N’importe quel passionné de culture Cubaine, en se penchant sur ce morceau de terre regorgeant de genres, de rythmes de styles et de talents, est enivrée, aspirée et tombe « avec plaisir et sans résistance » dans ce puits luxuriant de musique.
Ma rencontre avec Carlitos Irarragori, ce musicien de Trinidad, en fut une nouvelle démonstration.
Je connaissais déjà cet artiste, pour l’avoir vu à maintes reprises sur scène avec les orchestres accompagnant les plus grands noms de la musique Cubaine, tels que Celia Cruz, Tito Nieves, Andy Montañez, Isaac Delgado, Alfredo de la Fe, Jose Alberto “El Canario », David Valentin, Jimmy Bosch….Et en Europe, il est surtout connu pour avoir joué avec l’orchestre des Mercadonegro, Corazon Latino et Lariba entre autre.
Il m’expliqua qu’il préparait son propre album après avoir participé à plus d’une quinzaine d’autres avec différents artistes de musique Latine en tant que musicien et/ou arrangeur. Un album aux couleurs très variées, mais portant surtout celles de sa ville, Trinidad, où il a grandi et appris la musique.
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Entre 2008 et 2010, au Satellit Café de Paris, j’ai souvent eu le plaisir de danser la salsa le dimanche soir sur la musique vivante, rythmée et joyeuse du groupe Tentacion de Cuba.
Profondément enracinés dans la tradition du son, ces musiciens savent créer une atmosphère propice à la danse par leur interprétation à la fois énergique et précise des « standards ». Mais ils sont également capables de proposer une musique plus ambitieuse basée sur des compositions originales, comme en témoigne leur premier album, publié en 2007, Amor y Felicidad.
Ils viennent d’achever la réalisation de leur second album, Hermanos, qui devrait être publié par la Egrem en 2013. Je suis allé interviewer à ce sujet Pedro Garcia, le fondateur et leader du groupe, au Havanita Café où celui-ci se produit actuellement. J’en ai profité pour réaliser avec lui une petite rétrospective de l’orchestre Tentacion de Cuba.
Pour consulter cet entretien, cliquez sur le lien suivant : tentacion
Voici des nouvelles du CD de KLIMAX « Todo Esta Bien » annoncées par le Maestro GIRALDO PILOTO en personne.
L’album toujours en cours de mixage comporte 11 morceaux dansants comme « Lola », « La Pelirroja » et en exclusivité « Abusadorcita » ! Et un cadeau pour les francais amoureux de Jazz.
1. La Pelirroja
2. La abusadorcita
3. Que seria de mi
4. Un ataque de nervios
5. Lola
6. Todo está bién
7. Regresa
8. Black or White
9. Hay que recordar
10. La descarga
11. Homenaje a Michel Legrand
Propos recueillis en exclusivité pour www.fiestacubana.net par Fabrice Hatem, le 10 octobre 2011 à La Havane
Giraldo Piloto : Tout d’abord, j’envoie mes salutations au public français ; nous sommes impressionnés ici de l‘intérêt qu’il manifeste pour notre culture, notre musique cubaines.
Notre prochain CD va s‘appeler « Todo Esta Bien » (tout est bien). Plusieurs thèmes sont déjà prêts et nous préparons le mixage final. Nous vous présentons ici un thème nommé « La Abusadorcita », que nous allons commencer à promouvoir ici à Cuba.
Le CD comporte 11 chansons, dont 10 sont destinées à la danse et la dernière est un hommage à un des compositeurs les plus importants de la musique populaire dans le monde, Michel Legrand.
C’est une surprise que nous voulions faire au public français ainsi qu’à monsieur Michel Legrand, avec lequel j’ai fait plusieurs tournées, dont une aux côtés de Chucho Valdès en 2005. C’est une personne excellente, un musicien excellent, auquel j’envoie toutes mes salutations ainsi qu’à sa famille. Ce nouveau CD comporte des chansons que nous avons déjà interprétées en concert à Cuba et dans d’autres parties du monde. Déjà sur Youtube et sur d’autres réseaux sociaux, on commence à voir des vidéos de présentation in vivo de ces chansons, filmées à La Havane, comme « Lola » ou « La Pelirroja » , qui vont être incorporées dans notre nouveau CD.
Nous espérons que vous allez jouir de notre musique, de notre jeu scénique, que nous faisons pour le public qui assiste à nos concerts. Chaque fois que vous voulez passer un bon moment, venez nous voir jouer. Nous avons un projet de tournée au Pérou ; il y a un intérêt formidable pour la Timba là-bas, on peut dire que s’il y a une capitale de la Timba aujourd’hui, c’est Lima. Nous avons également des invitations pour le Vénézuéla, le Canada, des projets aux Etats-Unis, en Afrique. Nous espérons aussi pouvoir revenir en Europe où plusieurs organisateurs de concerts nous ont manifesté leur intérêt, peut-être en 2012.
Si Miami a longtemps été un enfer pour les Timberos, comme l’a rapporté Manolin sur son blog en 2008, voire même leur cimetière quand on repense à la difficulté de grands artistes comme Jose « Pepito » Gomez, Michel Calvo ou Carlos Manuel de percer, Miami est aussi le berceau d’un groupe qui monte irrémédiablement ! TIMBALIVE est indéniablement la révélation de la Timba en dehors de Cuba, comme Calle Real le fut quelques années auparavant.
TIMBALIVE ont reçu le prix de la Révélation de l’Année 2009 de FIESTACUBANA.NET avec leur Album « From Miami A La Habana » et ils ont conquis l’Europe occidentale lors de leur tournée de Novembre 2010 !
A 90 Miles de La Havane, un vent frais souffle et emporte les pistes de danse : la Timba de Miami renait avec une force, une qualité et une sonorité extrêmement efficace. TIMBALIVE sont venus pour la première fois en France au mois de Novembre, au Festival AQUI CUBA à Rennes, à Paris, Toulouse, Montpellier…
C’est justement a Montpellier, grâce a Cubadoc et Odduara, que Fiestacubana.net a eu le plaisir et l’honneur de remettre à TIMBALIVE le Prix REVELATION DE L’ANNEE au FIESTA CUBANA AWARDS 2009
TIMBALIVE nait en 2008 du groupe TIMBALAYE qui se rebaptise pour conquérir un plus grand public que la Farandula de Miami. TIMBALAYE jouait essentiellement des reprises de LOS VAN VAN.
SI UNA MAMITA (LOS VAN VAN)
Malgre l’absence de la section de violons si essentielle à cette musique, cet orchestre effectuait de belles performances pour une audience locale ou venait se presenter des étoiles comme Pedrito Calvo de LOS VAN VAN et Jose Pepito Gomez de PUPY y LOS QUE SON SON :
TIMBALAYE rebaptisé en TIMBALIVE se compose des musiciens suivants :
Léo Garcia – TIMBALES, CHANT David « Wichy » Lopez – PIANO Edward Magdariaga – BASSE Andres Padron – CONGAS Coky Garcia – BATTERIE,CONGAS Boris Monterecy – COMPOSITION,CHANT Carlos Parra – CHANT Yesi Gonzalez – CHANT William Paredes – TROMBONES Bayron Ramos -TROMBONES
La plupart ont déjà une longue carrière avec les plus grands orchestres comme ceux de Amaury Gutierrez, Willy Chirino, Albita Rodriguez, Isaac Delgado, Manolin (El Medico de la salsa), Grupo Afrocuba, Carlos Manuel, Luis Enrique, Rey Ruiz, Marc Anthony, Celia Cruz, Pablo FG, Clave y Guanguanco, Oscar de Leon…
Un petit dernier vient de les rejoindre : il s’agit du génial bongocero Miguel Garcia qui quitte HABANA D’PRIMERA pour retrouver son oncle Léo Garcia et s’installer a Miami en famille.
Ces passionnés de Van Van et de Timba se retrouvent avec le même rêve de faire vivre la Musique Cubaine d’aujourd’hui aux Etats-Unis et au-delà, de briser l’embargo de fait, la malédiction qui empêche cette musique de prospérer en dehors de Cuba. Mais surtout ils réalisent ce rêve cher à Manolin, El Medico De La Salsa, faire un pont en Miami et La Havane, « Hacer un Puente », pour célébrer l’unité, la fraternité des musiciens cubains et de leur culture commune, malgré les 90 Miles et 50 ans de relations complexes, entre détestation et fascination…
Comme dit un Rappeur de Miami « Deja la politica, Ponte pa’ la Musica » ! « Laisse la politique et mets toi à la musique » !
En 2009, TIMBALIVE enregistre leur premier disque sous la houlette de Bayron Ramos, le frère du chanteur Br@ly, et de Léo Garcia, avec des morceaux de leur composition mais aussi de Juan Formell ou Amaury Gutierrez, le célèbre chanteur cubain, auteur de « Yo se que es mentira » .
Le nouvel album « From Miami a la Habana » sort en novembre 2009. Le disque a été enregistré à Miami, en Espagne et à Cuba avec la participation de musiciens cubains vivant sur l’île et à l’étranger.
