avec les musiciens de l’orchestre qui m’ont bien accepté. Je suis un type simple, un gosse, un « niño” de 21 ans. Je suis facile à comprendre et je m’entends bien avec tout le monde mais il faut que tu le leur demandes leur point de vue à eux aussi !

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Leonel : Les gens t’ont connu grâce au morceau “Padrino” de Tumbao Habana. Tu reviens avec un autre morceau d’inspiration religieuse qui est un énorme succès : “ Agua pa’ Yemaya“. Parles-nous de l’importance de la religion dans ta vie ?

Je suis religieux et ca fait partie de ma vie, de mes racines et de ma personnalité. Quand j’ai intégré « Tumbao Habana » Pascualito Cabrejas m’a demandé d’apporter mes connaissances religieuses et de là a surgi la chanson Padrino. La même chose s’est produite avec Elito.

Ma religion est discrète mais pas secrète. J’appartiens a une institution qu’on appelle Abakua depuis que j’ai 15 ans. C’est aussi une tradition dans ma famille.

Leonel : Que penses-tu du Reggaeton Cubain et notamment de Kola Loca qui ont collaboré avec la Revé?

Mes gouts ont évolué mais j’ai un grand respect pour le Reggaeton Cubain qui a un style original. Figure-toi qu’aujourd’hui à Cuba, on n’écoute quasiment plus de Reggaeton qui ne soit pas cubain. A Cuba la fusion entre ce style étranger et notre musique s’est très bien opérée.

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En l’occurrence j’adore Kola Loca.

Leonel : Quels sont les morceaux que tu chantes dans le nouveau disque de la Revé?

Emilio : Je chante “Agua pa’ Yemayá”, “La nueva explosión “, “Rumba a Matanzas “, un morceau de Candido Fabré y “Niña relájate“, un morceau compose par Roberton de los Van Van qui parle de la jalousie des femmes. Je me répète mais je suis très heureux du travail que je fais avec Elito.

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Merci Emilio, les européens devront attendre la tournée de la Revé en Octobre et Novembre pour te connaitre. Nous prenons donc rendez-vous des aujourd’hui pour découvrir l’immense talent d’Emilio el Niño.

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