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Rumba et musique afro-cubaine : des humbles solars de barrio aux congrès internationaux de Salsa

Rumba et musique afro-cubaine : des humbles solars de barrio aux congrès internationaux de Salsa

Résumé

 

ImageComme tant d’autres musiques afro-latines, la Rumba cubaine est née dans des faubourgs déshérités où s’entassaient des populations pauvres et mélangées. C’est en effet dans les solars misérables des ports de Matanzas et de la Havane, où les noirs, majoritaires, cohabitent avec quelques petits blancs, qu’elle apparaît à la fin du XIXème siècle. En même temps d’ailleurs que beaucoup d’autres musiques cubaines issues de processus similaires de métissage culturel, comme le Son ou le Danzon.  

 

Pendant longtemps, la Rumba reste une musique marginale, expression des sentiments et du vécu de populations situées au bas de l’échelle sociale. Un fait qui se reflète à la fois dans le caractère très informel de ses pratiques, dans les textes de ses chansons – dont le corpus constitue une sorte de chronique de la vie du barrio – et dans sa langue forte et métissée, mélange d’espagnol et de termes d’origine africaine. Considérée par la société dominante comme une forme d’expression vulgaire et licencieuse, pratiquée par des noirs incultes et vaguement dangereux, la Rumba fait alors l’objet d’une forme de stigmatisation et de mépris.

« La danse, c’est la vie» : un entretien avec Johnson Mayet

Originaire de SImageantiago de Cuba, Johnson Mayet est aujourd’hui l’un des plus éminents représentants de la Rumba cubaine en Europe. Né en 1972, il a fait partie pendant plusieurs années de la compagnie Kokoye, avant de s’installer en Slovénie où il réside depuis maintenant trois ans, participant à de nombreux festivals en Europe.
J’avais réalisé un premier entretien avec lui durant l’un de mes séjours à Santiago de Cuba en 2010. J’ai pu récemment compléter ce texte et le mettre à jour à l’occasion de sa venue au festival Caribandanza d’Argenteuil. J’y ai retrouvé le  Johnson que j’aime, avec sa danse à la fois nerveuse, rapide et légère, son amour rayonnant pour l’art Rumbero, son empathie chaleureuse pour le talent de ses collègues, sa manière à la fois poétique et profonde de parler de la danse cubaine. Bref, non seulement un artiste, mais aussi un idéaliste auquel je laisse maintenant la parole.

Mille salsas pour une seule planète

carlosFortement identifiée à ses origines caribéennes, la Salsa (on devrait plutôt la famille constamment recomposée des Salsas) reflète en fait la diversité culturelle des villes qui l’accueillent et des groupes sociaux qui la dansent autour du monde. Le e-livre  « Les salsas du monde ou les chemins de la diversité », rédigé par Fabrice Hatem, a pour objectif de rendre compte de de fait, à travers un voyage virtuel vers une trentaine de grandes villes salseras de la planète.

Ses conclusions peuvent se résumer en dix idées essentielles, dont certaines concernent davantage les processus à travers lesquels la Salsa se diffuse en se transformant, et d’autres l’état actuel de cette manifestation culturelle, vue à travers les prismes de sa diversité géographique, ethno-sociale ou stylistique.

Les Salsas du monde ou Les chemins de la diversité (Sommaire)

ImageFortement identifiée, dans l’esprit du public, à ses origines caribéennes, la Salsa (on devrait plutôt la famille constamment recomposée des Salsas) reflète en fait la diversité culturelle des villes qui l’accueillent et des groupes sociaux qui la dansent autour du monde. En tant que pratique sociale, elle est influencée par toutes sortes de conditions locales, liées au climat, à l’urbanisme, aux coutumes et aux modes de vie. En tant que danse, elle intègre nécessairement le rapport au corps des habitants du lieu, leur manière de se mouvoir, l’héritage de leurs traditions folkloriques. Ce genre ouvert, en évolution perpétuelle, incorporant au fil des rencontres et des modes des influences très diverses, semble même posséder une aptitude particulièrement forte à se transformer, tel un caméléon, pour s’adapter aux coutumes et aux attentes de chacun des milieux où il est pratiqué (photo ci-contre : Rueda de Casino au restaurant 1830 de La Havane).

