par Ahinama | Avr 8, 2016 | Danse
Fortement identifiée à ses origines caribéennes, la Salsa (on devrait plutôt la famille constamment recomposée des Salsas) reflète en fait la diversité culturelle des villes qui l’accueillent et des groupes sociaux qui la dansent autour du monde. Le e-livre «
Les salsas du monde ou les chemins de la diversité », rédigé par Fabrice Hatem, a pour objectif de rendre compte de de fait, à travers un voyage virtuel vers une trentaine de grandes villes salseras de la planète.
Ses conclusions peuvent se résumer en dix idées essentielles, dont certaines concernent davantage les processus à travers lesquels la Salsa se diffuse en se transformant, et d’autres l’état actuel de cette manifestation culturelle, vue à travers les prismes de sa diversité géographique, ethno-sociale ou stylistique.
Pour consulter la conclusion de l’ouvrage, cliquez sur le lien suivant : concsalsa
Pour consulter le sommaire de l’ouvrage, cliquez sur le lien suivant : ressalsa
(photo ci-dessus : cours de Salsa au festival Caribedanza à Paris)
par Ahinama | Mar 22, 2016 | Danse
Fortement identifiée, dans l’esprit du public, à ses origines caribéennes, la Salsa (on devrait plutôt la famille constamment recomposée des Salsas) reflète en fait la diversité culturelle des villes qui l’accueillent et des groupes sociaux qui la dansent autour du monde. En tant que pratique sociale, elle est influencée par toutes sortes de conditions locales, liées au climat, à l’urbanisme, aux coutumes et aux modes de vie. En tant que danse, elle intègre nécessairement le rapport au corps des habitants du lieu, leur manière de se mouvoir, l’héritage de leurs traditions folkloriques. Ce genre ouvert, en évolution perpétuelle, incorporant au fil des rencontres et des modes des influences très diverses, semble même posséder une aptitude particulièrement forte à se transformer, tel un caméléon, pour s’adapter aux coutumes et aux attentes de chacun des milieux où il est pratiqué (photo ci-contre : Rueda de Casino au restaurant 1830 de La Havane).
Or, cette caractéristique fondamentale de la Salsa, cette plasticité qui explique largement son succès mondial dans le contexte actuel de globalisation culturelle, est souvent occultée dans le discours dominant au profit d’une référence mythifiée à ses origines caribéennes, négligeant ainsi l’essentiel : la compréhension du mouvement qui a permis à une danse de conquérir les pistes de la plupart des grandes villes de la planète, dans un double mouvement de discrète (mais décisive) adaptation de facto aux conditions locales et de référence hautement revendiquée (et en partie inexacte) à ses origines supposées (photo ci-contre : soirée de Salsa au Wagg à Paris).
J’ai voulu dans ce livre rendre compte de ce phénomène, en insistant surtout sur la grande diversité des manifestations de la Salsa, non seulement comme style de danse mais aussi, plus largement, comme phénomène social. A chaque grande ville sa Salsa, pourrait-on dire. Car chaque métropole de la planète (la Salsa étant, ne l’oublions pas un phénomène fondamentalement urbain) possède des caractéristiques spécifiques : plus ou moins grande présence de la culture caribéenne, caractère plus ou moins multiculturel de la ville, climat plus ou moins favorable au développement d’une industrie privée de services de loisirs… (photo ci-contre : soirée de Salsa à Spanish Harlem).
Cet ouvrage, issu de 10 années d’expérience – voyages, lectures, rencontre avec des artistes, réalisation de documentaires, dans le cadre notamment de mes activités sur le site Fiestacubana.net – raconte l’histoire de la Salsa et en décrit la physionomie actuelle dans une trentaine de villes de la planète, de La Havane à Tokyo et New-York à Paris. Il vous invite ainsi à un voyage intéressant et instructif autour du monde de la Salsa (photo ci-contre : danseurs de Salsa à Cali).
