Si Miami a longtemps été un enfer pour les Timberos, comme l’a rapporté Manolin sur son blog en 2008, voire même leur cimetière quand on repense à la difficulté de grands artistes comme Jose « Pepito » Gomez, Michel Calvo ou Carlos Manuel de percer, Miami est aussi le berceau d’un groupe qui monte irrémédiablement !
TIMBALIVE est indéniablement la révélation de la Timba en dehors de Cuba, comme Calle Real le fut quelques années auparavant.
TIMBALIVE ont reçu le prix de la Révélation de l’Année 2009 de FIESTACUBANA.NET avec leur Album « From Miami A La Habana » et ils ont conquis l’Europe occidentale lors de leur tournée de Novembre 2010 !
A 90 Miles de La Havane, un vent frais souffle et emporte les pistes de danse : la Timba de Miami renait avec une force, une qualité et une sonorité extrêmement efficace.
TIMBALIVE sont venus pour la première fois en France au mois de Novembre, au Festival AQUI CUBA à Rennes, à Paris, Toulouse, Montpellier…
C’est justement a Montpellier, grâce a Cubadoc et Odduara, que Fiestacubana.net a eu le plaisir et l’honneur de remettre à TIMBALIVE le Prix REVELATION DE L’ANNEE au FIESTA CUBANA AWARDS 2009
TIMBALIVE nait en 2008 du groupe TIMBALAYE qui se rebaptise pour conquérir un plus grand public que la Farandula de Miami. TIMBALAYE jouait essentiellement des reprises de LOS VAN VAN.
SI UNA MAMITA (LOS VAN VAN)
Malgre l’absence de la section de violons si essentielle à cette musique, cet orchestre effectuait de belles performances pour une audience locale ou venait se presenter des étoiles comme Pedrito Calvo de LOS VAN VAN et Jose Pepito Gomez de PUPY y LOS QUE SON SON :
TIMBALAYE rebaptisé en TIMBALIVE se compose des musiciens suivants :
Léo Garcia – TIMBALES, CHANT
David « Wichy » Lopez – PIANO
Edward Magdariaga – BASSE
Andres Padron – CONGAS
Coky Garcia – BATTERIE,CONGAS
Boris Monterecy – COMPOSITION,CHANT
Carlos Parra – CHANT
Yesi Gonzalez – CHANT
William Paredes – TROMBONES
Bayron Ramos -TROMBONES
La plupart ont déjà une longue carrière avec les plus grands orchestres comme ceux de Amaury Gutierrez, Willy Chirino, Albita Rodriguez, Isaac Delgado, Manolin (El Medico de la salsa), Grupo Afrocuba, Carlos Manuel, Luis Enrique, Rey Ruiz, Marc Anthony, Celia Cruz, Pablo FG, Clave y Guanguanco, Oscar de Leon…
Un petit dernier vient de les rejoindre : il s’agit du génial bongocero Miguel Garcia qui quitte HABANA D’PRIMERA pour retrouver son oncle Léo Garcia et s’installer a Miami en famille.
Ces passionnés de Van Van et de Timba se retrouvent avec le même rêve de faire vivre la Musique Cubaine d’aujourd’hui aux Etats-Unis et au-delà, de briser l’embargo de fait, la malédiction qui empêche cette musique de prospérer en dehors de Cuba. Mais surtout ils réalisent ce rêve cher à Manolin, El Medico De La Salsa, faire un pont en Miami et La Havane, « Hacer un Puente », pour célébrer l’unité, la fraternité des musiciens cubains et de leur culture commune, malgré les 90 Miles et 50 ans de relations complexes, entre détestation et fascination…
Comme dit un Rappeur de Miami « Deja la politica, Ponte pa’ la Musica » ! « Laisse la politique et mets toi à la musique » !
En 2009, TIMBALIVE enregistre leur premier disque sous la houlette de Bayron Ramos, le frère du chanteur Br@ly, et de Léo Garcia, avec des morceaux de leur composition mais aussi de Juan Formell ou Amaury Gutierrez, le célèbre chanteur cubain, auteur de « Yo se que es mentira » .
Le nouvel album « From Miami a la Habana » sort en novembre 2009. Le disque a été enregistré à Miami, en Espagne et à Cuba avec la participation de musiciens cubains vivant sur l’île et à l’étranger.