ImageOr, cette caractéristique fondamentale de la Salsa, cette plasticité qui explique largement son succès mondial dans le contexte actuel de globalisation culturelle, est souvent occultée dans le discours dominant au profit d’une référence mythifiée à ses origines caribéennes, négligeant ainsi l’essentiel : la compréhension du mouvement qui a permis à une danse de conquérir les pistes de la plupart des grandes villes de la planète, dans un double mouvement de discrète (mais décisive) adaptation de facto aux conditions locales et de référence hautement revendiquée (et en partie inexacte) à ses origines supposées (photo ci-contre : soirée de Salsa au Wagg à Paris). 

ImageJ’ai voulu dans ce livre rendre compte de ce phénomène, en insistant surtout sur la grande diversité des manifestations de la Salsa, non seulement comme style de danse mais aussi, plus largement, comme phénomène social. A chaque grande ville sa Salsa, pourrait-on dire. Car chaque métropole de la planète (la Salsa étant, ne l’oublions pas un phénomène fondamentalement urbain) possède des caractéristiques spécifiques : plus ou moins grande présence de la culture caribéenne, caractère plus ou moins multiculturel de la ville, climat plus ou moins favorable au développement d’une industrie privée de services de loisirs… (photo ci-contre : soirée de Salsa à Spanish Harlem).

ImageCet ouvrage, issu de 10 années d’expérience  – voyages, lectures, rencontre avec des artistes, réalisation de documentaires, dans le cadre notamment de mes activités sur le site Fiestacubana.net –  raconte l’histoire de la Salsa et en décrit la physionomie actuelle dans une trentaine de villes de la planète, de La Havane à Tokyo et New-York à Paris. Il vous invite ainsi à un voyage intéressant et instructif  autour du monde de la Salsa (photo ci-contre : danseurs de Salsa à Cali).

Les Salsas du monde ou Les chemins de la diversité (Conclusion)

ImageFortement identifiée, dans l’esprit du public, à ses origines caribéennes, la Salsa (on devrait plutôt la famille constamment recomposée des Salsas) reflète en fait la diversité culturelle des villes qui l’accueillent et des groupes sociaux qui la dansent autour du monde. En tant que pratique sociale, elle est influencée par toutes sortes de conditions locales, liées au climat, à l’urbanisme, aux coutumes et aux modes de vie. En tant que danse, elle intègre nécessairement le rapport au corps des habitants du lieu, leur manière de se mouvoir, l’héritage de leurs traditions folkloriques. Ce genre ouvert, en évolution perpétuelle, incorporant au fil des rencontres et des modes des influences très diverses, semble même posséder une aptitude particulièrement forte à se transformer, tel un caméléon, pour s’adapter aux coutumes et aux attentes de chacun des milieux où il est pratiqué (photo ci-contre : festival de Salsa à Singapour).
 
ImageOr, cette caractéristique fondamentale de la Salsa, cette plasticité qui explique largement son succès mondial dans le contexte actuel de globalisation culturelle, est souvent occultée dans le discours dominant au profit d’une référence mythifiée à ses origines caribéennes, négligeant ainsi l’essentiel : la compréhension du mouvement qui a permis à une danse de conquérir les pistes de la plupart des grandes villes de la planète, dans un double mouvement de discrète (mais décisive) adaptation de facto aux conditions locales et de référence hautement revendiquée (et en partie inexacte) à ses origines supposées (Photo ci-contre : la Wagg à Paris).
 
ImageJ’ai voulu dans ce livre rendre compte de ce phénomène, en insistant surtout sur la grande diversité des manifestations de la Salsa, non seulement comme style de danse mais aussi, plus largement, comme phénomène social. A chaque grande ville sa Salsa, pourrait-on dire. Car chaque métropole de la planète (la Salsa étant, ne l’oublions pas un phénomène fondamentalement urbain) possède des caractéristiques spécifiques : plus ou moins grande présence de la culture caribéenne, caractère plus ou moins multiculturel de la ville, climat plus ou moins favorable au développement d’une industrie privée de services de loisirs… (photo ci-contre : soirée de Salsa à Spanish Harlem).

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