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Les villes américaines, creusets des cultures latinos globalisées

Les villes américaines, creusets des cultures latinos globalisées

ImageLa Salsa, comme les autres musiques de loisirs globalisées dites « tropicales », n’est pas seulement la descendante des traditions caribéennes. Elle est surtout le produit de l’alchimie culturelle qui s’est déroulée au cours du XXème siècle dans les grandes métropoles, multiethniques et hyperactives, d’Amérique du nord, entre l’apport des populations migrantes et et les expressions musicales du pays d’accueil. Mais ce mécanisme a conduit à des expressions musicales et dansées différentes en fonction des situations locales (photo ci-contre : festival « Calle 8 » à Miami).  

ImageL’analyse comparée du cas de trois grandes villes nord-américaines qui ont constitué les principaux berceaux des cultures urbaines latinos aux Etats-Unis (New-York, Miami, Los Angeles…) fourmille à cet égard d’enseignements révélateurs. 

Elle nous permet en particulier de comprendre le caractère profondément new-yorkais de la Salsa, née de la rencontre des rythmes caribéens apportés par une vaste émigration portoricaine et de la tradition Jazzy de la ville. Ce style musical hybride est alors adopté par un public populaire et urbain d’origine latino, habitant les quartiers pauvres de la Big Apple, dont il reflète la dualité identitaire (photo ci-contre : danseurs du barrio new-yorkais dans les années 1970). 

 

ImageElle nous montre aussi comment Los Angeles, faiblement concernée par l’immigration caribéenne mais cœur d’une industrie dynamique et internationalement très influente de l’entertainment, a constitué, sans nécessairement apporter des innovations majeures en matière strictement musicale, le creuset de formes salseras parmi les plus commerciales, à travers notamment l’organisation de nombreux congrès de danse dans les villes du monde entier. La présence d’une importante communauté d’origine mexicaine s’y est également traduite par l’apparition de styles musicaux syncrétiques associant musique chicano et pop/rock nord-américains (photo ci-contre : démonstration de Salsa « LA style »).

ImageEnfin, Miami a accueilli une immigration cubaine massive. Celle-ci, certes nostalgique de ses origines, s’est aussi profondément identifiée, pour des raisons politiques, aux valeurs et aux modes de vie du pays d’accueil. L’expression musicale de cette volonté d’intégration a été l’apparition d’un « Latin Sound » associant les rythmes cubains traditionnels à la musique de variétés « mainstream » nord-américaine pour à aboutir des produits culturels bien calibrés pour la consommation de masse (photo ci-contre : soirée au Bongos Cuban Cafe de Miami).

Fabrice Hatem

 

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Berlin : une ville ouverte, vivante et décalée

Berlin : une ville ouverte, vivante et décalée

ImageDepuis la première fois que j’ai visité Berlin, cette ville a représenté pour moi un paradoxe. J’ai toujours été partagé, en effet, entre les épouvantables souvenirs historiques qu’évoquent pour moi la capitale allemande, et le sentiment de bien-être et de gaieté qu’elle suscite aujourd’hui chez le visiteur étranger, charmé par l’hospitalité souriante de ses habitants.
Ville de grande tradition culturelle, devenue durant l’entre-deux guerre une ruche d’expérimentation artistique, puis transformée après 1945, par les hasards de l’histoire, en lieu d’accueil de la contre-culture, Berlin a retrouvé à la fin du XXème siècle son statut de grande capitale européenne à la vie nocturne trépidante et un peu décalée (photo ci-contre : Carnaval des Cultures).
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Haut lieu des musiques alternatives – de la Techno à l’Electro en passant par le Rock Heavy Metal – Berlin a également vu se développer depuis 25 ans une scène latino, qui, sans égaler celles de Paris, Londres ou Madrid, est tout de même assez active (photo ci-dessous : soirée auSoda Club). Un mouvement alimenté par le goût prononcé des berlinois pour les cultures alternatives, exotiques et métissées, si possible teintées d’un zeste de kitch et de provocation.
 
Bref, à Berlin, on peut aujourd’hui apprendre et pratiquer la Salsa chaque jour de la semaine dans des lieux très divers : confortables écoles de danse installées dans des immeubles modernes de bureau, théâtres alternatifs, anciennes brasseries relookées en centres de loisirs multiplexes, night-clubs tenus par des latinos, boites « queer»… Il y a même quelques orchestres locaux de Salsa, à la sonorité souvent très cubaine. Sans oublier les grands festivals, comme le Berlin Salsa Congress… Tentés par la visite ? Croyez-en mon expérience, cela vaut vraiment le voyage !!! 