Pour le titre phare, le tube « From Miami a la Habana« , on retrouve des stars comme Gonzalo Rubalcaba, Isaac Delgado, Pedrito Calvo, Mayito Riveira (Van Van), Manolin « El Medico de la salsa », Alexander Abreu, le chanteur de rap El Mola, Br@ily, Ivan »Melon »Lewis, Robertico Garcia y Norberto Rodriguez.
FROM MIAMI A LA HABANA
Ce morceau jubilatoire au Tumbao implacable réunit de façon miraculeuse les merveilleuses voix d’Issac Delgado, Alexander Abreu, Manolin, Mayito Rivera et Pedrito Calvo comme si Team Cuba était à Miami en 2010 ou si les exilés avaient à nouveau investi le Palacio De La Salsa pour des improvisations à couper le souffle.
Le message est clair et simple : « Lo que te traigo se llama Musica Cubana » « Ce que je t’apporte s’appelle Musique Cubaine » … Y de la buena !
Le message tout comme le tumbao, les arrangements sont puissants, efficaces et lumineux : TIMBALIVE délivre une musique universelle et généreuse.
Si ce morceau reste le fer de lance de la production de Timbalive, le projet ne s’arrête pas là, loin s’en faut et Timbalive impose une sonorité puissante, moderne et efficace qui s’impose inévitablement.
Timbalive donne une envie irrépressible de danser, de danser le Casino, et ils affirment une identité propre, forte et fière d’être le fer de lance de Miami ! C’est sans complexe qu’ils tiennent la dragée haute à La Charanga Habanera en répondant à leur Reggaeton « Gozando En La Habana » par « Como Miami no hay na… » !
COMO MIAMI NO HAY NA’
Ce morceau entre Reggaeton et Timbaton est chanté par Yesi Gonzalez, un sacré bout de femme à la gouaille bien cubaine, au look et au timbre proche d’Haila dans Bamboleo.
Les autres morceaux de TIMBALIVE se révèlent être des succès de la piste de danse comme « Dame un Tin» qui ouvre la première édition de leur CD.
DAME UN TIN’
TIMBALIVE assume pleinement leur identité de Miami avec ce titre de Bayron Ramos qui essaye de faire mentir le dicton selon lequel « En Miami No se baila, No se goza ». Ce morceau est interprété par Boris Monterecy, le chanteur au timbre un brin nasillard, qui rappelle parfois son concitoyen Nick N’Taya. Les trombones offrent un groove puissant et la rythmique entrainante marquent le style imprimé par les 2 leaders Bayron Ramos, le tromboniste, et Leo Garcia le Timbalero a qui Boris demande « Dame un Tin », « Offre moi un petit coup » pour lancer le solo de percussions.
TIMBALIVE nous offre un petit coup de Timba, de Miami, une « Timba con Detalle », pleinement assumée et sure d’elle, qui n’a plus rien à envier a ce qui se fait à Cuba car elle est faite « Pa’ los que estan aqui , Pa’ los que estan alla ».
TIMBALIVE sont clairs: “Deja la muella, deja el bla bla bla, esa politica que no trae nada !” Ils sont désormais la Timba du XXIème siècle, où Cuba et Miami sont réunis. « Musica es Musica y no hay mas na’ »! La Musique est la Musique et il n’y a rien d’autre sur la terre de la Liberté.
Cette nouvelle identité cubaine de Miami se retrouve notamment avec « El Dinero » ou le protagoniste ne cache pas son amour de l’argent, comme une justification de vivre dans le Yuma.
EL DINERO
Ce morceau est aussi interprété par Boris Monterecy qui imprime sa ‘Guaperia’ de Santo Suarez, le quartier populaire de La Havane dont il est issu.
« Que culpa tengo de sera si como soy.. a mi me gusta el dinero »
Le morceau débute par des trombones solennels puis par un mix entre Reggaeton et Rap qui débouchent finalement sur un Tumbao obsédant au piano, une basse pleine et sereine et des Mambos pachydermique qui imposent une mécanique imparable pour les amateurs de Casino moderne.
Avec « Un Poquito Pa’ Despues » TIMBALIVE rafraichissent le registre par un Merengue féminin et imposant interprété par Yesi et le Rappeur El Mola , le tout sur-vitaminé par un Tumba au piano à donner le tournis.
Les Trombones appuient la joie de cette chanson et l’un d’eux se libère dans un solo particulièrement virtuose de Bayron Ramos.
