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ImageL’oeuvre

Ecrite par Leonel Limonta (photo ci-contre), cette timba été enregistrée en 1995 par l’orchestre La charanga habanera dans l’album Pa’ que se enteré La habana en voix principale le chanteur Michel Maza.

Dans un entretien avec El Farandulero Mayor, publié sur notre site Web Fiestacubana, Leonel Limonta raconte la genèse de cette chanson et nous aide aussi à comprendre certains de ses vers un peu cryptiques. Leonel était attiré par une jolie femme qui aimait beaucoup le voir comme ami, mais ne souhaitait pas entretenir avec lui une relation amoureuse. Or, il avait lui-même d’autres idées en tête. Un jour qu’ils se promenaient ensemble a bicyclette dans le quartier de Regla, il décida donc de passer à l’action et de se faire plus pressant avec la demoiselle. Mais ils furent alors brusquement surpris par une averse qui les obligea à se séparer rapidement et ruina ses plans amoureux. Il rentra chez lui, fort dépité, mais en tira quelques jours plus tard cette chanson qui devint l’un des thèmes fondateurs de la Timba cubaine.

Le texte tout entier est construit sur une série de double-sens touchant aux thèmes de l’eau et de la pluie :

– Premier double sens : la femme « mouille » l’homme, mais refuse de lui tendre la serviette qui lui permettrait de se sécher.

– Second double sens : pour le comprendre, il faut savoir que dans le vocabulaire des chansons de timba, l’interjection « agua » peut faire référence à tout ce qui peut apaiser le feu (« candela ») du désir. Ici, la « mala agua » dont parle la chanson n‘est pas seulement une pluie inattendue et désagréable, mais aussi une « mauvaise eau » qui ne permet pas de soulager le feu qu’elle a elle-même contribué à allumer.

Dans les deux cas, la signification est transparente : une femme aguicheuse excite le désir d’un homme pour ensuite se refuser à lui. C’est exactement, semble-t-il, la situation dans laquelle s’est trouvé l’auteur avec son amie de Regla.

Fabrice Hatem

Ses interprétations par La Charanga Habanera

Dans le CD Pa’Que Se enteré la habana (1995)

Lors de l’un des premiers concerts publics où la chanson fut chantée (en 1995)

Dans une émission de la télévision cubaine en 1996

Ses paroles en espagnol[1]

Sa traduction en français

Nube pasajera
(Leonel Limonta)

Este es es baile del mojaíto … Qué lindo!
Si ya me mojaste, chin chin
Por qué no me tiras la toalla

Tira la toalla
No es para la cara
Es pa’ que te seque(s) porque estás mojada
Si ya me mojaste, chin chin
Por qué no me tiras la …
Tu capricho de estar conmigo
Y el delirio de estar con otro
Eso te puede pasar
Pero es algo peligroso
Tú confundes pasión de amar
Con algo que no te puedo dar
Deseas sin más ni más
Hacerme de tí un vicioso
Oye mujer, tú eres más que una hoguera
Hoguera
Oye mujer, tú eres más que insaciable
Tú sólo eres comparable
Con una nube que pasa y sin avisar
Oye mujer, tú eres más que una hoguera
Oye mujer, tú eres más que insaciable
Tú sólo eres comparable
Con una nube que pasa y sin avisar
Y que moja a cualquiera
Porque tú eres así
Porque tú eres así
Como una nube pasajera
Que moja cualquiera

Porque tú eres así conmigo
Si yo no quiero nada malo contigo
Porque tú eres así
Contigo-o-o-o-o-o…
Como una nube pasajera
Que moja cualquiera

Y si me moja
No me preocupo
Y si me empapa
No me disgusto
Porque tú eres así
Mójame
Como una nube pasajera
Que moja cualquiera
Mátame con tu cariño
Que soy tu niño soy tu pupilo ¡PUM!
Aprieta el gatillo [2]
Porque tú eres así
Mátame
Como una nube pasajera
Que moja cualquiera

A que no me mojas
A que no me mojas
Que si tú me mojas
Deja y que te coja
Porque tú eres así
Agua mala
Como una nube pasajera
Que moja cualquiera

Y que me caiga un aguacero de amor
Y que me empape el alma
Mi alma y mi corazón
Oye! mujer! escucha ahora…lo que te voy a decir
Y si tú quieres mojarme
Y yo me quiero mojar
Muchachos! Canten el coro
Que lo voy a improvisar
Mójame, mátame
Pa’ que se entere La Habana, agua mala