Pour accéder à ses différents chapitres, cliquez sur les liens suivants :
C1. Santiago : le géant endormi
C2. La Havane, comme un phénix, renaît de ses cendres
C3. San Juan (Puerto Rico) : Une sœur caribéenne de la Salsa New-Yorkaise
C4. New York : Creuset de musiques et de danses urbaines
C5. Les villes américaines, creusets des cultures latinos globalisées
C6. Cali : une belle histoire d’amour avec la Salsa
C7. Amérique latine : une terre naturellement accueillante aux rythmes caribéens
C8. Genève : une ville moyenne pleine de ressources
C9. Rome, Milan : une Italie polycentrique, bastion de la Salsa cubaine en Europe
C10. Bruxelles, Anvers, Gand : les réseaux urbains de la Salsa belge
C11. Berlin : une ville trépidante, ouverte et décalée
C12. Londres : une Salsa pour deux peuples ?
C13. Barcelone et Madrid : la Salsa, descendante des musiques d’Ida y Vuelta
C14. Paris : la ville qui a inventé les Salsas cubaine et portoricaine
C15. Europe de l’ouest : Le plus actif continent salsero du monde ?
C16. Afrique, Asie, Méditerranée, pays slaves : Mutations locales d’une Salsa globalisée
C17. Les Salsas du monde ou Les chemins de la diversité (conclusion générale)
C18. Références bibliographiques
par Ahinama | Mar 22, 2016 | Danse
Fortement identifiée, dans l’esprit du public, à ses origines caribéennes, la Salsa (on devrait plutôt la famille constamment recomposée des Salsas) reflète en fait la diversité culturelle des villes qui l’accueillent et des groupes sociaux qui la dansent autour du monde. En tant que pratique sociale, elle est influencée par toutes sortes de conditions locales, liées au climat, à l’urbanisme, aux coutumes et aux modes de vie. En tant que danse, elle intègre nécessairement le rapport au corps des habitants du lieu, leur manière de se mouvoir, l’héritage de leurs traditions folkloriques. Ce genre ouvert, en évolution perpétuelle, incorporant au fil des rencontres et des modes des influences très diverses, semble même posséder une aptitude particulièrement forte à se transformer, tel un caméléon, pour s’adapter aux coutumes et aux attentes de chacun des milieux où il est pratiqué (photo ci-contre : festival de Salsa à Singapour).
Or, cette caractéristique fondamentale de la Salsa, cette plasticité qui explique largement son succès mondial dans le contexte actuel de globalisation culturelle, est souvent occultée dans le discours dominant au profit d’une référence mythifiée à ses origines caribéennes, négligeant ainsi l’essentiel : la compréhension du mouvement qui a permis à une danse de conquérir les pistes de la plupart des grandes villes de la planète, dans un double mouvement de discrète (mais décisive) adaptation
de facto aux conditions locales et de référence hautement revendiquée (et en partie inexacte) à ses origines supposées (Photo ci-contre : la Wagg à Paris).
J’ai voulu dans ce livre rendre compte de ce phénomène, en insistant surtout sur la grande diversité des manifestations de la Salsa, non seulement comme style de danse mais aussi, plus largement, comme phénomène social. A chaque grande ville sa Salsa, pourrait-on dire. Car chaque métropole de la planète (la Salsa étant, ne l’oublions pas un phénomène fondamentalement urbain) possède des caractéristiques spécifiques : plus ou moins grande présence de la culture caribéenne, caractère plus ou moins multiculturel de la ville, climat plus ou moins favorable au développement d’une industrie privée de services de loisirs… (photo ci-contre : soirée de Salsa à Spanish Harlem).