Pour le titre phare, le tube « From Miami a la Habana« , on retrouve des stars comme Gonzalo Rubalcaba, Isaac Delgado, Pedrito Calvo, Mayito Riveira (Van Van), Manolin « El Medico de la salsa », Alexander Abreu, le chanteur de rap El Mola, Br@ily, Ivan »Melon »Lewis, Robertico Garcia y Norberto Rodriguez.
FROM MIAMI A LA HABANA
Ce morceau jubilatoire au Tumbao implacable réunit de façon miraculeuse les merveilleuses voix d’Issac Delgado, Alexander Abreu, Manolin, Mayito Rivera et Pedrito Calvo comme si Team Cuba était à Miami en 2010 ou si les exilés avaient à nouveau investi le Palacio De La Salsa pour des improvisations à couper le souffle. Le message est clair et simple : « Lo que te traigo se llama Musica Cubana » « Ce que je t’apporte s’appelle Musique Cubaine » … Y de la buena ! Le message tout comme le tumbao, les arrangements sont puissants, efficaces et lumineux : TIMBALIVE délivre une musique universelle et généreuse.
Si ce morceau reste le fer de lance de la production de Timbalive, le projet ne s’arrête pas là, loin s’en faut et Timbalive impose une sonorité puissante, moderne et efficace qui s’impose inévitablement. Timbalive donne une envie irrépressible de danser, de danser le Casino, et ils affirment une identité propre, forte et fière d’être le fer de lance de Miami ! C’est sans complexe qu’ils tiennent la dragée haute à La Charanga Habanera en répondant à leur Reggaeton « Gozando En La Habana » par « Como Miami no hay na… » !
COMO MIAMI NO HAY NA’
Ce morceau entre Reggaeton et Timbaton est chanté par Yesi Gonzalez, un sacré bout de femme à la gouaille bien cubaine, au look et au timbre proche d’Haila dans Bamboleo.
Les autres morceaux de TIMBALIVE se révèlent être des succès de la piste de danse comme « Dame un Tin» qui ouvre la première édition de leur CD.
DAME UN TIN’
TIMBALIVE assume pleinement leur identité de Miami avec ce titre de Bayron Ramos qui essaye de faire mentir le dicton selon lequel « En Miami No se baila, No se goza ». Ce morceau est interprété par Boris Monterecy, le chanteur au timbre un brin nasillard, qui rappelle parfois son concitoyen Nick N’Taya. Les trombones offrent un groove puissant et la rythmique entrainante marquent le style imprimé par les 2 leaders Bayron Ramos, le tromboniste, et Leo Garcia le Timbalero a qui Boris demande « Dame un Tin », « Offre moi un petit coup » pour lancer le solo de percussions.
TIMBALIVE nous offre un petit coup de Timba, de Miami, une « Timba con Detalle », pleinement assumée et sure d’elle, qui n’a plus rien à envier a ce qui se fait à Cuba car elle est faite « Pa’ los que estan aqui , Pa’ los que estan alla ». TIMBALIVE sont clairs: “Deja la muella, deja el bla bla bla, esa politica que no trae nada !” Ils sont désormais la Timba du XXIème siècle, où Cuba et Miami sont réunis. « Musica es Musica y no hay mas na’ »! La Musique est la Musique et il n’y a rien d’autre sur la terre de la Liberté.
Cette nouvelle identité cubaine de Miami se retrouve notamment avec « El Dinero » ou le protagoniste ne cache pas son amour de l’argent, comme une justification de vivre dans le Yuma.
EL DINERO
Ce morceau est aussi interprété par Boris Monterecy qui imprime sa ‘Guaperia’ de Santo Suarez, le quartier populaire de La Havane dont il est issu. « Que culpa tengo de sera si como soy.. a mi me gusta el dinero » Le morceau débute par des trombones solennels puis par un mix entre Reggaeton et Rap qui débouchent finalement sur un Tumbao obsédant au piano, une basse pleine et sereine et des Mambos pachydermique qui imposent une mécanique imparable pour les amateurs de Casino moderne.
Avec « Un Poquito Pa’ Despues » TIMBALIVE rafraichissent le registre par un Merengue féminin et imposant interprété par Yesi et le Rappeur El Mola , le tout sur-vitaminé par un Tumba au piano à donner le tournis.
Les Trombones appuient la joie de cette chanson et l’un d’eux se libère dans un solo particulièrement virtuose de Bayron Ramos.
UN POQUITO PA DESPUES
Yesi s’impose sur cette chanson tout comme sur le tout dernier tube « Como Miami No Hay Na’ ». Elle débute sa carrière en arrivant en finale de « Buscando El Sonero » en 1996 et elle enregistre comme choriste sur le premier disque de MANOLITO y su TRABUCO. Elle poursuit ensuite une carrière solo d’abord à La Havane puis à Miami dans le groupe Sarabanda.
TIMBALIVE prouvent leur maturité musicale par leur cohérence sonore et par leur versatilité, notamment lorsqu’ils accompagnent le Nuevo Trovador AMAURY GUITIERREZ sur « Enredado en tu pelo».
ENREDADO EN TU PELO
Les arrangements prennent alors des accents et les finesses qui rappellent Habana D’Primera et se mettent au service de cette voix salsera, romantique et celeste, dont la poésie transpire a chaque mot.
La Rumba explose alors avec encore Boris Monterecy sur la chanson « Ave Maria Que Calor ». La Rumba est la spécialité de Boris depuis ses débuts avec son frère Ariel au sein du groupe OBBAILU puis au sein de CLAVE Y GUAGUANCO, l’une des plus grandes formations Rumbera de Cuba ! Il prendra ensuite le nom de scène de Boris SOS lors de sa période Reggaeton au cours de laquelle il enregistre « El Callerejo » avec La FresK sur le CD « Habia Una Vez.. La Capericita » de Clan 537.
Le thème d’ « Ave Maria Que Calor » rappelle « Ave Maria Morena », un clasique Rumbero, ou « Que calor en Santiago » de Cubanismo voire « El Papi » de NG La Banda avec son refrain « Ave Maria Por Dios ». Mais en fait ce morceau se rapproche finalement plus d’un « AGUA » de LOS VAN VAN par son appel religieux, son appel à l’ Agua de Yemaya célébrée tout récemment par ELITO REVE y su CHARANGON. La chanson de TIMBALIVE en emprunte en tout cas l’énergie et la puissance. On pense aussi au légendaire « De La Habana a Matanzas » de LOS VAN VAN pour la structure mais aussi la version de « Atrevimento » de Bamboleo pour l’efficacité. Toujours que ce morceau est déjà un succès des pistes de danses ou les Rumberos se font de plus en plus nombreux.
AVE MARIA QUE CALOR
On reste dans la même lignée musicale avec la version « Chirrin Chirran » de LOS VAN VAN reprise par Carlos Parra, le Chanteur de Florida, dont la voix est plus feutrée. Carlos est l’un des fondateurs du groupe avec Leo Garcia et Yesy Gonzalez. Son style plus Sonero l’amène à chanter dans des groupes de Musique Cubaine traditionnelle notamment au Bongo’s de Gloria Estefan
Sur cette version de ce vieux tube de LOS VAN VAN, l’harmonisation des voix est excellente et les Trombonnes dirigés par Bayron Ramos servent de locomotives :
Cette interprétation est électrisée au final par la guitare débridée de Norberto Rodriguez qui entame un solo bien musclé.
CHIRRIN CHIRRAN
Boris Monterecy revient ensuite avec « Zorra »,un morceau de sa composition. Ce Timbaton révèle encore le timbre nasal de Boris et sa gouaille, sa Guaperia. Le style est encore un fois Rap au début jusqu’à ce que le piano vienne installer la Salsa Cubaine si efficace et si reconnaissable de TIMBALIVE.
ZORRA
Le second tromboniste William Paredes y entame un solo, démontrant si c’était encore nécessaire la force de la section de cuivre de TIMBALIVE
La conclusion arrive enfin avec « Timba Pa’ La Humanidad» ! Tout un programme qui reflète l’esprit et les ambitions de ce groupe jeune et pourtant affirmé dans son style et ses intentions de conquérir un public de danseurs épris de Cubania, quelles que soient les océans qui les séparent et quelle que soit la rive sur laquelle ils dansent, que ce soit a Cuba, aux Etats-Unis ou Europe.
TIMBA PA’ LA HUMANIDAD
Le Tumbao et les Mambos des trombones obsédants, la rythmique puissante de la basse et des percussions, tout concourt à fédérer autour de TIMBALIVE et de convaincre les DJs du monde entiers auxquels ils rendent hommage à la fin de ce thème, avec une mention pour 2 DJs membres d’un « Puente » justement !
Êtes-vous prêts pour aller « FROM MIAMI A LA HABANA » avec TIMBALIVE ?
Au final d’une année exceptionnelle pour la Musica Cubana, Cesar “Pupy” Pedroso a largement dominé les FIESTA CUBANA AWARDS 2008 avec le Prix du Meilleur Album,le Prix de La Meilleure Chanson et Le Prix du Meilleur Chanteur, attribué à Armando « Mandy » Cantero, son chanteur vedette. Tanja Pantoja deBamboleo reçoit le Prix de la Meilleure Chanteuse pour la deuxième fois et l’incroyable Alexander Abreu reçoit le Prix de la Révélation de l’Année pour Habana D’Primera, une comète de la Timba. Elito Revé continue son histoire d’amour avec la France et Fiesta Cubana qui lui remet le Prix du Meilleur Concert, un prix très largement mérité ! Revenons en arrière pour comprendre !…
Tout vient a point a qui sait attendre et mieux vaut tard que jamais… LES FIESTA CUBANA AWARDS 2008 ont été décernés et remis à leurs heureux bénéficiaires lors de l’année 2009.