Pa’ que se entere La Habana, mira
Que tú eres un agua mala que nos desatina
Mójame, mátame
Pa’ que se entere La Habana, agua mala

Chin chin, chin chin, la lluvia cayó
Y me mojó, y me empapó el corazón
Mójame, mátame
Pa’ que se entere La Habana, agua mala

Y yo no sé que voy a hacer…oye!
Y yo no sé que va a pasar con esa agua mujer
Mójame, mátame
Pa’ que se entere La Habana, agua mala

Es que no me deja ni trabajar
No no no, no no no, qué va?
Esto ‘tá bueno, rico
¨Pa ‘que se entere La Habana, agua mala
Pa ‘que se entere La Habana, agua mala
Pa ‘que se entere La Habana, agua mala
Pa ‘que se entere La Habana, agua mala
La Habana nueva, La Habana Vieja
Pa ‘que se entere La Habana, agua mala
Que se comente en la esquina de Tejas
Pa ‘que se entere La Habana, agua mala
Aaaaaagua mala mala
Pa ‘que se entere La Habana, agua mala
Que me lleva, lleva
Pa ‘que se entere La Habana, agua mala
Y que me cae esa lluvia que aquí la espera
Pa ‘que se entere La Habana, agua mala
El menor de la salsa[3] que viene echando candela
Pa ‘que se entere La Habana, agua mala
Y yo te digo que si me mojaste si me mojaste si me mojaste
Por qué no me tiras … la toalla, mami?!?!
Si ya me mojaste, chin chin
Por qué no me tiras la toalla

Tírala, pero tíra la toalla
Si ya me mojaste, chin chin
Por qué no me tiras la toalla
Porque si no me la tiras
Te la verás con Mamita la de la esquina
Si ya me mojaste, chin chin
Por qué no me tiras la toalla…por qué?

Por qué no me tiras la toalla…por qué?
Por qué no me tiras la toalla…por qué?
Por qué no me tiras la toalla…por qué?

Por qué no me tiras la toalla…por qué?
Y si tú quieres que siga ha mojado[4]
Por qué no me tiras la toalla…por qué?
Dile a Luisito que mande un recado
Por qué no me tiras la toalla…por qué?
Ay recaditos no
Por qué no me tiras la toalla…por qué?
Ay no los quiero yo
Por qué no me tiras la toalla…por qué?
Sirvió o no sirvió? Yo creo que sí
Por qué no me tiras la toalla…por qué?
Por qué no me tiras la toalla…por qué?

Nuée passagère
(Traduction de Fabrice Hatem)