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San Juan (Puerto Rico) : Une sœur caribéenne de la Salsa New-Yorkaise

San Juan (Puerto Rico) : Une sœur caribéenne de la Salsa New-Yorkaise

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ImageL’île de Porto-Rico a joué un rôle majeur dans la génèse, la naissance et l’histoire de la Salsa. Berceau de nombreux rythmes traditionnels dont on retrouve l’influence dans cette musique, comme la Bomba ou la Plena, elle a ensuite offert à New York, à travers l’émigration, une grande partie des artistes et du public qui y ont enfanté cette nouvelle forme de culture urbaine à la fin des années 1960 (photo ci-contre : le chanteur Ismael Rivera).  

Mais la Salsa s’est également développée dans l’île elle-même, et tout particulièrement dans sa capitale, San Juan, depuis les précurseurs guaracheros des années 1950 jusqu’à la vague de la Salsa romantique des années 1980 qui s’est traduite par une montée verticale de la production musicale proprement portoricaine. A travers la circulation des artistes et des oeuvres, c’est un dialogue créatif permanent qui s’est ainsi noué, au cours du dernier demi-siècle, entre New York et Puerto-Rico, permettant à la Salsa de se nourrir à la fois des cultures musicales de l’île tropicale et de celles des grandes villes nord-américaines.  

A travers l’organisation de différents congrès et festivals internationaux, les entrepreneurs locaux du « show business » ont également cherché avec succès, au cours des années 1990, à se réapproprier la mode de la Salsa dansée, lancée à New York à la fin des années 1980, et fortement identifiée à Porto-Rico.  

Malgré la concurrence du Merengue puis du Reggeaton auprès des jeunes générations, malgré aussi la très grave crise économique qui frappe actuellement Puerto-Rico, la scène salsera est toujours active à San Juan : apparition d’une nouvelle génération d’orchestres, lieux de danse relativement nombreux pour une ville de taille moyenne, organisation d’évenénements festifs destinés à population locale ou de congrès internationaux à vocation plus touristique…

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Barcelone et Madrid : La Salsa, héritière des musiques d’ida y vuelta

Barcelone et Madrid : La Salsa, héritière des musiques d’ida y vuelta

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ImageLe fait que Madrid est Barcelone prennent aujourd’hui rang parmi les capitales européennes de la Salsa n’a rien de très surprenant quand on pense aux liens puissants qui unissent la culture espagnole à celles des Caraïbes. On sait en effet que les musiques et danses caribéennes d’aujourd’hui sont les lointaines héritières d’un phénomène de métissage entre les apports africains et hispaniques associés aux populations de différentes origines qui ont peuplé ces îles (photo ci-contre : deux jeunes cubaines).

 

ImageMais ces liens culturels entre Espagne et Caraïbes ne sont pas seulement de l’ordre de la filiation. Ils résultent également d’un processus de co-développement qui s’est déroulé tout au long de l’histoire coloniale. Un phénomène incarné par les musiques d’Ida y Vuelta, voyageant d’un bord à l’autre de l’Atlantique pour y être appropriées, transformées et renvoyées vers l’autre rive (image ci-contre : André Lhote, Marin à l’accordéon).

 

ImageCe mouvement de va-et-vient a simultanément alimenté l’évolution musicale des deux mondes. C’est ainsi que la contredanse espagnole donna naissance à Cuba à la Habanera, style musical qui fut ensuite largement intégré dans les opérettes (Zarzuelas) espagnoles ; celles-ci influencèrent à leur tour la scène musicale de Buenos-Aires, jouant leur rôle dans l’apparition du Tango argentin… qui aujourd’hui triomphe à nouveau en Europe.

 

En d’autres termes, la culture populaire caribéenne d’aujourd’hui n’est pas seulement la lointaine descendante du folklore hispanique du XVIème siècle.

 

Elle est aussi, en quelque sorte, la soeur de lait de la culture populaire espagnole moderne, puisqu’elles sont toutes deux issues d’un même processus interactif d’évolution qui s’est déroulé entre les deux rives de l’Océan.