Revenons un moment en arrière et rappelons les concurrents et les résultats. Profitons-en pour rappeler à quel point rares sont les élus ayant pu être nominés et cela est dû pour ces quelques privilégiés à des années de labeur, à un talent énorme et à des critères rigoureux et objectifs de bon goût cubain, inscrits dans une tradition insondable. Rendons donc hommage aux participants ainsi qu’aux vainqueurs en mettant leur œuvre en lumière et en perspective.
MEILLEUR ALBUM DE L’ANNEE 2008
ASI SOY – ISSAC DELGADO 3% TRANQUILO QUE YO CONTROLO – PUPY Y LOS QUE SON SON 66% LA TIMBA SOY YO – SONEROS ALL STARS 13% ANDA PEGATE – MAIKEL BLANCO Y SU SALSA MAYOR 13% GOZANDO EN LA HABANA – ADALBERTO ALVAREZ Y SU SON 2% LO QUE QUIERO ES FIESTA – MARACA 3%
Nombre total de votes: 135
2008 a été une année exceptionnelle en terme de production musicale cubaine, tant sur le plan de la quantité que de la qualité.
« Tranquilo que yo controlo » de Pupy, « Solo Tu y Yo » de Klimax, « Anda Pegate » de Maikel Blanco y su Salsa Mayor, « Gozando en La Habana » d’ Adalberto Alvarez, « Fin del Juego » de Tirso Duarte, « La Timba Soy Yo » de Soneros All Stars, « Como Gato De Angora » de Michel Maza, “Havananza” de La Barriada, “50 Años” de Pedrito Calvo y La Nueva Justicia, “No Lo Puedo Evitar” de Anacaona, “Control” de Manolito y su Trabuco, “Asi Soy” d’Issac Delgado, “Lo Que Quiere Es Fiesta” de Maraca, “Di que piensas” de Tanja Pantoja, “Comuncacion” de Fito Reinoso, “Adiviname” de Chispa y Los Complices, “Es Tiempo” de Will Campa y La Gran Union, “Tal Como Soy” de Haila, “Cubano Cubano” de Yumuri, « Exceso de Equipaje » d’ Azucar Negra, “Sonido de Siempre” de l’Orquesta Aragon, “Mi Deseo” de Son Del Nene, “Ay como me sube” de El Zorro avec Angel Bonne et Mayito Rivera, “Disco Duro” de Br@ily’, “Lo que tu querías” de Gardi, “En mi la fe” de Dantes, “24 Kilates” de Los Angeles De La Habana, “Bajo La Piel” de Leonid Torres, “Timba de primera toma” de El Pikete, etc.…
Et ceci pour ne citer que les disques “Bailables”, à savoir destinés à la Salsa, à la danse Casino pour la plupart… Il est toujours difficile et injuste de faire une présélection de nominés… Pourquoi choisir tel artiste et écarter tel autre ? Pourquoi ne pas avoir présélectionné « Control » de Manolito y su Trabuco ou « Solo tu y yo » de Klimax ? Mais comment ne pas sélectionner les dernières œuvres d’Adalberto Alvarez, « el Caballero Del Son », Maraca, le plus français et populaire des musiciens cubains, Maikel Blanco après sa tournée triomphale dans nos régions, « El Chevere Del Salsa » Issac Delgado, probablement l’un des plus grands salseros de Cuba ? Il était aussi impensable de ne pas mettre au premier plan le travail exceptionnel de Cesar Pupy Pedroso et son directeur musical Roelvis « Bombon » Reyes pour les chefs-d’œuvre « Tranquilo que yo controlo » avec Los Que Son Son et « La timba Soy Yo » avec Soneros All Stars et Jane Bodgan.
Rappelons les œuvres sélectionnées.
ISSAC DELGADO – ASI SOY
Issac Delgado continue sa carrière en Floride, après le disque « En Primera Plana », profond, senti et excellent, et il revient avec un CD « Asi Soy » , une nouvelle affirmation de cet artiste exceptionnel, capable d’interpréter tous les registres cubains et même au-delà, s’associant avec les meilleurs et les plus influents musiciens Portoricains comme Sergio George, Jose Lugo ou Jorge Luis Piloto, et Cubains comme Amaury Gutierrez et Eddy K fraîchement débarqué de Cuba. Issac chante toujours avec cette voix de velours, ce calme au centre d’un cyclone musical. Il interprète la Salsa Romantica dans « No Vale La Pena » , Le Salsaton avec “La Fiesta”, la poésie ‘Cancionera’ d’Amaury Gutierrez dans “Perdoname Todo” et “Ajena”, sa Timba empruntée de Rumba poétique, un manifeste personnel ouvrant sa Cubanité sur le monde. Sa Timba, on la retrouve aussi dans une chanson désormais popularisée par Pupy y Los que Son Son, « La Bala de Billy » rebaptisée par son compositeur « Ni Con Bala Ni con Cañon ». Il se fait salsero charmeur avec son « Tu Tienes Magia » et son « Por Primera Vez » qui font immédiatement danser. Issac explore toujours des tumbaos intéressants, développe une mécanique qui lui est propre et bien reconnaissable sur « Se Fue, Adios » et « Tumbaito » ou la Salsa se fait plus incisive et virtuose…
PUPY Y LOS QUE SON SON – TRANQUILO QUE YO CONTROLO
Pupy y Los Que Son Son avaient préparé en grand secret un album historique, « Tranquilo Que Yo Controlo », qui explore les racines de la musique cubaine, le Son, le Son Montuno d’Arsenio Rodriguez avec « Vecina presteme el cubo » et le Danzon Beethovénien « Cuando Los Años Pasan – Casablanca » tout en proposant avec ses musiciens de nouvelles chansons explosives. Angel Bonne, l’ami de toujours de Pupy, signe une chanson magnifique, « Si Me Quieres Conocer » qui aurait certainement du être nominée pour la profondeur et la justesse de ses paroles et pour l’exceptionnelle interprétation qu’en a faite le grand Armando « Mandy » Cantero. Jose « Pepito » Gomez y annonce aussi de manière indirecte et espiègle son prochain départ pour les USA avec « Desde Cero »: « Estoy cansado, quiero comenzar mi vida de nuevo ! ». Mais c’est probablement avec « Un Poquito Al Reves » et « Se Parece Aquel » (une réponse de Pupy a Maikel Blanco) que Pepito enflamme les pistes de danse. Cet album contient aussi des succès largement installés dans le cœur comme la magnifique ode aux danseuses italiennes « A La Italiana » composée par Leonardo Teruel, le trompettiste, et interprétée par Mandy, et comme la nouvelle version de « Bailando Haste Fuera – La Machucadera » ou de « Calla Calla ». Le duo Leonardo Teruel et Mandy Cantero signent aussi « Ve Bajando » et « Nadie Puede Contra Eso ».
Cet album est historique à bien des égards : il marque une étape importante dans le développement du Son puissant et percussif de Pupy sous la houlette du directeur musical Roelvis. Ce disque est à la fois dansant et profond, musical et festif. Il restera aussi comme un disque charnière puisque Pepito et Mandy ainsi que Lily la chanteuse, Juan Carlos « Chocolate » et Leonardo Teruel, les trompettistes ont quitté Los que Son Son pour suivre leur destin en solo.
SONEROS ALL STARS – LA TIMBA SOY YO
Pupy et Roelvis sont aussi les architectes de la dernière œuvre de Janne « Yanesito » Bogdan et Soneros All Stars, « La Timba Soy Yo » ou Mandy et Pepito tiennent encore la vedette aux côtés du si particulier Pascual Ramos « El Sinsonte » de la Orquesta Revé et de Cristina Azcuy, une compagne Sonera de Pupy depuis son premier projet Los Que Son Son « Timba : the new generation of cuban music ». Cristina avait aussi collaboré avec Papi Oviedo, le très grand Tresero de la Orquesta Revé.
« Yanesito » est un tresero suédois qui avait déjà collaboré avec des membres de Los Van Van comme Samuel Formell, Boris Luna et des membres du Charangon comme Jorge Luis Villa et El Sinsonte sur le premier CD de Soneros All Stars où il fusionnait le Changűi, le Son et la Salsa avec un grand succès. Il revient en 2008 avec toute l’équipe de Pupy y Los Que Son Son.
Mandy ouvre cet œuvre en hommage au Son, au Son Traditionnel, au Son Montuno, au Son Afro et aux Conjuntos Negros, où le Tres prend une place prépondérante, le piano se fait droit et obsédant, où les cuivres accentuent cette musique percussive et syncopée, où les paroles puisent leur inspiration dans la grande tradition Sonera, dans la culture profonde de Cuba, entre poésie guajira, hommage à la musique de la terre de Cuba et religion afro-cubaine. Mandy se révèle ici à la fois grand Sonero sur « El Maraquero » avec une voix puissante et lyrique accompagnée de l’irremplaçable trompettiste Alexander Abreu et il se fait aussi grand Rumbero sur « Babalocha y Yalocha ». « Besos De Miel » de Maria Cristina Azcuy est peut-être la chanson la plus appréciée de celles chantées par Mandy pour la montée progressive de son intense interprétation sentimentale et son pouvoir dansant croissant.
