Pour consulter l’article sur la Salsa à Genève, cliquez sur le lien suivant : Genève
Il existe en matière de danses latines comme dans beaucoup d’autres domaines une sorte de « miracle genevois ». Cette ville sait en effet – cas unique à ma connaissance dans le monde – associer les avantages d’une agglomération de taille moyenne à ceux d’une grande métropole de rayonnement international. D’un côté, des rues tranquilles, peu encombrées, la proximité immédiate d’une nature magnifique ; de l’autre, la présence d’institutions internationales (ONU, CERN, banques d’affaires…) qui font de la ville l’un des principaux points focaux des enjeux diplomatiques, scientifiques et économiques de la planète (photo ci-contre : le siège de l’ONU à Genève).
Cette dualité miraculeuse se retrouve dans le domaine culturel. Certes, en termes strictement quantitatifs, l’offre est loin d’être aussi abondante qu’à Paris ou Londres. Mais le mélomane pourra tout de même satisfaire pratiquement tous les jours sa passion en tirant parti des ressources, tout de même significatives et aisément accessibles, offertes par la ville, surtout si l’on ajoute celles, peu éloignées, de Lausanne, voire Montreux et Annecy.
Cette capacité à faire (presque) aussi bien qu’une très grande métropole avec les ressources d’une ville moyenne se retrouve dans le domaine des danses latines et de la Salsa. Bien sur, on ne trouve à Genève qu’une petite dizaine d’écoles ou d’enseignants. Bien sur, il existe rarement chaque soir plus d’un ou deux lieux de danse en activité. Mais certains de ces enseignants peuvent transmettre la culture cubaine dans ce qu’elle a de plus authentique, jouissant parfois d’une réelle notoriété internationale. Et le danseur de Salsa – à condition d’être un peu cinéphile, de pratiquer également d’autres danses latines et surtout de bien préparer son emploi du temps – peut retrouver pratiquement tous les soirs et tous les week-ends à Genève une atmosphère latino agréable et de qualité (photo ci-contre : soirée à l’écoleSalseros de Hoy).
Cet état des choses a contribué à alimenter le grand amour que je porte à cette ville, où j’ai moi-même vécu quelques années. C’est pourquoi j’ai décidé de lui consacrer l’un des chapitres de mon ouvrage sur la Salsa dans le monde, bien qu’il ne s’agisse pas, quantitativement parlant, d’une très grande métropole. C’est également pour moi l’occasion de rendre compte, à travers cet exemple, de l’existence d’une réelle dynamique latine dans de nombreuses villes européennes de taille moyenne, qui, jusqu’au milieu du siècle passé, avaient été peu exposées à l’influence culturelle des Caraïbes (photo ci-contre : soirée d’été en plein air de l’école Salseros de Hoy au parc Mon repos).
Si l’on fait abstraction de quelques peñas progressistes dans les années 1970, puis de quelques lieux de danses underground jusqu’au milieu des années 1990, c’est seulement à la fin des années 1990, donc avec un retard de plusieurs années sur Paris ou Londres, qu’une véritable scène latine commence à se constituer à Genève. D’emblée centrée sur la danse – Genève ayant jamais accédé au statut de grande centre de la musique tropicale malgré la présence de quelques bons orchestres – celle-ci sort rapidement de sa marginalité pour donner naissance à un nombre significatif de lieux et d’écoles de danse.
Si milieu salsero genevois est largement dominé par une atmosphère que j’appellerai « mainstream » (de jeunes sur-diplômés bien intégrés travaillant à l’ONU, au CERN, ou dans une banque russe, et prenant un ou deux cours de danse en semaine pour aller pratiquer une soirée de week-end par mois jusqu’à une heure raisonnable). Il ne faut cependant pas négliger l’existence d’un milieu plus véritablement latino : artistes cubains, personnels de maison colombiens ou péruviens, et même quelques belles de nuit dominicaines…
Genève, contrairement peut-être à sa réputation, est en effet une ville extrêmement cosmopolite. Mais un cosmopolitisme opulent, dominé par des populations très aisées (diplomates, banquiers, chercheurs…), et où les « pauvres », minoritaires, sont pour la plupart des personnels travaillant au service des précédents. Des « pauvres » qui sont d’ailleurs aussi bien payés que des cadres moyens en France voisine… (photo ci-contre : soirée de l’écoleSalsa Geneva à la Brasserie des Halles-en-l’île).
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