Pour consulter la présentation générale de cet ouvrage, cliquez sur le lien suivant : Salsasdumonde
par Ahinama | Mar 6, 2016 | Danse
Alors que la Salsa était encore peu connue en Italie au début des années 1990, la Péninsule s’est ensuite imposée rapidement comme l’une de ses terres d’élection privilégiées en Europe – tout particulièrement en ce qui concerne la Salsa cubaine. Cet épanouissement rapide a été notamment alimenté par l’arrivée d’un grand nombre d’artistes caribéens – essentiellement des danseurs, mais aussi des musiciens (photo ci-contre, en blanc : le danseur cubain Mikael Fonts, Installé à Milan). Aujourd’hui, Rome et Milan figurent parmi les villes salseras les plus importantes d’Europe. Le nombre de lieux de danse dans la région milanaise, en particulier, est tout à fait impressionnant. Mais certaines villes de plus petite taille, comme Bologne ou Turin, sont également très actives. Si cette position éminente de l’Italie est essentiellement due à une pratique intensive de la danse, on trouve également dans ce pays d’assez nombreux orchestres de musique latine, dont quelques-uns – comme la Maxima 79 – jouissent même d’un incontestable rayonnement international (photo ci – contre : la Maxima 79 en concert à Paris). D’une manière plus générale, la qualité des manifestations artistiques et culturelles associées en Italie à la Salsa – qu’il s’agisse de création musicale, de spectacles de danse, d’émission de radio, de festivals ou d’ouvrages de musicologie – montre, s’il en était besoin, que ce pays raffiné et inventif excelle à faire s’épanouir la beauté en toutes choses (photo ci-contre : un groupe de rueda italien). Pour consulter cet article, cliquez sur le lien suivant : Italie |
par Ahinama | Mar 6, 2016 | Danse
Lorsque l’on explore l’univers de la Salsa sur le Web, la plupart des liens conduisent vers deux continents : principalement les Amériques, et en second lieu, l’Europe. Est-ce à dire que les musiques latines – y compris dans leur version contemporaine, la Salsa – se limiteraient à une relation transatlantique entre ces deux continents, avec en arrière-fond historique un mouvement séculaire
d’Ida y Vuelta musical ? C’est bien sur oublier le phénomène de globalisation culturelle, qui, au cours de ces cinquante dernières années, a progressivement étendu le rayonnement des danses latines à l’ensemble de la planète (photo ci-contre : cours de Salsa dans la ville chinoise de Chouqing).
Cette mondialisation de la Salsa s’est cependant déroulée à travers des chronologies et des modalités différentes selon des régions. A la forte antériorité africaine s’oppose par exemple la pénétration beaucoup plus récente de la Salsa en Asie, tandis que l’intérêt largement répandu dans les pays slaves pour les danses latines contraste avec le caractère un peu « hors sol » de leur présence au Maghreb, limitée à une bourgeoisie occidentalisée. Je vous propose d’explorer dans ce chapitre la diversité des histoires et des pratiques salseras dans ces quatre régions du monde.
En Afrique sub-saharienne, l’influence des rythmes caribéens s’est fait sentir très tôt au cours du XXème siècle, à travers un processus
d’Ida y Vueltamusical comparable, mutatis mutandis, à celui, beaucoup plus ancien qui a relié l’Espagne au continent sud-américain depuis les débuts de la colonisation du Nouveau monde. Au Congo, au Cameroun, en Afrique de l’ouest, sont en effet apparus dès le milieu du XXème siècle des genres musicaux locaux en partie inspirés des rythmes cubains, comme la Rumba congolaise, le Massoka camerounais, et surtout, à partir des années 1980, la Salsa Mbalax sénégalaise (photo ci-contre : le chanteur congolais Papa Wemba). Juste retour des choses, puisque les musiques cubaines sont, comme on le sait, largement issues d’un processus de métissage entre les folklores hispaniques et africains…
Mais la créativité africaine a aussi eu pour conséquence que ces musiques nouvelles ont rapidement pris, à l’exception notable de la Salsa Mbalax, des formes
Sui generis qui les ont fortement éloignées de leur modèle transatlantique originel. En matière de danse, le Soukous, le Makossa et le Ndombolo apparaissent également comme des expressions profondément africaines, même si leurs postures rappellent par moments celles de la Rumba cubaine ou du Reggeaton – quoi d’étonnant à cela d’ailleurs, puisque ces dernières danses sont elles-mêmes plus ou moins directement d’inspiration africaine. Quant à la Salsa dansée elle-même, son influence en Afrique, quoique réelle, reste limitée à un milieu urbain aisé où se côtoient expatriés européens et bourgeoisie locale occidentalisée.
