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Cette Salsa composée par Willie Colón sur un texte de Rubén Blades fut enregistrée en 1978 dans leur célèbre album Siembra. Celui-ci, outre sa qualité musicale exceptionnelle, ouvre également la voie à ce que l’on a depuis appelé la « salsa consciente » ou la « salsa engagée », dont les textes sont porteurs d’une vision critique sur les sociétés latino-américaines : injustice, oppression, misère, violences, fléaux sociaux comme la drogue ou l’alcool, sont ainsi dénoncés sur des rythmes toniques et des musiques propices à la danse.

Dans Chica Plastica, c’est l’aliénation culturelle vis-à-vis du modèle de société et de consommation Nord-américain qui est ainsi pointée du doigt. Le texte se conclut par un vibrant appel à l’unité latino-américaine et à un retour à de saines valeurs morales, telles que le travail, la famille, la solidarité de quartier, le patriotisme pan-latino, etc.

J’avoue n’être pas très convaincu, ni par les analyses psycho-sociologiques de café du commerce de la première partie, ni par les conclusions politiques aux accents quelque peu populistes et xénophobes de la seconde. Mais enfin, la musique est magnifique et entraînante. Concentrons-nous donc sur le plaisir de la danse et en évitant les polémiques.

Fabrice Hatem

 

Ses interprétations par Rubén Blades


Dans l’album Siembra (1978)

En concert au Vénézuéla (1998)

Ses paroles en espagnol[1]

Sa traduction en français

Chica plástica
(Rubén Blades)

Ella era una chica plástica
De esas que veo por ahí
De esas que cuando se agitan
Sudan « Channel N° 3 ».

Que sueñan casarse con un doctor
Pues el puede mantenerlas mejor
No le hablan a nadie si no es su igual
A menos que sea « fulano de tal »
Son lindas, delgadas, de buen vestir,
De mirada esquiva y falso reir.

El era un muchacho plástico
De esos que veo por ahí
Con la peinilla en la mano
Y cara de « yo no fuí »
De los que por tema en conversación
Discuten que marca de carro es mejor
De los que prefieren el no comer
Por las apariencias que hay que tener
Pa’ andar elegantes y asi poder
Una chica plástica recoger.
(Que fallo)

Era una pareja plástica
De esas que veo por ahí
El, pensando solo en dinero
Ella, en la moda en París
Aparentando lo que no son
Viviendo en un mundo de pura ilusión
Diciendo a su hijo de cinco años :
« No juegues con niños de color extraño »
Ahogados en deudas para mantener
Su status social en boda o coctel.
(Que fallo)

Era una ciudad de plástico
De esas que no quiero ver
De edificios cancerosos
Y un corazón de oropel
Donde, en vez de un sol,
Amanece un dólar
Donde nadie ríe
Donde nadie llora
Con gentes de rostros de polyester
Que escuchan sin oir
Y miran sin ver.
Gente que vendió por comodidad
Su razón de ser y su libertad.

Oye latino, oye hermano, oye amigo,
Nunca vendas tu destino
Por el oro ni la comodidad
Nunca descanses,
Pues nos falta andar bastante
Vamos todos adelante
Para juntos terminar
Con la ignorancia que nos trae sugestionados
Con modelos importados
Que no son la solución.

No te dejes confundir,
Busca el fondo y su razón
Recuerda : se ven las caras,
Pero nunca el corazón.
No te dejes confundir,
Busca el fondo y su razón
Recuerda : se ven las caras,
Pero nunca el corazón.
Recuerda : se ven las caras,
Y jamás el corazón.

Se ven las caras, se ven las caras, vaya,
Pero nunca el corazón.

Del polvo venimos todos
Y allí regresaremos, como dice la canción
Recuerda que el plástico se derrite
Si le da de lleno el sol.

Estudia, trabaja, se gente primero
Allí está la salvación
Pero que mira, mira, no te dejes confundir
Busca el fondo y su razón
Pa’ lante, pa’ lante, pa’ lante, pa’ lante, pa’ lante
Y así seguiremos unidos, y al final venceremos.

Pero señoras y señores, en medio del plástico
También se ven las caras de esperanza
Se ven las caras orgullosas
Que trabajan por una latinoamérica unida
Y por un mañana de esperanza y de libertad
Se ven las caras de trabajo y de sudor
De gente de carne y hueso que no se vendió
De gente trabajando, buscando el nuevo camino
Orgullosas de su herencia y de ser latino
De una raza unida, la que Bolívar soñó.
Siembra!