Maria Cristina rend son vibrant hommage à la tradition classique et aux figures éternelles du Son Cubano avec « Gloria Eterna » et elle chante un bolero bien senti sur « Sali a buscar un corazon ». Maria Cristina Azcuy signe aussi pour Soneros All Stars « Conciencia » qu’elle interprète aux côtés du grand José « Pepito » Gomez. Un morceau profond, grave et intense où les 2 voix de géants s’unissent tour à tour entre unisson et dialogue qui finit par installer un tumbao irrésistible pour le danseur et une plateforme pour le talent de Pepito. Sur « De esa manera » la musique et le style de Pupy prennent toute leur ampleur.
Le Changűi, si cher à Janne Bogdan est magnifié par la voix de ‘petite vieille’ (Voz de Vieja) de La Orquesta Revé, par Pascual Ramos « El Sinsonte », qui est a nouveau invité sur cette nouvelle œuvre de Soneros All Stars pour chanter « Tumba, Bongo con Pailas » , un manifeste changuisero où la rumba de Guantanamo est ‘caliente’. El Sinsonte explose de virtuosité et d’inspiration au final avec « El Congo Francisco » sur un tempo rapide, un Tres accéléré, dévalant la Loma del Chivo à un rythme fou et haletant.
MAIKEL BLANCO Y SU SALSA MAYOR – ANDA PEGATE
Maikel Blanco y su Salsa Mayor reviennent finalement sous leur nouveau label « Planet Record » avec le CD « Anda y Pegate » après un divorce houleux d’avec le label « Envidia ». Juste après un tournée triomphale en Europe et notamment en France, Maikel surprend tout son monde en se débarrassant de Norisley « El Noro », Norberto Gomez et de Ricardito qui avaient mis le feu sur toutes les scènes. Il les remplace par Pavel Delgado, Yassel Ramos et Jose A. Rodriguez « Pepitin ». Maikel Blanco est aussi sous le feu de la critique à Cuba et à l’étranger : il est accusé de plagiat pour ses emprunts aux tumbaos et aux sonorités de Pupy, de Los Van Van et de Manolito y su Trabuco. Cesar ‘Pupy’ Pedroso lui répond satiriquement par la chanson « Se Parece Aquel » et Leonel Limonta compose « La Identidad » afin de monter à quel point Maikel Blanco en manque. Paradoxalement Manolito ne prend pas la mouche et collabore au nouveau projet de Maikel.
Le tube des pistes de danse « Anda y Pegate » avait déjà été enregistré par Ricardito et fut couronné de succès. Maikel le réenregistre avec une cadence un peu plus lente pour le CD. Il répond à toutes les critiques par « Debajo De La Balacera » qui ironiquement commence comme « Te Pone La Cabeza Mala » de Los Van Van mais qui restera malgré tout un grand succès. Il semblerait que le rôle de challenger va très bien à ce franc-tireur de Maikel. Sa version du standard de Son Montuno « Yo Como Candela », composé par le grand Felix Chappotin (et abusivement attribué à Maikel Blanco sur le CD), reste un bel exercice d’interprétation pour Salsa Mayor même si le solo de piano est joué par Manolito Simonet et non pas par Maikel. Le choix de ce Son vindicatif n’est certainement pas un hasard car le coro lance « No Te Metas, No Juegas Conmigo, Que Yo como Candela » et c’est sur que Maikel est dans un moment où il a besoin de prouver sa parfaite maîtrise du Son Montuno. Il répond aussi par « Si Le Gusta Repite » , sans complexe, accompagné de Gente D’Zona, pour faire passer sa sauce, sa papa, sa fusion, qui plait, qui plait aux midinettes et aux jeunes, un point c’est tout… malgré ceux qui voudraient l’éliminer. Avec « Adivina Papa », fini les revanches et c’est parti pour la danse, le jeu et la salsa.
La fête reprend son cour et Salsa Mayor, avec encore des accents Vanvaniens, rappelant « El Negro Esta Cocinando »… en passant par « Pupu Chan Chan » de la Revé… Il faut toujours un bon vieux fond de sauce pour réussir la prochaine, non ? Sur « Como yo Gozo y Retozo », Salsa Mayor retrouve les couleurs du CD “Recoge y Vete” avec la flûte aérienne, une cadence mesurée pour les couples de danseurs et l’inspiration romantique pour leur unir les cœurs. « Mi Destino » le rappelle encore plus clairement , Salsa Mayor c’est la « Maquina de Cuba », la même des succès antérieurs, avec les souvenirs de Maikel fait d’efforts, de lucha, mais aussi du destin, sans complication. Benny More, Benigno Echemendia sont pris en référence pour mieux nous faire danser même avec des paroles simplissimes et une mécanique trop huilée sans surprise. « Maricela » explore les chœurs différemment mais n’arrive pas vraiment à s’installer dans un climat ni à soulever les montagnes. « Bajito De Sal » est plus dansant, plus entraînant, plus conforme à la mécanique de ce groupe taillé pour la piste avec une douce montée en puissance intéressante et des breaks télégraphiés mais toujours efficaces. Sur « Deja La Luda » Maikel revient sur des sujets classiques de la Salsa Cubana, la jalousie des latinas et l’amour compliqué, surtout après son divorce , peut-être. Le même thème habite le succès « Quitate Que Vengo Volao », mais cette fois le protagoniste n’est plus prêt à faire tous les sacrifices. Plus réussi, plus chantant et plus dansant, ce morceau est pour la piste. Le CD se clôt avec une belle balade avec Coco Freeman, Sexto Sentido, Rogelio Napoles à la guitare. Au final, ce « Anda y Pegate » est bien arrivé et s’est bien accroché, même s’il a emprunté les recettes de nos étoiles de toujours comme Alexandre Abreu, Manolito, Pupy et de bien d’autres, dont Maikel Blanco lui même…
ADALBERTO ALVAREZ Y SU SON – GOZANDO EN LA HABANA
Adalberto Alvarez y su Son ont eux aussi reproduit une recette déjà bien connue, celle du succès avec de belles mélodies, des tumbaos clairs et une cadence concentrée à faire danser le Casinero. Le CD « Gozando En La Habana » vient 3 ans après l’historique CD « Mi Linda Habanera » qui avait enchanté le public avec « Mi Linda Habanera », « Un Pariente en el campo » et l’éternel « Y que tu quieres que te den ? ». Les protagonistes majeurs sont les mêmes, à savoir Adalberto à la direction, sa fille Dorgeris au piano, les chanteurs mi-sage comme Michel Gonzalez Poli, mi-fou comme Aldo Isidro Miranda Alvarez.
Yuraldys Lago Rozas, un petit nouveau, fera un bref passage, sous le pseudo « Pierre Richard » que lui décerne Adalberto, pour interpréter une salsa sentimentale voire romantica « Hasta aqui llego este amor » , une complainte classique où le style sonero d’Adalberto entre seulement au milieu de la chanson mais où les variations orientales de la fin ne créent finalement que très peu de surprise pour cette ‘maquina a bailar’ qui peine ici à se réinventer. Yuraldys, dit aussi ‘Yuri’, chante aussi « Que voy hacer si tes vas », un autre Son romantique pour le rôle sentimental initialement dévolu au touchant Cruz Issac Galix qui a désormais disparu du groupe pour composer à Palma Soriano, pour Original de Manzanillo et Yumuri. Yuri a un timbre plus affirmé, plus profond et une présence indiscutable sur scène mais il semblerait qu’il n’a pas fini par convaincre Adalberto puisque ce dernier n’a pas arrêté de tâtonner ces derniers temps pour le remplacer.
Adalberto a imposé sur la terre entière un style Sonero, proche de la salsa portoricaine, tout en défendant fermement les fondements du Son et de la culture cubaine. Si comme il le dit lui-même, « La Salsa n’est rien de plus que du concentré de tomates », et c’est le son la matrice, une formule élaborée pendant de nombreuses années par le Conjunto d’Adalberto de Camaguey à La Havane en passant par Santiago de Cuba et son Son 14.
Adalberto y su Son se définit comme une machine à danser, positionnée pour défendre la danse Casino, la Salsa cubaine, et elle le fait avec beaucoup de succès et de talent. Le revers de sa médaille est que cette canonnière a du mal à virer de bord, à tanguer et à changer de cap. Ceci explique peut-être le désir d’Adalberto d’arranger 2 medley, le ‘poupurrit de los 80’ et le ‘poupurrit de los 90’ , qui même s’ils sont brillamment interprétés de manière moderne et dansante, cache un certain manque d’inspiration. Il en va de même pour la fascination d’Adalberto pour les Son Montuno de Benigno Echemendia et les succès de la Orquesta Aragon. Adalberto avait déjà arrangé « Controlate » dans le CD « Mi Linda Habanera » et il arrange désormais le cultissime « Camina y Prende El Fogon » de Benigno Echemendia. Il va s’en dire que cette version reste brillante et exceptionnelle avec un solo de piano de Dorgeris dans la plus grande tradition des Conjuntos et un Aldo au chant, qui allume le four mais surtout le feu … Candela. Le Son Montuno reste très à la mode après cette version mais aussi « Pintate Los Labios Maria » de La Charanga Habanera.
