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C’est en 1962 que le musicien porto-ricain Rafael Ithier, quittant le Combo de Rafeal Cortijo, fonde un orchestre destiné à connaître une carrière exceptionnelle, le Gran Combo de Porto-Rico. L’année suivante, la nouvelle formation sort son premier album, avec les voix d’Andy Montañez et Pellin Rodriguez. Ce long play – récemment réedité (en 2008) sous le nom El Gran Combo … de Siempre, contient, entre autre, le titre Yo Soy la Muerte.

Cette Salsa avant la lettre – en fait une sorte de Son montuno dynamisé par le renforcement de la section des cuivres et modernisé par l’adjonction d’un piano – propose aux danseurs un thème assurément assez déroutant : la Mort. Plus précisément, la chanson se présente d’emblée comme si elle était la mort elle-même. Un angoissant tremolo des cuivres ajoute encore au sentiment d’étrangeté induit par les paroles. Heureusement, l’extraordinaire dynamisme rythmique de l’orchestre soutient l’enthousiasme des danseurs et les incite à rester bien vivants sur la piste pour se déhancher au son de cette composition à la fois incongrue et géniale. Pari gagné, donc pour la jeune orchestre qui poursuivra au cours des cinquante années suivantes une carrière prestigieuse, portant la salsa portoricaine vers les sommets de la musique de loisir planétaire.

L’orchestre réenregistrera d’ailleurs à plusieurs reprises ce « tube » de jeunesse, comme par exemple à l’occasion de la parution en 1993 de son Album Bailando con el mundo pour la commémoration de son 30ème anniversaire.

Fabrice Hatem

Ses interprétations par El Gran Combo de Puerto Rico


Dans l’album Bailando con el mundo (1993)

Ses paroles en espagnol (1)

Sa traduction en français (2)

Yo soy la muerte
(Gran Combo de Puerto Rico)

Yo soy la muerte
Yo soy la muerte
La muerte soy
Yo soy la muerte (bis)
Tengo en mi alma una pena,
En mi vida una condena,
Que me lastima y me quema,
El saber que estoy solo en el mundo,
Y te digo :
Yo soy la muerte, yo soy la muerte,
La muerte soy, yo soy la muerte (rép.)
La muerte soy, oiga que soy la muerte.

Si Martín (3) trae un cariño
Que yo quiera ciegamente,
Puede vivir sin temor,
Que vivirá eternamente, y te digo:
Yo soy la muerte,
Oigan, les digo que soy
Yo soy la muerte,
Oiga, señora, yo soy

La muerte soy, yo soy la muerte.
Huye que te coge la muerte
Arranca, Martín, que te mando a la muerte
Huye que te coge la muerte,
Si no le consigue novia Vicente,
Huye que te coge la muerte,
Y mírale a los dientes,
Mándale a los dientes
Huye que te coge la muerte,
Te está buscando, sí
Huye que te coge la muerte,
Huye, huye, a que viene sin freno
Y viene de frente
Huye que te coge la muerte,
Por no dudar aparecer así de repente
Huye que te coge la muerte,
Vete volando, que se te acaba tu suerte
Huye que te coge la muerte,
Que ya ha llegado la hora
Huye que te coge la muerte,
Se oye una voz que dice
Huye que te coge la muerte,
Se te acabó tu tiempo, Pupín
Huye!
No te vayas! Vete! Vete!
Huye que te coge la muerte,
Viene, viene, viene, doblando por la esquina, caliente
Huye que te coge la muerte,
No se salva nadie, ni tú, ni aquella gente
Huye que te coge la muerte,
La muerte, la muerte, ahí viene la muerte
Huye que te coge la muerte,
Arrepentido, así quiero verte
Huye que te coge la muerte,
Que por la noche
Por la pata te va a agarrar
Huye que te coge la muerte,
Y después que te agarre no te va a soltar
Huye que te coge la muerte,
Y mírale a los dientes,
Mándale a los dientes
Huye que te coge la muerte,
Te repito, que ya ha llegado la hora.

Je suis la mort
(Traduction de Fabrice Hatem)

Je suis la mort
Je suis la mort
La mort je suis
Je suis la mort
Je porte dans mon âme une peine,
Je porte dans ma vie une fatalité
Qui me fait mal et qui me consume
De savoir que je suis seul au monde
Et je te dis :
La mort je suis, je suis la mort
Je suis la mort, je suis la mort
La mort je suis, écoute,je suis la mort.

Si Martin porte en lui une tendresse
Que j’aime aveuglément
Il peut vivre sans crainte
Car il vivra éternellement, et je te dis :
Je suis la mort
Ecoute, je vous dis que je suis
Je suis la mort
Ecoute, madame, je suis

La mort je suis, je suis la mort.
Fuis car la mort va te prendre,
Attention, Martin, car je t’envoie à la mort
Fuis car la mort va te prendre,
S’il ne trouve pas de fiancée, Vicente
Fuis car la mort va te prendre
Regarde-la bien en face
Et puis envoie-la au diable
Fuis car la mort va te prendre
Elle te cherche, oui
Fuis car la mort va te prendre
Fuis, fuis, car elle vient à toute allure
Et elle vient droit sur toi
Fuis car la mort va te prendre
Elle va surement se montrer de nouveau
Fuis car la mort va te prendre
Regarde-toi t’envoler, ta destinée se termine
Fuis car la mort va te prendre
Car ton heure est arrivée
Fuis car la mort va te prendre
On entend une voix qui dit
Fuis car la mort va te prendre
Ton temps est terminé, Pupin,
Fuis !
Ne t’en vas pas !! Regarde-toi ! Regarde !
Fuis car la mort va te prendre
Elle vient, elle vient, passant le carrefour, avide
Fuis car la mort va te prendre
Personne ne lui échappe, ni toi ni les autres
Fuis car la mort va te prendre
La mort, la mort, ici vient la mort
Fuis car la mort va te prendre
Repenti, c’est ainsi que je veux te voir
Fuis car la mort va te prendre
Car cette nuit
Elle va te prendre par la jambe
Fuis car la mort va te prendre
Et après t’avoir pris elle ne va pas te lâcher
Fuis car la mort va te prendre
Regarde-la bien en face
Et puis envoie-la au diable
Fuis car la mort va te prendre
Je te répète, ton heure est arrivée.

Références complémentaires

Présentation générale du Gran Combo de Puerto Rico (en anglais)

Dossier très complet sur le Gran Combo de Puerto Rico (en français)

Discographie intégrale du Grand Combo de Puerto Rico (en espagnol)

Présentation de l’album Bailando con el Mundo -30 años de exitos

Sur l’édition remastérisée du premier disque du Gran Combo de Puerto Rico


(1) Le texte est basé sur la version de l’album Bailando con el Mundo. Les parties interprétées par le chœur figurent en italiques.
(2) Remerciements à Cheila Rosso Micheli.
(3) Les prénoms cités dans le texte se référent en général aux membres de l’orchestre. Ici, il s’agit vraisemblablement du joueur de Congas Martin Quiñones.