En Extrême-Orient, région historiquement étrangère aux influences caribéennes, le développement de la Salsa constitue un phénomène plus récent, qui a accompagné les vagues successives d’expansion économique permettant l’apparition, dans différents pays d’Asie, de classes moyennes avides d’activités de loisirs. Le Japon a joué à cet égard un rôle précurseur, dès les années 1980 pour la musique – avec l’apparition de quelques groupes locaux comme
l’Orquesta de la Luz (photo ci-contre) – puis au cours de la décennie 1990 pour la danse. Il a ensuite été suivi par les « tigres » en émergence (Singapour, Hong-Kong, Corée du Sud, Taïwan) où sont apparus à la fin des années 1990 des scènes salseras de plus en plus actives. Enfin, au XXIème siècle, la fièvre de la Salsa a gagné le reste de l’Asie en développement, et tout particulièrement la Chine, où son développement a accompagné au cours des 20 dernières années l’essor urbain frénétique du pays et la constitution rapide d’une « middle class ». A Shanghai et à Pékin fleurissent ainsi aujourd’hui night-clubs ultramodernes géants et festivals drainant des foules nombreuses. Cette Salsa chinoise est cependant très fortement dominée par une industrie des loisirs de masse où l’authenticité de la culture caribéenne est parfois un peu perdue de vue au profit de formes de danse stéréotypées ou privilégiant le spectaculaire. Quant à la pratique autochtone de la musique « live », elle reste à la fois un peu anecdotique et davantage caractérisée par une démarche de réplication des rythmes caribéens que par l’invention de sonorités propres.
En Europe orientale, le développement de la Salsa a suivi avec quelques années de retard – crise économique des années 1990 oblige – celui de l’Europe de l’ouest puis centrale. Mais, avec l’amélioration de la situation économique en Russie ou en Ukraine et l’apparition d’une assez opulente bourgeoisie urbaine, les lieux de danse ont fleuri au cours des 15 dernières années, de Saint-Pétersbourg à Kiev et Moscou (photo ci-contre : flash mob en Ukraine). Ceux-ci sont animés par une diaspora cubaine significative, quoique moins nombreuse que dans les grandes métropoles ouest-européennes. Un engouement qui, au fond, ne constitue qu’une nouvelle manifestation du goût ancien et profond du public slave pour les rythmes latins….
Enfin, la Salsa a également commencé à pénétrer au cours des 20 dernières années sur les rives sud et est de la Méditerranée, notamment en Israël, en Turquie, en Tunisie et au Maroc. Dans les pays du Maghreb, son influence reste cependant limitée à un noyau de bourgeoisie urbaine occidentalisée, très tournée vers l’influence de la scène de loisirs européenne. Les organisateurs locaux ont également développé, notamment en Tunisie, une activité de festivals internationaux qui cherchent à drainer vers le pays un public et des artistes venus de l’étranger et notamment de d’Europe voisine (photo ci-contre : le festival
Cuba in Tunisia). On ne peut cependant se cacher que la situation politique de la région influence très défavorablement ce développement, comme en témoigne l’interruption depuis 2014 du festival tunisien de Tabarka. Quant au public israélien, il paraît assez réceptif aux formes de cultures populaires caribéennes dites « authentiques », comme la Rumba et l’afro-cubain, ce pays abritant par ailleurs quelques bons orchestres de Salsa.