Adalberto avait repris un succès de l’Aragon avec « Peguntame como estoy » ? Il revient cette fois-ci avec « Aprende Mucho », une composition de Dagoberto Gonzalez, l’un des brillants violonistes de L’Orquesta Aragon, chantée par leur chanteur Ernesto Bacallao accompagné d’Aldo et du frère d’Adalberto aussi au violon, Enrique Alvarez. La voix solennelle et profonde d’Ernesto Bacallao donne une couleur différente, intéressante, claire-obscure, grave a ce Conjunto d’ordinaire plus guilleret… come sur « Si no vas a bailar » qui conclut le CD sur le thème favori d’Adalberto, à savoir la Fiesta et la danse.
Les succès indéniables de ce nouvel opus sont « Gozando En La Habana » et « La Mania de Caridad », chantés par Michel Gonzalez, qui rappellent somme toute « Mi Linda Habanera » et « Para Bailar Casino » mais avec des arrangements nouveaux. « Amor de Mentira » chante par Aldo se joint à ces deux autres succès pour faire de ce CD une œuvre dédiée au ‘Bailador’, au danseur de Casino, avec les sonorités classiques et élégantes d’Adalberto y su Son, pour le meilleur et pour durer, même si l’on est rarement surpris par ce nouveau travail.
MARACA – LO QUE QUIERO ES FIESTA
La flûte enchantée nous revient, plus festive encore et toujours pleine de toutes les musique de Cuba. Maraca nous annonce … “Lo Que Quiero Es Fiesta” … Cubana bien sur ! Le Maestro Orlando ‘Maraca’ Valle a conquis la France avec un savant mélange de musique traditionnelle cubaine arrangée de manière moderne, intelligente, jazzistique tout en conservant la saveur originale de la Guaracha, de la Guarija, de l’Afro-Cubain avec un subtil soupçon de Timba. Toujours accompagné de musiciens hors pair, cette fois-ci encore avec l’explosif Jose Miguel Melendez (ex-Irakere) aux Timbales et au chant mais aussi avec le nouveau Lester Rojas qui a tenu fièrement la scène de La Seyne sur Mer et la dragée haute au Maestro Candido Fabré à Vence le 4 Août 2009.
Ce guateque maraquero commence sur les chapeaux de roues avec Lester Rojas inspiré par « Los Feos » et les Mambos de Maraca ou la flûte se mêlent aux cuivres pour un son voilé, original, la marque de fabrique ! « Sopla Maraca » ! Les Mambos de Maraca sont parfois répétitifs au fur et à mesure des albums et « Lo Digo Yo » commence avec ce stéréotype rapidement compensé par la voix de José Miguel et par un tumbao irrésistible. Maraca se risque avec un certain succès à la fusion de la Salsa avec le Reggaeton avec « Me Tiene Enamorao » , alternant entre passage Salsa, me rappelant parfois l’excellent Vitaly y su Timba Habanera, et des passages Reggaeton instrumentaux pour aboutir à du pire Maraca. La Flûte Enchantée et jazzy se révèle dans « Guajira para Mimi » avec un solo de flute grave, virtuose supporte par une basse obsessionnelle, la guitare entre jazz et funk de l’invite Elmer Ferrer.
Jose Miguel compose « Te Lo Llevaste to’ » un thème au style proche de la ‘moña’ de Carlos Manuel et du Clan de Pedro Camacho, une fusion tropicale entre Reggaeton, Timba, Merecumbia… On revient au Maraca de « Tremenda Rumba » avec « Mala Suerte » avec des cuivres renouvelés et un Lester à qui on ne la raconte pas. Puis José Miguel nous emmène à la ‘playa’ avec « El Verano » , gai, serein, moderne, avec un soupçon de Gospel, de Ragga, de Rumba , le tout se résolvant dans une machine salera sur laquelle virevolte la flûte d’Orlando.
Orlando excelle dans le Jazz, comme le prouve son Afro-Cuban Jazz Project et ses collaborations cosmopolites, éclectiques, virtuoses et sublimes à Caravana Cubana. Il nous offre encore une Descarga, « Descarga Dura », un genre rénové pour le danseur avec cette formation issue d’une Otra Vision.
La Guaperia Timbera de José Miguel s’exprime dans « Hasta Cuando » , une chanson rappelant les succès de Pepito avec Pupy et La Charanga Latina, une cadence pour le danseur, le Casino en force ! Lester lui emboîte le pas sur « Se Que Te Gusta » sur le même registre, Rumbero – Timbero – Casinero, « Negro Guapo y Faja’o », poussé par un orchestre à la fois subtil et puissant, installant en fine vagues successives le climat propice à la danse et l’ouïe fine. On ne s’arrête pas en si bon chemin avec le titre qui a donné son nom à l’album « Lo Que Quiero Es Fiesta.. » où Maraca dévoilent toutes ses couleurs en puissance, Reggaeton, Guaracha, Timba, Salsa Pa’l Fiestero.. Pa’ Que Baile La Fiesta Cubana !!!!!
On croit la fiesta finie quand retentissent les tambours, la voix del Nene , Pedro Lugo ! Con Sentimiento y Manana.. Maraca nous invite à la fiesta des fiestas.. Le « Guaguanco » magistral en hommage à Tata Guines, au compagnon de Maraca dans « Pasaporte » , le CD ‘diplomatique’ qui a fait d’Orlando Valle le plus grand des ambassadeurs de la Musique Cubaine.
CONCLUSION
Le Prix du Meilleur Album de l’Année 2008 a été remis a Pupy :
Le choix des internautes de Fiesta Cubana s’est massivement et naturellement porté sur « Tranquilo Que Yo Controlo » de Pupy y Los que Son Son. Un choix déterminé sans aucun doute par la qualité et la puissance musicale déployée dans cette œuvre magnifique. La plupart des chansons de ce CD ont enflammé les pistes de danse mais ont aussi enchanté les mélomanes qui y ont trouvé des pépites, des surprises, une musique à la fois bien ancrée dans la tradition du Son Montuno mais aussi dans la modernité de la Timba, percussive, explosive, brillante où la composition, les arrangements ont été travaillés de manière collective et continuelle afin d’atteindre une finition, une profondeur inégalée dans laquelle les tumbaos omniprésents de César Pedroso se font hypnotiques.
MEILLEURE CHANSON DE L’ANNEE 2008
CUANDO EL RIO SUENA – HAVANA D’ PRIMERA 7% UN POQUITO AL REVES – PUPY Y LOS QUE SON SON 34% ME MANTENGO – LOS VAN VAN 15% ANDA PEGATE – MAIKEL BLANCO Y SU SALSA MAYOR 30% LA HABANA ME LLAMA – MANOLITO Y SU TRABUCO 13%
Nombre total de votes : 137
Bien qu’à mon grand regret et à mon grand étonnement la chanson « Si Me Quiere Conocer » de Pupy fut pas nominée, elle reste pour moi, et de loin la meilleure chanson de 2008, tant sa construction, ses paroles et son interprétation par Mandy nous offrent un moment unique d’œuvre magistrale !
Peu importe car les chansons retenues furent de vrai succès des pistes de danse et des fiesta cubanas. « Cuando El Rio Suena » avait été l’une des révélations de ce nouvel orchestre hors norme qu’est Habana D’Primera. Cette chanson éditée en 2008 en avant-première dans des compilations Planet Records, commence par une intro jazzy-funky pour déverser ensuite une coulée de lave en fusion de percussions subtiles, complexes et fortes, de tumbaos et la voix hésitante, originale et immature, mais aussi puissante et pleine de cœur, celle du Bouddha de la Timba, Alexander Abreu. « Un Poquito Al Reves » est chantée par le Samouraï de la Timba cubaine, Jose « Pepito » Gomez car sa voix intense fend l’air en deux comme un sabre affûté. Cette chanson fut un immense succès immédiat, dès sa sortie, à la manière de « La Borrachera » ou la voix de Pepito et le Tumbao obsédant de Pupy emportent tout. La cadence mesurée de cette chanson puissante en a fait rapidement l’alliée des danseurs de même qu’une introduction courte où le ton dansant est tout de suite donné. Pas étonnant que Pupy ait baptisé son opus avec le dernier refrain qui reste sur toutes les lèvres « Tranquilo Que Yo Controlo ». « Me Mantengo » était aussi sorti en avant-première en 2008, sur des compilations Planet Records, avant la sortie officielle de « Arrasando » de Los Van Van. Cette chanson fut aussitôt un succès des pistes de danse avec elle aussi un refrain inoubliable « No Me Cambie La Emisora » . El Lele développe tout son grand art d’animateur et d’harangueur des foules. Sa voix inimitable parle directement aux cubains comme aux danseurs et les violons de Los Van Van magnifient la mélodie, le tout dans une œuvre lente et puissante, qui sans introduction se fait irrésistible avec ses trombones et ses refrains. « Anda y Pegate » , l’immense succès de Maikel Blanco retrouve une deuxième jeunesse avec ce nouvel enregistrement. Salsa Mayor réalise avec cette chanson le meilleur de son art, une Salsa festive et jubilatoire, un Son Moderno qui monte en puissance continuellement et qui reste toujours en harmonie avec les attentes des danseurs. « La Habana Me Llama » est une nouvelle ode de Ricardo Amaray, le chanteur de Manolito y su Trabuco aux charmes sensuels de La Havane. Les intonations légèrement américanisées d’Amaray mêlées à la maîtrise de Manolito entre mélodies des Charangas et puissance rythmique des Conjuntos font de cette œuvre une chanson intense, swinguante et brillante, ne laissant d’autre choix au danseur que de fouler la piste et d’y laisser sa sueur joyeuse et inspirée.