Ça c’est la danse du mouillé … C’est beau !
Si tu m’as mouillé, chin chin
Pourquoi tu ne me lances pas la serviette ?
Lance la servette
Ce n’est pas pour frimer
C’est pour que tu te sèches parce que tu es mouillée
Si tu m’as mouillé, chin chin
Pourquoi tu ne me lance pas la ….
Ton caprice d’être avec moi
Et ce délire d’être avec l’autre
Cela peut te passer
Mais c’est plutôt dangereux
Tu confonds la passion d’aimer
Avec quelque chose que je ne peux te donner
Tu désires tout simplement
Me transformer en un drogué de toi
Ecoute femme, tu es plus qu’un bûcher
Bûcher
Ecoute femme, tu es plus qu’insatiable
Tu es seulement comparable
A un nuage qui passe et sans prévenir
Ecoute femme tu es plus qu’un bûcher
Ecoute femme, tu es plus qu’insatiable
Tu es seulement comparable
A un nuage qui passe et sans prévenir
Se met à mouiller tout le monde
Pourquoi tu es ainsi
Pourquoi tu es ainsi
Comme un nuage qui passe
Qui mouille tout le monde
Pourquoi tu es ainsi avec moi
Si je ne veux rien faire de mal avec toi
Pourquoi tu es ainsi
Avec toi
Comme un nuage qui passe
Qui mouille tout le monde
Et si elle me mouille
Je m’en fiche
Et si elle me trempe
Elle ne me dégoûte pas
Pourquoi tu es ainsi
Mouille-moi
Comme un nuage qui passe
Et qui mouille n’importe qui
Tue-moi avec ta tendresse
Car je suis ton enfant, ton pupille ! Pum !
Appuie sur la gâchette
Pourquoi tu es ainsi
Tue-moi
Comme un nuage qui passe
Qui mouille tout le monde
Ah, ne me mouille pas
Ah ne me mouille pas
Parce que si tu mouille
Laisse-moi te prendre
Pourquoi tu es ainsi
Eau mauvaise
Comme un nuage qui passe
Qui mouille tout le monde
Et il me tombe une averse d’amour
Qui mouille toute mon âme
Mon âme et mon coeur
Ecoute, femme, écoute maintenant ce que je vais te dire
Et oui tu veux me mouiller
Et moi je veux me mouiller
Les gars ! Il chante le choeur
Et moi je vais improviser
Mouille-moi, tue-moi
Pour que la Havane se rende compte, eau mauvaise
Pour que la Havane se rende compte, regarde
Que tu es une eau mauvaise qui nous rend fou
Mouille-moi, tue-moi
Pour que la Havane se rende compte, mauvaise eau
Chin chin, Chin chin, la plue est tombée
Et m’a mouillé, et m’a trempé le coeur
Mouille-moi, tue-moi
Pour que la Havane se rende compte, eau mauvaise
Je ne sais ce que je vais faire ; Ecoute !
Je ne sais ce qui va sa passer avec cette eau, femme,
Mouille-moi, tue-moi
Pour que la Havane se rende compte, mauvaise eau
C’est ce qui m’émpèche de travailler
Non, non, non, que faire ?
Ça c’est beau, c’est bon
Pour que la Havane se rende compte, mauvaise eau
Pour que la Havane se rende compte, mauvaise eau
Pour que la Havane se rende compte, mauvaise eau
Pour que la Havane se rende compte, mauvaise eau
La nouvelle Havane, la vieille Havane
Pour que la Havane se rende compte, mauvaise eau
Qu’on en parle sur les trottoirs de Tejas
Pour que la Havane se rende compte, mauvaise eau
Mauvaise eau
Pour que la Havane se rende compte, mauvaise eau
Qui m’excite, qui m’excite
Pour que la Havane se rende compte, mauvaise eau
Ah, mais que tombe cette pluie que j’attends
Pour que la Havane se rende compte, mauvaise eau
C’est le mauvais Salsero qui vient mettre le feu
Pour que la Havane se rende compte, mauvaise eau
Je je te dis que si tu m’as mouillé, si tu m’as mouillé
Pourquoi tu ne me lance pas…. La serviette, chérie ?
Si tu m’as mouillé, chin chin
Pourquoi tu ne me lance pas la serviette
Lance-la, mais lance la serviette
Si tu m’as mouillé, chin chin
Pourquoi tu ne me lance pas la serviette
Parce que si tu ne me la lance pas
Tu la verras avec une autre chérie, celle d’à côté
Si tu m’as mouillé, chin chin
Pourquoi tu ne me lances pas la serviette.. Pourquoi ?
Pourquoi tu ne me lances pas la serviette.. Pourquoi ?
Pourquoi tu ne me lances pas la serviette.. Pourquoi ?
Pourquoi tu ne me lances pas la serviette.. Pourquoi ?
Pourquoi tu ne me lances pas la serviette.. Pourquoi ?
Si tu veux continuer à me mouiller
Pourquoi tu ne me lances pas la serviette.. Pourquoi ?
Dis à Luisito qu’il envoie faire des commissions
Pourquoi tu ne me lances pas la serviette.. Pourquoi ?
Ah, des commissions, non
Pourquoi tu ne me lances pas la serviette.. Pourquoi ?
Ah, moi je n’en veux pas
Pourquoi tu ne me lances pas la serviette.. Pourquoi ?
Elle a servi ou pas ? Je crois que oui
Pourquoi tu ne me lances pas la serviette.. Pourquoi ?
Pourquoi tu ne me lances pas la serviette.. Pourquoi ?

Références complémentaires

Présentation très complète de la trajectoire artistique de Leonel Limonta

Présentation générale de la Charanga Habanera

Discographie complète de la Charanga Habanera

Site officiel de la Charanga Habanera


[1] Le texte est basé sur la version de l’interprétation de l’album CD Pa’ que se enteré La habana proposée en lien. Les parties interprétées par le chœur figurent en italiques.
[2] Ma traduction de ce terme est peut-être un faux-sens. Ayudame !
[3] Surnom de Michel Maza.
[4] Ma traduction de ces dernières paroles de Michel Maza, fort obscures pour moi, tient plus de l’invention que de la fidélité au texte. Mais au fond, puisqu’il s’agit d’improvisation…