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par Ahinama | Fév 18, 2016 | Danse
(Diversité des pratiques salseras dans une grande métropole européenne)
Londres figure aujourd’hui, avec Paris, Madrid ou Barcelone, dans le « top 5 » des grandes capitales salseras européennes. Tout concourt à cet état de fait : la taille de la ville – la plus peuplée de l’Union européenne -, la vitalité de sa vie nocturne drainant une population nombreuse et solvable, son caractère de métropole multiculturelle abritant entre autres une importante communauté latino, la puissance de son industrie de production musicale, la créativité de son milieu artistique (photo ci-contre : soirée au
Bar Rumba)…
Des confortables nights-clubs « mainstream » de Soho aux petits bars colombiens d’Elephant and Castle et aux fêtes « queer » de Pelucas y Tacones », le milieu salsero de la ville est également caractérisé par la grande diversité de ses publics, qui peut-être ne se croisent pas aussi souvent qu’on pourrait le souhaiter. (photo ci-contre : soirée colombienne dans un restaurant dansant du Southwark).
En tant que pratique de loisirs, la Salsa tend par ailleurs à se fondre dans une offre de loisirs latinos aux contours élargis, intégrant Bachata, Merengue et Kizomba, tandis que les jeunes, tout particulièrement ceux d’origine sud-Américaine, s’intéressent à des formes d’expression plus récentes, comme le Reggaeton, l’Electro et le Hip Hop.
Après un rapide survol de son histoire, cet article a pour ambition de vous faire découvrir l’état actuel de cette Salsa londonienne, qui vaut bien un petit voyage…
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par Ahinama | Fév 15, 2016 | Danse
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Le développement de la Salsa a suivi en Belgique des étapes similaires à celles observées dans le reste de l’Europe : arrivée de quelques précurseurs latinos dans les années 1970 ; formation d’un noyau de mélomanes salseros au cours de la décennie suivante ; enfin, explosion de la Salsa dansée dans les années 1990, entraînant la structuration progressive d’une petite industrie locale des loisirs caribéens qui se poursuit encore aujourd’hui, avec ses festivals ses orchestres, ses écoles et ses lieux nocturnes (photo ci-contre : cours à
La tentación de Bruxelles).
Certes, les grandes villes belges comme Anvers et même Bruxelles, considérées séparément, sont loin d’égaler des métropoles européennes comme Londres ou Paris en matière d’activité salsera. Mais la Belgique a aussi pour caractéristique d’être d’une des zones de peuplement les plus denses du monde : 368 habitants au km
2 en 2015, contre par exemple 98,8 en France. Elle a également un taux d’urbanisation particulièrement élevé : 97,8 % de la population du pays – soit en fait la quasi-totalité – vivait en effet en ville en 2015. Très proches géographiquement des unes des autres, les nombreuses agglomérations du pays – dont aucune n’atteint quantitativement les dimensions d’une immense métropole, mais qui constituent tout de même, prises collectivement, une aire urbaine de taille respectable – développent entre elles des relations de spécialisation et d’échanges étroits et quotidiens. Les villes de Gand, Anvers et Bruxelles, situées à environ 50 kilomètres les unes des autres, forment ainsi les sommets d’un triangle de taille relativement réduite concentrant au cœur de la Belgique 4,4 millions d’habitants, soit 40 % de la population (image ci-contre : les villes de Belgique).
Cet état de fait a des conséquences directes sur le fonctionnement des activités salseras. Pratiquement toutes les villes belges d’importance sont par exemple situées à moins d’une heure de route de Bruxelles. Il est donc ainsi très possible pour un salsero de Gand d’aller régulièrement danser à Bruxelles à Anvers, voire même à Louvain. Et même les salseros de la capitale belge pratiquent volontiers ce nomadisme interurbain qui permet
in fine à la scène latine du pays de se comparer très honorablement à celle des grandes villes européennes (photo ci-contre : le
Becketts de Louvain).
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par Ahinama | Fév 15, 2016 | Danse
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Il existe en matière de danses latines comme dans beaucoup d’autres domaines une sorte de « miracle genevois ». Cette ville sait en effet – cas unique à ma connaissance dans le monde – associer les avantages d’une agglomération de taille moyenne à ceux d’une grande métropole de rayonnement international. D’un côté, des rues tranquilles, peu encombrées, la proximité immédiate d’une nature magnifique ; de l’autre, la présence d’institutions internationales (ONU, CERN, banques d’affaires…) qui font de la ville l’un des principaux points focaux des enjeux diplomatiques, scientifiques et économiques de la planète (photo ci-contre : le siège de l’ONU à Genève).