CONCLUSION
Le public de Fiesta Cubana a hésité entre “Un Poquito Al Revés” de Pupy y Los Que Son Son et “Anda y Pegate” de Maikel Blanco y su Salsa Mayor, laissant les autres nominés à distance. La folie douce qui a envahi le cœur des spectateurs des concerts de Salsa Mayor a laissé des traces, tout autant que les merveilleux moments passés sur les pistes de danse grâce à cette Maquina de Cuba, toute dévouée au danseur, au risque de sacrifier parfois la profondeur. Tout cela contribue à une inertie de popularité en faveur de Maikel Blanco qui sera finalement dépassé par son Maitre, Cesar « Pupy » Pedro, et Los Que Son Son, qui viennent avec une musique plus difficile, plus complexe, plus sombre, plus profonde, avec une nouvelle proposition puisée très loin… mais appuyée par la voix de tueur de Pepito, un refrain à coller sur les lèvres et le piano du magicien de Pogolotti.
PEPITO et PUPY y LOS QUE SON SON : « Un Poquito Al Reves » Meilleure Chanson de l’Annee
MEILLEUR CONCERT DE L’ANNEE 2008
CALLE REAL (Paris) 17% ELIO REVE Y SU CHARANGON (Rennes) 56% LOS VAN VAN ( Toulouse , Marseillan) 9% ELIO REVE vs MANOLITO (Paris) 14% PUPY Y LOS QUE SON SON (La Seyne sur Mer) 4%
Nombre total de votes: 108
Difficile de juger objectivement un concert tant il s’agit là d’une expérience personnelle, sensuelle et forcément subjective tant la force des sentiments est exaltée lors de ces moments par le spectacle, les lumières, la puissance sonore et percussive, par l’engouement populaire et les amitiés qui se nouent dans la joie et la sueur. Les fausses notes et les déviations rythmiques sont gommées par l’excitation du moment et la spontanéité des échanges.
Il y a pourtant eu une large unanimité, sans appel, pour élire le concert de Elio Revé y su Charangon à Rennes comme le meilleur concert de l’année 2008 et pour cause. Précédé par la présentation de notre ami et puits de science, Claudion, le concert fut une communion de folie, d’amour et de complicité entre un peuple de mélomanes danseurs et ses idoles. Elito Revé et la France, c’est une histoire d’amour qui a commencé en suisse à Zurich où la majorité des suisses allemands ont été submergés par la passion de quelques gaulois irréductibles, fanatiques du Charangon ! Depuis chacun des concerts de La Revé en France ont été une messe, une cérémonie, une communion pour la religion du Changui. Les spectateurs connaissaient les paroles par cœurs et chantaient à tue-tête dans un déchaînement de Tembleque et de Despelote, ces mouvements syncopés des corps des danseurs en transe. Les astres étaient alignés cette nuit à Rennes, où plusieurs centaines de festivaliers et quelques fêtards de toute la France (voire du Mexique) s’étaient réunis pour un moment historique, le dernier concert de la tournée triomphale de la Revé en Europe, le lancement du site officiel de www.orquestareve.net et la publication de l’interview exclusive d’Elito Revé sur www.fiestacubana.net.
Partageons ce moment ou nous annoncions à Elito son Prix !
MEILLEUR CHANTEUR DE L’ANNEE
PEPITO GOMEZ 24% DAGOBERTO VAZQUEZ 18% ALEXANDER ABREU 15% MANDY CANTERO 36% EL SINSONTE 8%
Nombre total de votes: 117
Les choix des nominés pour le Meilleur Chanteur de l’Année 2008 reflète très bien la mélomanie des membres de Fiesta Cubana et leur amour pour 3 orchestres qui tiennent le haut de l’affiche dans leur cœur : Pupy y Los Que Son Son, Elito Reve y su Charangon et Alexandre Abreu y su Habana D’Primera.
Le point commun entre ces 5 chanteurs est probablement l’absolue générosité scénique de ces vocalistes exceptionnels et au cœur sans bornes. Toutefois ils se distinguent par leur technicité, leur coffre alors que d’autres par leur timbre si particulier ou leur inspiration si originale.
Pupy avait choisi un trio de quasi inconnus mais tellement exceptionnels en 2001, lorsqu’il fondait Los Que Son Son. Exit Tirso parti faire sa carrière solo, cherchant la solution artistique et commerciale entre Timba et Reggaeton. Il restait donc Jose « Pepito » Gomez, le Samourai de la voix ! Ceux qui ont vu le retour de Pepito dans Los Que Son Son à Montpellier se rappellent à quel point sa voix aiguisée comme un sabre peut pourfendre l’air ! La Borrachera reste comme l’un de ses succès les plus connus mais son retour avec « Un Poquito A Reves – Tranquilo Que Yo Controlo » ou « Parece Aquel » restera comme parmi ses plus belles interprétations et le prophétique « Desde Cero » est immanquablement historique… depuis il vit a New York.
Il restait aussi Armando « Mandy » Cantero, celui qui de Los Papines et Bamboleo à Pupy est passé du statut de Timbero au statut de Sonero, avec un grand S… De la trempe des plus grands, capable de tout interpréter avec profondeur, puissance, esprit et génie. « Si Me Quieres Conocer » restera son chef-d’œuvre alors que « A La Italiana » et La « Machucadera » sont encore des succès de la piste. Son « Ve Bajando » était aussi prémonitoire… Recoge los Chelis ! Et il est parti lui aussi…
La place que chacun de ces 2 là ont laissée reste toujours immense, même pour 4 chanteurs !
Dagoberto Vasquez et Pascual Ramos « El Sinsonte » sont les voix du Charangon d’Elio Revé.
Dagoberto interprète la plupart des tubes de La Revé, parmi lesquels « Fresquecito » et « El Dinero » alors que El Sinsonte joue un rôle essentiel dans la sonorité du Charangon, la ‘voix de petite vieille’ ( la Voz de Vieja). Il est aussi celui qui enflamme les concerts du Charangon avec le tube éternel « Mi Salsa Tiene Sandunga » ! Son intervention dans Soneros All Stars et dans Sama y Expreso de Oriente font de lui désormais un chanteur à succès !
Alexander Abreu est avant tout un trompettiste et un musicien au sens large, sans jeu de mot relatif a son embonpoint. Lorsqu’il se lance dans le chant, c’est avec l’expérience de Grupo Danson, au Danemark où il réalise enfin son projet créatif et formule le désir de diriger son propre orchestre afin d’accoucher des ses visions musicales, son « Mi Musica » et son « Resumen de Los 90 » qui témoignent de son manifeste musical. Sa voix finit par s’adapter et sa ‘Bomba’, son inspiration artistique, sa puissance créatrice et interprétative, ses fulgurances mélodiques et rythmiques, sa générosité compensent très largement ses limitations vocales. Un piège dans lequel il enferme Habana D’Primera car son talent expressif ne laisse aucune place pour un autre chanteur.
MANDY : Meilleur Chanteur 2008
Le public de Fiesta Cubana a finalement élu Armando « Mandy » Cantero, avec une avance raisonnable sur son concurrent de toujours, José « Pepito » Gomez.
Ce choix s’explique probablement par la variété des interprétations que Mandy nous a offertes au travers du répertoire de « Pupy y Los Que Son Son », de « Soneros All Stars » mais aussi de « Los Ases De La Timba » et d’ « Orlando Canto » …. alors que Pepito avait déjà gagné le prix équivalent l’année précédente.
Et voici la petite cérémonie de remise du FIESTA CUBANA AWARDS Meilleur Chanteur 2008 :
MEILLEURE CHANTEUSE DE L’ANNEE 2008
TANIA PANTOJA 52% HAILA MOMPIE 7% YENI VALDES 23% AILYN DALLERAN 33% CRISTINA AZCUY 14%
Nombre total de votes: 107
A mon humble avis, la personne que nous aurions du honorer pour 2008, aurait dû être la très grande ‘Novia Del Filin’ convertie en Reina De Los Timberos en 2008 , je veux parler de l’immense Omara Portuondo pour ses contributions « Solo tu y Yo » de Klimax, un thème compose par le père de Giraldo Piloto et qu’elle chantait déjà dans les années 60 mais aussi pour son intervention sur le CD d’Anacaona, « No Lo Puedo Evitar » et l’exceptionnel « Vecina, Presteme El Cubo » avec Pupy y Los Que Son Son.
