Fortement identifiée, dans l’esprit du public, à ses origines caribéennes, la Salsa (on devrait plutôt la famille constamment recomposée des Salsas) reflète en fait la diversité culturelle des villes qui l’accueillent et des groupes sociaux qui la dansent autour du monde. En tant que pratique sociale, elle est influencée par toutes sortes de conditions locales, liées au climat, à l’urbanisme, aux coutumes et aux modes de vie. En tant que danse, elle intègre nécessairement le rapport au corps des habitants du lieu, leur manière de se mouvoir, l’héritage de leurs traditions folkloriques. Ce genre ouvert, en évolution perpétuelle, incorporant au fil des rencontres et des modes des influences très diverses, semble même posséder une aptitude particulièrement forte à se transformer, tel un caméléon, pour s’adapter aux coutumes et aux attentes de chacun des milieux où il est pratiqué (photo ci-contre : Rueda de Casino au restaurant 1830 de La Havane).
Or, cette caractéristique fondamentale de la Salsa, cette plasticité qui explique largement son succès mondial dans le contexte actuel de globalisation culturelle, est souvent occultée dans le discours dominant au profit d’une référence mythifiée à ses origines caribéennes, négligeant ainsi l’essentiel : la compréhension du mouvement qui a permis à une danse de conquérir les pistes de la plupart des grandes villes de la planète, dans un double mouvement de discrète (mais décisive) adaptation de facto aux conditions locales et de référence hautement revendiquée (et en partie inexacte) à ses origines supposées (photo ci-contre : soirée de Salsa au Wagg à Paris).
J’ai voulu dans ce livre rendre compte de ce phénomène, en insistant surtout sur la grande diversité des manifestations de la Salsa, non seulement comme style de danse mais aussi, plus largement, comme phénomène social. A chaque grande ville sa Salsa, pourrait-on dire. Car chaque métropole de la planète (la Salsa étant, ne l’oublions pas un phénomène fondamentalement urbain) possède des caractéristiques spécifiques : plus ou moins grande présence de la culture caribéenne, caractère plus ou moins multiculturel de la ville, climat plus ou moins favorable au développement d’une industrie privée de services de loisirs… (photo ci-contre : soirée de Salsa à Spanish Harlem).
Cet ouvrage, issu de 10 années d’expérience – voyages, lectures, rencontre avec des artistes, réalisation de documentaires, dans le cadre notamment de mes activités sur le site Fiestacubana.net – raconte l’histoire de la Salsa et en décrit la physionomie actuelle dans une trentaine de villes de la planète, de La Havane à Tokyo et New-York à Paris. Il vous invite ainsi à un voyage intéressant et instructif autour du monde de la Salsa (photo ci-contre : danseurs de Salsa à Cali).
Pour accéder à ses différents chapitres, cliquez sur les liens suivants :
C1. Santiago : le géant endormi
C2. La Havane, comme un phénix, renaît de ses cendres
C3. San Juan (Puerto Rico) : Une sœur caribéenne de la Salsa New-Yorkaise
C4. New York : Creuset de musiques et de danses urbaines
C5. Les villes américaines, creusets des cultures latinos globalisées
C6. Cali : une belle histoire d’amour avec la Salsa
C7. Amérique latine : une terre naturellement accueillante aux rythmes caribéens
C8. Genève : une ville moyenne pleine de ressources
C9. Rome, Milan : une Italie polycentrique, bastion de la Salsa cubaine en Europe
C10. Bruxelles, Anvers, Gand : les réseaux urbains de la Salsa belge
C11. Berlin : une ville trépidante, ouverte et décalée
C12. Londres : une Salsa pour deux peuples ?
C13. Barcelone et Madrid : la Salsa, descendante des musiques d’Ida y Vuelta
C14. Paris : la ville qui a inventé les Salsas cubaine et portoricaine
C15. Europe de l’ouest : Le plus actif continent salsero du monde ?
C16. Afrique, Asie, Méditerranée, pays slaves : Mutations locales d’une Salsa globalisée
C17. Les Salsas du monde ou Les chemins de la diversité (conclusion générale)
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