Panamá, Puerto Rico, México, Venezuela
Perú, República Dominicana, Cuba, Costa Rica
Colombia, Honduras, Ecuador, Bolivia
Argentina, Nicaragua sin Somoza,
El barrio, la esquina, los estudiantes.

Fille-plastique
(Traduction de Fabrice Hatem)

Elle, c’était une fille-plastique
Comme celles que l’on voit dans le coin
Comme qui lorsqu’elles s’agitent
Suent du « Chanel NO3 ».

Qui rêvent de marier avec un docteur
Qui pourra très bien les entretenir
Qui ne parlent qu’aux gens qui leur ressemblent
A moins qu’ils n’aient un nom qui impressionne
Elles sont jolies, minces, et bien sapées
Avec un regard fuyant et un rire mensonger.

Lui, c’était un garçon-plastique
Comme ceux que l’on voit dans le coin
Qui même avec dans les mains une machette
Aurait l’air de dire « j’y suis pour rien ».
De ceux qui pour thème de conversation
Discutent de la meilleure marque de voiture
De ceux qui préfèrent se priver de manger
Pour les apparences qu’il faut préserver
Pour être élégants et ainsi pouvoir
Une fille-plastique se lever.
(Lamentable)

C’était un couple-plastique
Comme ceux que l’on voit par ici
Lui, pensant seulement à l’argent
Elle, à la mode de Paris
Essayant de paraître autres qu’ils ne sont
Vivant dans un monde de pure illusion
Disant à leur fils de cinq ans :
« Ne joue pas avec des enfants de couleur bizarre »
Ensevelis dans les dettes pour préserver
Leur statut social en noces ou cocktails.
(Lamentable)

C’était une ville de plastique
De celles que je n’aime pas voir
Avec des édifices cancéreux
Et un cœur fait d’oripeaux
Où, à la place de soleil,
Un dollar se lève le matin
Où personne ne rie
Ou personne ne pleure
Avec des gens au visage de polyester
Qui écoutent sans entendre
Et qui regardent sans voir.
Des gens qui ont vendu par commodité
Leur raison d’être et leur liberté.

Ecoute latino, écoute frère, écoute ami,
Ne vends jamais ton destin
Pour l’or ou pour la commodité
Ne te repose jamais,
Car nous avons encore du chemin à faire,
Allons tous ensemble de l’avant
Pour en finir tous ensemble
Avec l’ignorance qui nous aveugle
Avec des modèles importés
Qui ne sont pas la solution.

Ne te laisse pas tromper,
Cherche la profondeur des choses
Souviens-toi : on voit les visages
Mais jamais le cœur.
Ne te laisse pas tromper,
Cherche la profondeur des choses
Souviens-toi : on voit les visages
Mais jamais le cœur
Souviens-toi : on voit les visages
Mais jamais le cœur.

On voit les visages, les visages, vas,
Mais jamais le cœur.

Nous venons tout de la poussière
Et nous y retournerons, comme dit la chanson
Souviens-toi que le plastique se met à fondre
Quand on l’expose en plein soleil.

Etudie, travaille, les tiens d’abord,
Voilà où est le salut
Mais regarde, regarde, regarde, ne te laisse pas tromper
Cherche la profondeur des choses
Vas de l’avant, de l’avant, de l’avant
Et ainsi nous serons unis et finalement nous vaincrons.

Mais messieurs et mesdames, au milieu du plastique
On voit aussi des visages d’espoir
On voir les figures orgueilleuses
Qui luttent pour une Amérique latine unie
Et pour un matin d’espérance et de liberté
On voit des visages de travail et de sueur
De gens de chair et d’os qui ne se sont pas vendus
De gens qui luttent, cherchant un nouveau chemin
Orgueilleux de leur ascendance latine
Membres d’une race unis, celle dont rêva Bolivar.
Semez !!!!

Panamá, Porto Rico, México, Venezuela
Pérou, République Dominicaine, Cuba, Costa Rica
Colombie, Honduras, Equateur, Bolivie,
Argentine, Nicaragua sans Somoza,
Le quartier, le coin de rue, les étudiants.

Références complémentaires

Une autre fiche technique en français sur Chica plastica

Une biographie en anglais de Rubén Blades

Une biographie en anglais de Rubén Blades

Une biographie en anglais de Rubén Blades

Une discographie en français de Rubén Blades

Une analyse en espagnol des personnages de Rubén Blades

Un site très complet en espagnol consacré à Rubén Blades

Une discographie en espagnol très précise de Rubén Blades


[1] Le texte est basé sur la version de l’album Siembra. Les parties interprétées par le chœur figurent en italiques.