Cette dualité miraculeuse se retrouve dans le domaine culturel. Certes, en termes strictement quantitatifs, l’offre est loin d’être aussi abondante qu’à Paris ou Londres. Mais le mélomane pourra tout de même satisfaire pratiquement tous les jours sa passion en tirant parti des ressources, tout de même significatives et aisément accessibles, offertes par la ville, surtout si l’on ajoute celles, peu éloignées, de Lausanne, voire Montreux et Annecy.
Cette capacité à faire (presque) aussi bien qu’une très grande métropole avec les ressources d’une ville moyenne se retrouve dans le domaine des danses latines et de la Salsa. Bien sur, on ne trouve à Genève qu’une petite dizaine d’écoles ou d’enseignants. Bien sur, il existe rarement chaque soir plus d’un ou deux lieux de danse en activité. Mais certains de ces enseignants peuvent transmettre la culture cubaine dans ce qu’elle a de plus authentique, jouissant parfois d’une réelle notoriété internationale. Et le danseur de Salsa – à condition d’être un peu cinéphile, de pratiquer également d’autres danses latines et surtout de bien préparer son emploi du temps – peut retrouver pratiquement tous les soirs et tous les week-ends à Genève une atmosphère latino agréable et de qualité (photo ci-contre : soirée à l’école
Salseros de Hoy).
Cet état des choses a contribué à alimenter le grand amour que je porte à cette ville, où j’ai moi-même vécu quelques années. C’est pourquoi j’ai décidé de lui consacrer l’un des chapitres de mon ouvrage sur la Salsa dans le monde, bien qu’il ne s’agisse pas, quantitativement parlant, d’une très grande métropole. C’est également pour moi l’occasion de rendre compte, à travers cet exemple, de l’existence d’une réelle dynamique latine dans de nombreuses villes européennes de taille moyenne, qui, jusqu’au milieu du siècle passé, avaient été peu exposées à l’influence culturelle des Caraïbes (photo ci-contre : soirée d’été en plein air de l’école
Salseros de Hoy au parc Mon repos).
Si l’on fait abstraction de quelques peñas progressistes dans les années 1970, puis de quelques lieux de danses underground jusqu’au milieu des années 1990, c’est seulement à la fin des années 1990, donc avec un retard de plusieurs années sur Paris ou Londres, qu’une véritable scène latine commence à se constituer à Genève. D’emblée centrée sur la danse – Genève ayant jamais accédé au statut de grande centre de la musique tropicale malgré la présence de quelques bons orchestres – celle-ci sort rapidement de sa marginalité pour donner naissance à un nombre significatif de lieux et d’écoles de danse.
Si milieu salsero genevois est largement dominé par une atmosphère que j’appellerai « mainstream » (de jeunes sur-diplômés bien intégrés travaillant à l’ONU, au CERN, ou dans une banque russe, et prenant un ou deux cours de danse en semaine pour aller pratiquer une soirée de week-end par mois jusqu’à une heure raisonnable). Il ne faut cependant pas négliger l’existence d’un milieu plus véritablement latino : artistes cubains, personnels de maison colombiens ou péruviens, et même quelques belles de nuit dominicaines…
Genève, contrairement peut-être à sa réputation, est en effet une ville extrêmement cosmopolite. Mais un cosmopolitisme opulent, dominé par des populations très aisées (diplomates, banquiers, chercheurs…), et où les « pauvres », minoritaires, sont pour la plupart des personnels travaillant au service des précédents. Des « pauvres » qui sont d’ailleurs aussi bien payés que des cadres moyens en France voisine… (photo ci-contre : soirée de l’école
Salsa Geneva à la Brasserie des Halles-en-l’île).