Nous retrouvons malgré tout en 2008, 5 chanteuses de grand talent, dont 3 que l’on compte depuis longtemps parmi les quelques divas de la Timba… Rappelons que Vania, ex-Bamboleo, ne participe plus depuis quelques années à de projets timberos mais se concentre sur une carrière solo de Boleriste et Sonera.
Yeni Valdes continue d’apporter à Los Van Van une couleur plus douce, romantique avec le tube « Despues de Todo » qui a fait chavirer le cœur des cubains… Yeni a polie son image, qui fut bien plus populaire, plus provocante, plus ‘guapa’ dans NG La Banda ou même avec son premier succès « Mi Mimi » aux côtés de Juan Formell. Mais pour Yeni 2008 ne fut pas une année exceptionnelle, au cours de laquelle aucun morceau nouveau ne lui a été confié… Elle a continué sur la lancée de ses succès antérieurs.
Haila (Maria) Mompie a quant à elle décidé de faire une carrière en solo, en contrat avec Bis Music, d’abord sous les auspices d’Issac Delgado et ensuite de Juan Manuel Cerruto, puis sous la houlette de David Calzado et d’Aned Mota, son mari. Apres un album très Pop Latino, « Diferente », sorti en 2004, elle revient en 2008 avec une formule similaire, des compositions d’Osmani Collado (fils d’Alvaro Collado, Tromboniste de Los Van Van et brillant compositeur, clavier et saxophoniste de La Charanga Habanera), d’Alain Daniel (ex chanteur de Bamboleo en carriere solo), de Ricardo Amaray (chanteur de Manolito y su Trabuco), de Leonid Torres (ex-chanteur de La Charanga Habanera en carrier solo), de Pedro Camacho (directeur et pianiste de ‘El Clan’), d’Alberto Pujol et de Pedro Dikan. Cet album est probablement plus réussi, plus dansant… probablement grâce à des morceaux de Candido Fabre « Una Loca Como Yo » et d’Aned Mota « Dile a Cupido » qui la rapprochent de son public cubain.
Cette diva de la Farandula a toujours une voix unique, digne héritière de Celia Cruz, elle suit la vague de la Pop, de la Moña, de la mode afin de trouver un destin propre, après sa gloire auprès de Bamboleo et Azucar Negra…
Tanja (Esther) Pantoja est indiscutablement la chanteuse la plus controversée et la plus dingue de ces divas de la timba. C’est probablement la seule qui soit restée Timbera, populaire, un brin vulgaire, pleine de fantaisie et d’imagination, de la provocation à revendre, c’est elle qui domine .. Elle domine son groupe « Bamboleo », la scène, La Havane… Ne dit-elle pas elle-même « Yo soy la que pone La Habana de pie » ?
Tanja a débute dans Lady Salsa.. Elle rentre dans Azucar Negra sur recommandation d’Haila en 2000, suite à la grossesse du fils que cette diva eu avec Aned Mota. A cette époque personne ne connait Tanja, tellement la popularité d’Haila avec Leonel Limonta est importante. Tanja devra faire sa place malgré un répertoire taillé pour Haila. Mais Tanja a une rage intérieure, une ambition débordante qui va emporter Azucar Negra vers de nouveaux sommets. Etonnamment Limonta ne pourra pas enregistrer sa voix comme protagoniste principal d’un CD propre à cette étoile filante. Elle s’impose avec « 2 de Azucar y 3 de Cafe » qui sera son premier succès en dehors des chansons dédiées à Haila comme « Hoy Me Inclino » et « Andar Andando ». Cette chanson sera finalement enregistrée par Biunaikis Marquetti sur le CD « Sin Mirar Atras ».
Le destin de Tanja était inévitablement de chanter pour Bamboleo. Fruit défendu d’une rupture non cicatrisée entre Leonel Limonta et Lazarito Valdes, Tanja quitte son Pygmalion pour faire renaître, tel le Phénix, un Bamboleo cherchant son fil d’Ariane et surtout sa Muse dévastatrice. Tanja passe du monde lumineux d’Azucar Negra au Clair Obscur, aux ténèbres de Bamboleo et elle va travailler d’arrache pied pour s’élever au niveau musical de cet orchestre de tueur à gages. Depuis 2003-2004, années après années, Tanja s’impose en tant que chanteuse, interprète et maîtresse de cérémonie sur une scène qui lui devient petit à petit trop petite alors que la salle en contrebas qu’elle a déchainé l’appelle et la rappelle.
Tanja est devenue avec « Todo Lo Bonito », « El Virus », « Fiebre », « Sueno de Crista », « Atrevimiento » (thèmes sortis respectivement sur les CDs “Todo Lo Bonito” et “Mi Verdad”) l’impératrice de La Farandula de La Havane, impératrice d’un opéra-bouffe et décadent ou se mélangent la Guaracha du 3eme millénaire et la virtuosité de Lazarito Valdes et Bamboleo qui réinvente la Timba, la Salsa Funky, et qui sont parmi les quelques rares orchestres à Cuba capables de rivaliser avec les Reggaetoneros.
Tanja est au centre de cette renaissance ! Tanja avec un T comme Tsunami, qui avec « La Que Manda », « Los Guapos » et « La Domadora » (ces 3 thèmes sont sortis sur des compilations Planet Records) emporte tout sur son passage…
Et elle emporte une fois de plus le FIESTA CUBANA AWARDS 2008 de La Meilleure Chanteuse.
Aylin Dallera Murgas est celle que Limonta a choisie pour remplacer Tanja Pantoja dans Azucar Negra et projeter cet orchestre vers de nouveaux succès avec une voix féminine forte et sensuelle à la fois. A l’instar de Tanja pour Bamboleo, Aylin travaille très dur et prend petit à petit confiance. Sa voix s’affirme, sa présence scénique et sa personnalité se révèlent. Nombreux sont les fidèles de Fiesta Cubana qui ont succombé à son charme et à sa voix. Elle enregistre avec Limonta les 3 derniers CDs « Sin Mirar Atras », « Toque Natural » et « Exceso de Equipaje » chez EGREM.
Son premier succès populaire personnel sera très certainement « El Estres » suivi par « Que Le Pasa Con Las Mujeres », une réponse à « La Que Manda » de Tanja » et « Con un canto al pecho », la reprise très réussie du succès composé par Limonta pour Haila dans Bamboleo. Aylin est le Joker, le Joker de Limonta, pour donner la réplique à cette interminable saga timbera entre Bamboleo et Azucar Negra. Et cette petite femme relève le défi avec énormément de talent et de sagesse. Bonne chance Aylin.
Maria Cristina Azcuy Garcia est la voix Sonera de Pupy et de Janne Bogdan. Elle enregistre un CD en solo, produit par Janne Bogdan et ses Soneros All Stars. Elle enregistre aussi en tant qu’invitée sur le CD « Bana Congo » de Papa Noel et Papi Oviedo et sur « Encuentro entre Soneros » de Papi Oviedo. Elle chante aussi la toute première version de « El Gato No Araña » de Pupy y Los Que Son Son sur le CD expérimental « Timba : New Generation of Cuban Music ». Son répertoire est très ancré dans le Son Traditionnel, le Son Montuno avec une voix lyrique, avec un léger vibrato, emprunte de solennité, de musique guajira et de classicisme sonero. Cette voix tranche et paraît rafraîchissante et profonde aux oreilles saturées de Timba. Cristina est une vraie chanteuse, simple, élégante, juste, posée et pleine de saveurs traditionnelles, aux racines profondes.
REVELATION DE L’ANNEE 2008
HAVANA D’ PRIMERA 68% LISANDRO Y SU TRATADO 16% AISAR Y EL EXPRESO DE CUBA 7% EL PIKETE 8% WILL CAMPA Y LA GRAN UNION 1%
Nombre total de votes: 101
ALEXANDER ABREU Y HABANA D’PRIMERA – Révélation de l’Année 2008
Le choix de la Révélation de l’Année 2009 est probablement un des sujets les plus controversé tant ces révélations sont restées obscures, pour ne pas dire inconnues du plus grand nombre. Aucune des révélations nominées n’a pu sortir son CD en 2008 ou n’a bénéficié d’un réseau de distribution permettant une commercialisation pour tous. Pas étonnant au final que le choix se soit porté massivement sur un orchestre ‘révélation’ de musiciens qui en sont beaucoup moins.
En effet Alexander Abreu et ses étoiles de musiciens sont certainement parmi les musiciens qui ont le plus enregistré dans toute l’histoire de la Salsa Cubaine mais il faut reconnaître que cet orchestre, en partie issu de celui d’Issac Delgado, quand il a quitté Cuba pour la Floride, réalise un tour de force en s’imposant a La Havane en moins d’un an comme l’un des meilleurs groupes de Cuba avec un répertoire original, puissant et couvert de succès.
Partageons ce moment ou nous annonçons à Alexander Abreu son FIESTA CUBANA AWARDS :
Aisar y el Expreso de Cuba, le projet personnel d’AisarHernandez, le bassiste et directeur musical de La Revé reste une maquette qui circule sous le manteau malgré un talent et une qualité qui ressusciterait n’importe quel danseur décédé ! El Pikete fit une apparition subreptice à Miami pour retourner dans l’oubli alors que Wil Campa, l’ex Chanteur de Maraca, peine à commercialiser son Projet ‘La Gran Union’. Seul, Lisandro y su Tratado, entre New York et Guantanamo réussit à se faire une place bien trop petite pour cet immense talent original, le Changui-Timba de New York qui se fraye un chemin grâce à quelques DJs aux grand cœur !
