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trpvpres1Les relations entre les musiques populaires du Nouveau monde et les milieux marginaux ou délinquants constituent une réalité incontestable, qui a même joué un rôle fondamental dans l’apparition puis le développement de ces formes d’expression. Le Tango est né dans les barrios mal famés de Buenos Aires tandis que la Rumba voyait le jour dans les solares misérables de Matanzas ; le Jazz des années 1930 et la musique cubaine des années 1950 doivent en partie leur épanouissement au mécénat intéressé de la mafia nord-américaine ; l’essor de la Salsa colombienne, dont les bordels de Buenaventura et de Cali ont constitué les berceaux, s’est appuyé sur le soutien des narcotrafiquants (illustration ci-contre : couple de Tango faubourien, fin du XIXème siècle).

trpvpres4Et pourtant, ce lien a été, selon les époques, occulté ou ravalé au rang d’anecdote. Fabrice Hatem a voulu dans ce livre rétablir la réalité des faits en rendant hommage à tous ces bienfaiteurs injustement oubliés des musiques populaires urbaines du Nouveau monde, à savoir les putes et leurs clients, les habitants pauvres des solars et des conventillos, les petits voyous et les maquereaux, les politiciens et les policiers corrompus, enfin les trafiquants de drogue et autres tenanciers de maisons de jeu (illustration ci-contre : maison de plaisir à Buenos Aires, début du XXème siècle).

Plus précisément, il a testé dans cet ouvrage l’hypothèse selon laquelle la plupart des musiques afro-latines du Nouveau monde, au-delà de leurs évidentes différences, auraient suivi des processus de développement structurellement similaires, articulés autour de trois phases principales :

1. Apparition du nouveau genre musical dans des marges urbaines déshéritées et stigmatisées, comme produit d’un phénomène de métissage entre différentes influences ethnoculturelles.

trpvpres22. Diffusion – souvent avec le soutien de milieux criminels impliqués dans les activités nocturnes – vers l’ensemble de leur pays d’origine, où elles s’imposent progressivement comme la culture populaire dominante (photo ci-contre : cabaret Tropicana, La Havane, années 1950).

3.  Enfin, transformation, après quelques crises de croissance ou quelques éclipses, en produits de loisirs globalisés qui conquièrent les pistes de danse du monde entier.

trpvpres3Fabrice a  testé cette intuition sur neuf genres musicaux du Nouveau monde : Le Tango,  le Jazz, la Rumba, la Samba, la Salsa Brava, La Salsa colombienne, les Narcocorridos, le Hip Hop et le Reggaetón. Les résultats obtenus valident en grande partie son hypothèse de départ, même si chacun de ces genres connait aussi une évolution spécifique lié aux conditions particulière de son apparition et de son développement : poids respectif des différentes influences ethno-culturelles, topographie urbaine, géographie et histoire des pays concernés, stade d’évolution actuellement atteint par le genre musical étudié… (photo ci-contre : un club de Salsa « branché » de Bogota aujourd’hui).

Nous vous proposons donc de partir maintenant avec lui, dans cet ouvrage, intitulé « Tango, Rumba, Putes et Voyous », à la découverte des similitudes profondes, qui, au-delà de leurs différences apparentes, unissent ces différents membres de la famille, constamment élargie et recomposée,  des musiques afro-latines.

Pour consulter cet ouvrage dans son intégralité, cliquez sur le lien suivant : livre

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