UN POQUITO PA DESPUES
Yesi s’impose sur cette chanson tout comme sur le tout dernier tube « Como Miami No Hay Na’ ». Elle débute sa carrière en arrivant en finale de « Buscando El Sonero » en 1996 et elle enregistre comme choriste sur le premier disque de MANOLITO y su TRABUCO. Elle poursuit ensuite une carrière solo d’abord à La Havane puis à Miami dans le groupe Sarabanda.
TIMBALIVE prouvent leur maturité musicale par leur cohérence sonore et par leur versatilité, notamment lorsqu’ils accompagnent le Nuevo Trovador AMAURY GUITIERREZ sur « Enredado en tu pelo».
ENREDADO EN TU PELO
Les arrangements prennent alors des accents et les finesses qui rappellent Habana D’Primera et se mettent au service de cette voix salsera, romantique et celeste, dont la poésie transpire a chaque mot.
La Rumba explose alors avec encore Boris Monterecy sur la chanson « Ave Maria Que Calor ». La Rumba est la spécialité de Boris depuis ses débuts avec son frère Ariel au sein du groupe OBBAILU puis au sein de CLAVE Y GUAGUANCO, l’une des plus grandes formations Rumbera de Cuba ! Il prendra ensuite le nom de scène de Boris SOS lors de sa période Reggaeton au cours de laquelle il enregistre « El Callerejo » avec La FresK sur le CD « Habia Una Vez.. La Capericita » de Clan 537.
Le thème d’ « Ave Maria Que Calor » rappelle « Ave Maria Morena », un clasique Rumbero, ou « Que calor en Santiago » de Cubanismo voire « El Papi » de NG La Banda avec son refrain « Ave Maria Por Dios ». Mais en fait ce morceau se rapproche finalement plus d’un « AGUA » de LOS VAN VAN par son appel religieux, son appel à l’ Agua de Yemaya célébrée tout récemment par ELITO REVE y su CHARANGON. La chanson de TIMBALIVE en emprunte en tout cas l’énergie et la puissance. On pense aussi au légendaire « De La Habana a Matanzas » de LOS VAN VAN pour la structure mais aussi la version de « Atrevimento » de Bamboleo pour l’efficacité. Toujours que ce morceau est déjà un succès des pistes de danses ou les Rumberos se font de plus en plus nombreux.
AVE MARIA QUE CALOR
On reste dans la même lignée musicale avec la version « Chirrin Chirran » de LOS VAN VAN reprise par Carlos Parra, le Chanteur de Florida, dont la voix est plus feutrée. Carlos est l’un des fondateurs du groupe avec Leo Garcia et Yesy Gonzalez. Son style plus Sonero l’amène à chanter dans des groupes de Musique Cubaine traditionnelle notamment au Bongo’s de Gloria Estefan
Sur cette version de ce vieux tube de LOS VAN VAN, l’harmonisation des voix est excellente et les Trombonnes dirigés par Bayron Ramos servent de locomotives :
Cette interprétation est électrisée au final par la guitare débridée de Norberto Rodriguez qui entame un solo bien musclé.
CHIRRIN CHIRRAN
Boris Monterecy revient ensuite avec « Zorra »,un morceau de sa composition. Ce Timbaton révèle encore le timbre nasal de Boris et sa gouaille, sa Guaperia. Le style est encore un fois Rap au début jusqu’à ce que le piano vienne installer la Salsa Cubaine si efficace et si reconnaissable de TIMBALIVE.
ZORRA
Le second tromboniste William Paredes y entame un solo, démontrant si c’était encore nécessaire la force de la section de cuivre de TIMBALIVE
La conclusion arrive enfin avec « Timba Pa’ La Humanidad» ! Tout un programme qui reflète l’esprit et les ambitions de ce groupe jeune et pourtant affirmé dans son style et ses intentions de conquérir un public de danseurs épris de Cubania, quelles que soient les océans qui les séparent et quelle que soit la rive sur laquelle ils dansent, que ce soit a Cuba, aux Etats-Unis ou Europe.
TIMBA PA’ LA HUMANIDAD
Le Tumbao et les Mambos des trombones obsédants, la rythmique puissante de la basse et des percussions, tout concourt à fédérer autour de TIMBALIVE et de convaincre les DJs du monde entiers auxquels ils rendent hommage à la fin de ce thème, avec une mention pour 2 DJs membres d’un « Puente » justement !
Êtes-vous prêts pour aller « FROM MIAMI A LA HABANA » avec TIMBALIVE ?
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