2008 et La Musique Cubaine Dansante
2008 a été pour la Musique Cubaine une année prolifique, pleine de questionnement sur son identité et ses racines, face a l’hégémonie du Reggaeton ! Certains sont allés rechercher les fondements du Son Montuno, comme César « Pupy » Pedroso, qui nous livre 2 chefs-d’œuvre cette année là, avec Los que Son Son et Soneros All Stars, en s’appuyant aussi sur des garants de la tradition comme Cristina Azcuy, Coto , le Tresero fou, Dagoberto Gonzalez, le violoniste d’Aragon et la grande Omara Portuondo.
Alexander Abreu émerge avec une proposition similaire, mais se concentre sur le style des débuts de la Timba, celui de la Elite, d’Issac Delgado, une Timba plus musicale et virtuose que populaire, facile voire obscène.
Il y eut des « tirs amis », des « friendly fires » entre Timberos, avec le procès en plagiat fait à Maikel Blanco par Pupy et Limonta. Tout ceci sur fond de recherche d’identité !
Manolito et Adalberto s’accrochent à leur style, sans grands bouleversements alors que Tirso Duarte recherche la cadrature du cercle, la fusion artistique et commerciale de la Timba avec le Reggaeton.
D’autre ne se sont pas préoccupés de tant de scrupules et ont suivi les attentes de leur public cubain, de la Moña et du Reggaeton pour les plus populaires des timberos, La Charanga Habanera, Pachito y su Kini Kini et Paulito FG. Yulien Oviedo est lui devenu 100% Reggeatonero.
2008 fut aussi le théâtre de nombreuses collaborations entre Timberos et Reggaetoneros. Gente D’Zona a confirmé sa suprématie et seul Tanja Pantoja de Bamboleo fut capable de lui tenir la dragée haute…
Car si Alexander Delgado de Gente D’Zona est un animal, Tanja de Bamboleo est sa dompteuse.. Sa Domadora !
Cet article n’a pas pour vocation ni prétention d’être une revue « pro » de ces DVDs, mais simplement une introduction, un clin d’oeil informatif, pour attirer l’attention des danseurs qui cherchent des vidéos éducatives sur la salsa cubaine, sur le côté populaire de cette danse qui nous plaît tant.
On en parlait ici, mais ces DVDs méritent un sujet à part entière. Un sujet sur ces DVDs avait originellement été créé ici. La collection des Salsa a la Cubana, première ou seconde édition, commence à dater, mais ne prend pas une ride. On y retrouve le côté roots qui nous a amené à apprécier le Casino (c’est comme cela que l’on appelle la salsa à Cuba) 😉
C’est sur ces DVDs, produits par Eric Freeman, que l’on a découvert des danseurs qui nous ont fait rêver, et que l’on a la chance de côtoyer désormais (entre autres Mario, Yanek, et pour celles et ceux qui ont la chance de pouvoir aller à Cuba, plus particulièrement à Santiago : Yaqueline, Joel, Yoannis, Agustin, etc…).
Le premier DVD est souvent le plus négligé. Or c’est certainement le plus important… Comme dans tout ce que l’on apprend, les bases sont fondamentales. Comme nous le dit Isaac à Toulouse, si tu veux construire une belle maison, une maison qui tient longtemps debout sans s’effondrer, il faut de bonnes fondations (les termes « fondations » et « fondamentaux » ont les mêmes racines sémantiques, ce n’est pas un hasard). Trop de gens pensent que la salsa cubaine n’est qu’une succession de passes. Qu’ils regardent ce DVD et se délectent du style, des déplacements, de tout ce qui fait que cette danse est harmonieuse.
Les figures de base (tour extérieur, enchufla, dile que no) sont aussi décortiquées. Ce sont des combinaisons infinies de ces figures qui vont être reprises dans les passes plus complexes que vous pourrez apprendre (ou aurez apprises) plus tard (selon le même principe qu’à l’époque où vous jouiez au Légo)
est une transition entre les fondamentaux et les vidéos de passes complexes constituées par le troisième et le quatrième DVD. Pour le détail des contenus cliquez sur les liens. Petite préférence perso pour le quatrième DVD où l’on découvre le style de mon danseur préféré, Mario, les passes alambiquées d’Agustin, et le style incomparable de Yoannis.
Le cinquième DVD présente des vidéos de danse à 3, 4 voire 5, et quelques exercices intéressants de rueda.
Apparté : entre temps, Yanek et Casino.com ont réellement révolutionné la Rueda de Casino à Cuba. A l’époque de la création du DVD, les ruedas étaient relativement basiques. Grâce à l’émulation des concours apportés via l’émission Bailar Casino, les compétiteurs ont enrichi la rueda, en y apportant de nombreux concepts tels que l’intégration des danses populaires dans les figures, les changements multiples de partenaires au cours d’une seule figure, etc.
A noter l’existence d’un DVDe démonstrations dans la même série. Les yeux avertis y reconnaîtront un chanteur que l’on connaît bien sur la scène cubaine française… Des extraits vidéos sont disponibles ici et là.
Pour les amateurs de danses cubaines, d’autres DVD très intéressants sont à retrouver sur le site de Boogalu Productions, mais ceci est une autre histoire…
Des commentaires pertinents ont déjà été faits sur le forum. A vous de faire des retours…
Extraits : Tumbao : « Ces DVD m’ont particulièrement marqué et m’ont permis de faire évoluer ma danse.A conseiller vivement pour ceux qui n’ont pas eu l’occaz de les voir et même pour ceux qui les ont déjà vus… »
DobleF : « Cette suite de DvDs semble effectivement très efficace afin d’apprendre ou du moins de comprendre les principes du casino. DVDs ultra complets tant dans l’enseignement des bases, des déplacements (filles comme garçons) que dans les passes ultra complexes. Série qui mériterait d’être un peu actualisée tant le style change et peut évoluer vite là bas, mais ca ne saurait tarder. Le style enseigné est Santiagero, l’influence du son dans les déplacements notamment y est très marquée, vous trouverez peut être des façons de danser légèrement différentes aux Casa de la Musica de Trinidad, La Havane ou de Pinard el Rio. Amateur de salsa cubaine procurez vous ces DVDs références sans hésiter 🙂 »
Ricco : « Super initiative, cette série de DVD est un must que tout passionné ou Prof doit posséder pour en apprécier comme tu dis Kiri, pas seulement les passes mais aussi le style, les déplacements… Cette série permet aussi d’apprécier 2 choses : – tout ce que les danseurs de Santiago ont apportés au casino , puisque la majorité des danseurs de ces DVDs sont de la bas – l’incroyable diversité de styles, toujours dans le respect des bases du Casino, diversité qui fait toute la richesse…Pour moi, il y a de quoi apprendre dans chacun des 4 premier opus de la série, même si comme le souligne DobleF, certains styles paraissent moins actuels, le 5eme apporte une touche sympa avec les danses à plusieurs partenaires et la rueda, même si, et là encore je souscris à ce que dit Kiri, c’était avant la révolution Casino.com… Par contre , j’ai trouvé que le DVD de démonstrations (http://salsaville.com/salc/salc_demo.htm) ne présentait pas un grand intérêt : on y retrouve des danseurs des séries précédentes mais les nouveaux participants sont un cran en dessous…. tout au plus, on peut y apprécier là aussi la diversité des styles… NdA : le DVD de démo fait partie de la première série composée de : DVD Démo + DVD 1 & 2″
Maximus : « Je trouve en effet que cette série de DVD est vraiment au top pour apprendre les déplacements, les passes et le style santiaguero, je ne me lasse pas de les regarder.Je me rappelle qu’au départ, le DVD1 ne m’avait pas plus intéressé que ça, je m’étais dit « oh y’a pas de passes dans celui-là… », et maintenant je le regarde beaucoup plus qu’avant car pour appréhender les déplacements et le style, il est vraiment bien. »
« Ladiosa : Je suis d’accord, pour les novices, le premier DVD est parfois zappé parce qu’il ne reflète pas le modèle de salsa cubaine véhiculé par certains profs en France. Les débutants sont parfois perdus et le dénigrent…par ignorance.Très bonne série de DVDs, d’ailleurs je dois en commander, il m’en manque 😆 »
« Stagiaire : Ahhhh quels DVD, le commencement de tout pour ma part, je ferais bien de les revoir, c’est une encyclopédie du casino, toujours un truc à puiser dedans quelque soit notre niveau. Pour ma part j’aime bien le DVD démonstration même s’il est bien atypique, mais c’est du roots à l’état pur, du style propre à chaque danseur. »
Damian : « Pas mieux, c’est simple ces videos ont influencé à 99,99% mes débuts ! Et actuellement elles sont toujours présentes au chevet de mon lit ! C’est ma bible ! 😆 😆 😆 Je rigole à peine ! Sincèrement, c’est une source inépuisable de bons conseils et de travail sur le style cubano santiaguero qui m’est cher ! 😉 » ….
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