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par Ahinama | Fév 4, 2016 | Danse
Quel paradoxe ! Les danseurs européens de Salsa sont tous attirés par un « ailleurs » latino teinté de fantasmes exotiques. Dans leur imaginaire, c’est à la Havane ou à Porto-Rico que se trouvent les épicentres de ces rythmes tropicaux, dont seuls quelques échos affaiblis parviendraient jusqu’aux villes du Vieux Continent. Mais savent-ils, quand on examine froidement les chiffres, que c’est aujourd’hui, de très loin, en Europe, que se trouvent le plus grand nombre d’écoles, de lieux de danse nocturne, ou encore de grands festivals internationaux de Salsa ? Savent-ils que c’est vers Paris, Londres, ou Madrid, que viennent le plus massivement converger, via l’immigration d’artistes en provenance de tous les pays du Nouveau monde, les formes stylistiques les plus diverses, permettant aux publics de ces villes de pratiquer, à leur guise, tous les types de danse latines, alors que l’offre n’atteint pas, de très loin, le même degré de variété dans les villes sud-américains elles-mêmes ?
Quant à la musique vivante, même si l’Europe ne jouit pas en la matière de la même influence que Cuba, la Colombie ou de New-York, on trouve tout de même dans les villes du Vieux continent un grand nombre d’orchestres de grande qualité, depuis Salsa Celtica d’Edimbourg jusqu’à la Maxima 1979 de Milan, en passant par Tromboranga de Barcelone. Bref, si la créativité musicale Salsera et les secrets ultimes de sa maîtrise corporelle restent l’apanage du nouveau monde, c’est par contre l’Europe qui constitue aujourd’hui le plus grand marché des danses afro-latine et la région du monde où elles sont pratiquées à l’échelle la plus large (photo ci-dessus : soirée Salsa au Balajo à Paris).
Mais cette Salsa européenne possède des traits bien différents de celle pratiquée dans les pays d’Amérique latine : conçue essentiellement comme un loisir de masse destiné à la classe moyenne, elle a un peu perdu dans le Vieux continent – à l’exception de villes, comme Londres ou Madrid, où existent de forte communauté latinos immigrées – sa dimension de pratique populaire spontanée et festive. Et, même si un intérêt croissant s’affirme aujourd’hui dans le Vieux continent pour les folklores populaires – Afro-cubain, Rumba – dont est plus ou moins directement issue la Salsa, celle-ci ne s’est pas autant affirmée en Europe que dans certaines villes d’Amérique du sud comme une pratique de différenciation culturelle prisée des milieux intellectuels progressistes ou de la jeunesse underground (photo ci-contre : un night-club latino « mainstream » à Madrid).
A la notable exception de l’Espagne, l’Europe n’a pas été très exposée historiquement à l’influence des musiques populaires latino-américaines. Certes, un intérêt commence se manifester pour celles-ci à partir de l’entre-deux-guerre, avec la venue en Europe d’un certain nombre d’artistes du Nouveau monde, comme le chanteur cubain Antonio Machin (photo ci-contre). Mais cette dynamique naissante est cependant brisée par la seconde guerre mondiale, puis par la domination des rythmes nord-américains dans l’après-guerre : Jazz et Be-bop, puis Rock, Pop, enfin Disco.
Les musiques latines ne commencent à sortir à nouveau de leur marginalité qu’à partir des années 1970, lorsque la jeunesse progressiste d’Europe se tourne vers les paroles de la canción protesta portées par les réfugiés politiques latinos chassés par les dictatures militaires (photo ci-contre : le groupe chilien
Los Quilapayun). Au cours de la décennie suivante, un premier greffon musical salsero se produit sur ce noyau originel, dont il contribue à élargir les contours en suscitant l’intérêt d’un public mélomane moins politisé. Ensuite, c’est dans les années 1990 l’explosion de la mode de la danse, drainant vers les boites de nuit latino un important milieu autochtone « mainstream » attiré par l’exotisme et la sensualité supposées de la Salsa, tandis que les immigrés latinos de Londres et Madrid développent leur propres réseaux de salsa festive et populaire.