 

 

ImageMalgré la marginalisation de la musique tropicale en Espagne dans les années 1960 et 1970, sous les coups de boutoir de l’industrie du disque nord-américaine, du Rock, du Disco et de la Pop, ces profondes affinités culturelles faisaient de l’Espagne une terre d’accueil naturelle pour les rythmes caribéens contemporains. Aussi les musiques latines – et en particulier la Salsa – commencèrent-elles à y remporter dès la fin des années 1980 un très grand succès auprès du public local – ouvrant ainsi, d’une certaine manière, une nouvelle page dans le processus multiséculaire d’Ida y vuelta (photo ci-contre : les Lebron Brothers au Solar de los Aburridos à Madrid).

 

ImageAlimentée par un flux considérable d’immigration en provenance d’Amérique latine, par les nombreuses tournées d’orchestres étrangers, par l’engouement retrouvé pour la danse de couple, par un climat général d’expansion et d’optimisme, par le goût espagnol de la fête nocturne, la mode des rythmes latino-américains va déferler au cours des années 1990 sur le péninsule ibérique,.

Des scènes musicales très actives émergèrent alors en quelques années, à partir de pratiquement rien, à Valence ou Séville, mais surtout à Madrid et à Barcelone (photo ci – contre).

 

ImageCes deux dernières villes, avec leur vie nocturne trépidante, prennent rang aujourd’hui parmi les capitales européennes de la musique latino-américaine, qui s’agisse de Merengue, de Bachata, de Salsa, mais aussi de Tango. Abritant plusieurs orchestres de renom (comme Trombonanga à Barcelone et Orquesta del Solar à Madrid), accueillant de nombreux festivals (comme le festival international de Guaguanco de Barcelone), elles offrent également des ressources importantes et variées en matière de danse : depuis les nights – clubs commerciaux ou les petits bars musicaux du centre ville jusqu’aux soirées de faubourg presqu’exclusivement fréquentées par la diaspora latino (photo ci- contre : soirée de Salsa au club El Son de Madrid).

 

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Les danses afro-haïtiennes à Cuba (documentaire vidéo)

Les danses afro-haïtiennes à Cuba (documentaire vidéo)

Image La prolifique famille des danses afro-haïtiennes a trouvé à Cuba une fertile terre d’accueil. C’est tout particulièrement vrai dans la partie orientale de ce pays, où s’est installé au cours de l’histoire une importante diaspora haïtienne. Aujourd’hui, ce patrimoine est valorisé par le travail de nombreuses compagnies de danse folkloriques cubaines, comme Cutumba, Banrarra ou encore le Conjunto Folklorico de Oriente.

A l’occasion d’une visite à Santiago de Cuba, en avril 2015, notre collaborateur Fabrice Hatem a pu rencontrer Osmar Prades Salazar, premier danseur et chorégraphe du Conjunto Folklorico de Oriente et spécialiste du répertoire afro-haïtien. Osmar a bien voulu lui accorder un entretien sur ces danses et le faire assister à des répétitions du Conjunto. Fabrice a complété ce matériau par des éléments tirés de reportages plus anciens auprès de quelques autres éminents artistes et compagnies de danses cubaines pour réaliser le petit documentaire qui suit.

Pour visionner ce documentaire, cliquez sur le lien suivant : Haïti

Santiago de Cuba : aux sources du talent populaire (documentaire vidéo)

Santiago de Cuba : aux sources du talent populaire (documentaire vidéo)

ImageSantiago de Cuba fait preuve d’une impressionnante fertilité en matière talents artistiques. En dépit du relatif isolement et de la pauvreté de cette ville, danseurs et musiciens semblent jaillir de ses rues comme d’un inépuisable creuset. Et c’est même des quartiers les plus déshérités que proviennent beaucoup de ces artistes.

En cherchant à comprendre les rouages de cette merveilleuse machine à produire du talent, j’y ai identifié trois éléments essentiels. Tout d’abord, la diversité du folklore populaire santiaguero, qui fournit un très riche aliment de base à l’épanouissement artistique de ses habitants. Ensuite, l’intensité de la vie festive de quartier, qui permet aux enfants d »être associés dès leur plus jeune âge à la pratique des arts populaires. Enfin l’existence d’un réseau dense et hiérarchisé d’écoles, de ballets ou d’orchestres amateurs et professionnels, qui offre aux jeunes talents d’importantes possibilités de formation et d’expression.

J’ai développé ces thèmes dans un petit documentaire, réalisé à l’occasion d’une visite à Santiago de Cuba en Avril 2015. 

Pour visionner ce documentaire, cliquez sur le lien suivant : Santiago

Fabrice Hatem