Enfin, l’univers salsero européen se consolide aux cours des années 2000 à travers trois phénomènes distincts :
1) L »apparition d’un mini-industrie salsera des loisirs, avec ses festivals, ses écoles de danse, ses lieux nocturnes, ses voyages organisés ;
2) l’enrichissement de l’offre de musique de variétés latinos à travers d’intégration de nouveaux rythmes comme la Bachata ou la Kizomba, qui après être apparues comme des concurrentes de la Salsa, doivent plutôt être considérées aujourd’hui comme complémentaire de celle-ci pour assurer la captation de publics plus larges ;
3) enfin, le renforcement de l’offre musicale européenne avec l’apparition de nombreux orchestres dont certains de grande qualité (photo ci-contre :La Mecanica Loca en concert), mais qui cependant peinent parfois à conquérir l’intérêt du public des danseurs.
Aujourd’hui, l’univers de la Salsa européenne est caractérisé par les éléments suivants :
– Une pratique intense et omniprésente, depuis les dizaines de lieux et d’écoles de danse que l’on peut recenser dans chacune des plus grandesmétropoles, jusqu’aux deux ou trois soirées hebdomadaires organisées dans les villes moyennes (photo ci-contre : soirée au
Bar Rumba De Londres). Aujourd’hui, une bonne dizaine de métropoles européennes peuvent offrir à ceux de leurs habitants qui le souhaitent une immersion complète et de qualité dans l’univers latino, avec écoles spécialisées, professeurs de stature internationales, vie culturelle riche, grands festivals et événements quotidiens (soirées dansantes, concerts, stages, etc.)
– Un grand nombre de festivals ouvrant la voie à la pratique d’une sociabilité salsera en réseau à l’échelle du pays, voire du continent : les aficlonados se déplaçant pour se rencontrer d’un lieu à l’autre, soit à l’occasion d’événements annuels majeurs drainant des amateurs venue de toute l’Europe, soit de manière plus locale, lorsque les salseros des villes moyennes se déplacent le temps d’un week-end voire d’une soirée pour profiter des opportunités offertes par la capitale régionale (photo ci-contre : festival
Tiempo Latino de Vic Fezensac).
– Une communauté divisée en groupes aux motivations et aux pratiques assez diverses : mélomanes et interprètes surtout attirés par la musique, immigrés d’origine latino aimant retrouver dans les soirées salseras l’atmosphère de fête chaleureuse de leur barrio d’origine, noctambules aimant de temps à autres boire une verre dans l’ambiance latino d’un bar cubain, esprits curieux désirant découvrir la riche culture populaire caribéenne, passionnés de ballroom dancing et de danse sportive…. Sans oublier bien sur le groupe le plus nombreux : celui des simples danseurs amateurs de Salsa cubaine ou portoricaine, venus en majorité de la classe moyenne, fréquentant plus ou moins assidument écoles et lieux de danses nocturnes spécialisés (photo ci- contre : soirée à
El Son de Madrid) ; un milieu lui-même divisés en plusieurs sous groupes, selon l’intensité de la pratique (danseurs occasionnels ou pratiquants acharnés..), le style privilégié (cubaine, portoricaine… ).
Notons enfin une tendance à l’élargissement de la pratique salsera vers ce que j’appellerai un « univers des loisirs méta-latino » par ajout progressif de nouveaux styles de danse et de musique comme la Bachata ou la Kizomba, permettant de drainer un public élargi.
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par Ahinama | Nov 25, 2015 | Danse
Si l’histoire de la Salsa en Amérique latine a emprunté des parcours très divers selon les villes et les pays, on peut aussi discerner en arrière-plan un canevas commun.
Faire la part de ces éléments de similitude et de diversité, expliquer les particularités de chaque dynamique locale, constitue l’objet de cet article.
Un exercice auquel je me livrerai en analysant le cas de 5 grandes villes : Cali, Bogota, Medellin, Caracas et Lima.
Pour consulter la totalité de l’article, cliquez sur le lien suivant : Salsa
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